THEATRE DU PUZZLE

THEATRE DU PUZZLE

Cinéma Danse / "Pina" de Wim Wenders

 

 
PINA (3D) : BANDE-ANNONCE par baryla" undefined>Bande annonce "Pina" de Wim Wenders

 

PINA

“Dance Dance, Otherwise we are lost”

Un film de Wim Wenders

 

« Danse, danse, sinon nous sommes perdus »

C’est ce que semblent nous dire les amants du « Café Müller », qui s’enlacent sans cesse  malgré l’homme qui revient les séparer et vouloir faire mourir la femme.  Celle-ci, presque morte tombe des bras masculins qui la portent, puis se raccroche encore à son amant avant que l’autre homme, froidement, ne revienne pour les séparer encore. Ils s’enlacent toujours, et l’homme revient, de plus en plus vite, et ils s’enlacent dans un souffle de plus en plus fort. Puis, comme s’ils avaient appris par cœur le mouvement de la séparation, seuls, sans l’homme, ils s’enlacent encore, la femme tombe puis revient. Jusqu’à ce que l’amour les porte l’un vers l’autre enfin, dans cet élan originel qui les avait rapprochés, pour rester dans ce lien qui s’appelle aussi la vie.

« Dance, dance, otherwise we are lost » dans ce Café Müller aux chaises et tables effondrées. Seule reste la vie, et les amants qui dansent pour ne pas être perdus.

 

 

Wim Wenders nous livre un hommage passionné à cette grande dame de la danse qu’était Pina Bausch, à travers ses danseurs qui disent d’elle son regard, sa présence qui a fait naître d’eux ce qu’ils ne savaient pas encore avant de danser avec et pour elle.

Par la danse, par leur voix détachée, posée sur des visages qui fixent la caméra, yeux puissants, sourires souvent, bouche fermée, les artistes du Tanztheater de Wuppertal disent leur vie avec Pina Bausch dans leur tête, dans leur corps alors que la grande dame est partie depuis 2009.

La ville de Wuppertal est partout, ou plutôt les danseurs sont partout dans Wuppertal, dans son métro suspendu, sous son métro suspendu, au coin des rues, avec en arrière-plan les mouvements de la ville et sa circulation, dans les jardins, dans des carrières à ciel ouvert, dans des verrières lumineuses au milieu des arbres, dans des espaces vides et bétonnés, dans une piscine municipale au milieu du public, dans un cenrte industriel aux tubulures métalliques et rouillées qui s’entremêlent, et bien sûr sur la scène du Tanztheater, recouverte de sable, de terre, de pierre et d’eau.

 

 

Les éléments sont partout, sur le sol, sur les corps, décor nécessaire de ce que représente la vie : terre, pierre et eau. Le feu est dans les corps qui dansent.

 

Ces corps se livrent et se délivrent, de l’oppression à la liberté, en vagues collectives et en chant charnel qui parlent d’amour et de passion. On apprend au détour d’un commentaire court qu’on était heureux et qu’on rigolait en travaillant avec Pina Bausch.

Le film de Wim Wenders, en mettant en exergue les créations d’hier et d’aujourd’hui, montre surtout le bonheur d’être danseur au Tanztheater.

Les images des mêmes ballets se superposent en couleurs et en noir et blanc, danseurs d’hier et d’aujourd’hui, jeunes encore et corps vieillis dont Pina Bausch a voulu faire jaillir la jeunesse éternelle même vingt ou trente ans après, adultes et adolescents, ceux qu’on avait déjà vus dans « Les Rêves dansants, sur les pas de Pina Bausch »

C’est une œuvre magnifique que ce film qui, par sa nature cinématographique, permet de voir les ballets au plus proche, en plans resserrés, sur les visages, sur un foulard rouge posé sur la terre avec en fond ces êtres qui le regardent. Il est immense, ce foulard, sous l’œil de la caméra alors qu’à l’échelle d’un spectateur en salle, ce n’est qu’un petit morceau de tissu écarlate. Et dans le tourbillon de la danse, il finit par devenir femme.

 

 

Par le cinéma, on redécouvre le ballet Kontakthof, le Café Müller, Vollmond, le Sacre du Printemps et d’autres encore. Pina Bausch est morte depuis deux ans, mais elle reste vivante par cet héritage fabuleux qu’elle a laissé. 

C’est plus qu’un documentaire. C’est une belle histoire dansée qui nous est racontée. Les mots sont des corps et des couleurs, des images flamboyantes. Ça donnerait presque envie d’aller danser dans les rues en sortant de la salle de cinéma.

Par la danse, la grande dame de Wuppertal nous pose ces questions essentielles :

« A quoi nous aspirons ?

D'où nous vient ce désir ardent ? »

 

Un film à voir absolument. Un hymne à la vie.

 

 

 

 

 

 

"I am young, my mind is power,

my thoughts are high,

my eyes see dreams, my body is strong"

 

"Continuons à chercher sans savoir si c'est la bonne route" Pina Bausch

 

 

Article paru sur le site de "Aux Arts etc..."

par Valérie Lobsiger

PINA, DE WIM WENDERS, EN 3 D, SUR LES ÉCRANS SUISSES ALÉMANIQUES À PARTIR DU 14 AVRIL.
DES POITRINES ESSOUFFLÉES, DES CORPS QUI TRANSPIRENT, des vêtements de scène maculés sous le nez du spectateur soufflé. Des danseurs qui se dépassent, pour exprimer ce qu’ils ont à la fois de plus secret et de plus universel. Beauté d’une quête toute en mouvements sculptés. Une chorégraphie qui surprend et interroge, entre théâtre et ballet. Sans mots, car il s’agit de suggérer (et si possible transmettre ou bien alors réveiller) la soif de l’indicible. Celle qui habitait Pina Bausch, meut chaque danseur de sa troupe du Wuppertal et titille le réalisateur Wim Wenders.

LE LANGAGE CORPOREL DE PINA TOUCHE. Pourquoi ? Parce qu’il sonne juste. La danseuse et chorégraphe Pina Bausch (1940-2009) est une exploratrice de l’âme humaine qui demande à chaque participant de laisser parler son corps et, à travers lui, ses émotions. « Ose la folie ! » lance-t-elle à l’un. « Deviens une couleur » conseille-t-elle à l’autre. « Je dois avoir peur de toi » dit-elle à un troisième. « Elle voyait à travers moi et ce qu’elle a vu me faisait peur car je ne le connaissais pas encore » confie un danseur ému. Le film montre des moments choisis de quatre chorégraphies de son répertoire (Le Sacre du printemps, Kontakthof, Café Müller et Vollmond), quelques extraits de documents d’archive et des interviews des artistes. Chacun lui rend hommage à sa façon, par quelques pas de sa composition, dans les rues de Wuppertal, sous et dans son métro suspendu, dans la nature aux environs de la ville. Pour exprimer ce nouveau langage, Wim Wenders ne voulait pas se contenter platement des deux dimensions. Il a attendu presque 20 ans.

UNE NOUVELLE LANGUE CINÉMATOGRAPHIQUE était en effet nécessaire pour recréer l’illusion de l’espace et rendre le mouvement, la sensation physique au plus près. Wim Wenders emprunte la technique tridimensionnelle au film d’animation et au spectacle d’effets spéciaux (il a vu et revu Avatar) pour l’adapter au documentaire, autrement plus ardu, avec l’aide du fameux stéréographe Alain Derobe. Ce faisant, il relève deux défis de taille : faire circuler sur scène un équipement encombrant parmi les danseurs et rendre de vraies images, réelles et non de synthèse. Le résultat est époustouflant : l’expression émotionnelle s’en trouve d’autant renforcée. Car ce n’est pas tant la troisième dimension qui est rendue visible que celle d’après, et on devine que c’est justement ça que Pina aurait souhaité.

LORS D’UNE CÉRÉMONIE RENDANT HOMMAGE A PINA BAUSCH, Wim Wenders déclarait en septembre 2009 que le plus grand de tous les arts était, selon lui, celui qui tirait le meilleur de chaque être humain et le rendait visible. Pina en était passée maître. La dernière image de Wenders montre un écran de cinéma sur lequel est projetée Pina esquissant quelques pas avant de s’esquiver avec un petit geste d’adieu. Devant l’écran, Wim Wenders a représenté l’ombre de la grande chorégraphe. Une façon émouvante de signifier que, non seulement pour lui mais aussi à travers son art chorégraphique qui se poursuit dans les pas des autres, elle reste bien vivante.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Extraits du film "Pina"

 

    
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Vous trouverez sur ce site un autre article sur Pina Bausch,

"Les Rêves Dansants" film qui raconte la création avec des adolescents du ballet Kontakthof. Extraordinaire !

Lien direct :  https://theatredupuzzle.blog4ever.com/blog/lire-article-180326-1966856-

 


Les Rêves dansants, sur les pas de Pina Bausch... par toutlecine"

Bande Annonce "Les Rêves dansants / Sur les pas de Pina Bausch"

 


Portrait de Pina Bausch par franceinter

 

 


"Pina" un film en 3D de Wim Wenders rend hommage à la chorégraphe Pina Bausch sur Culturebox !

 

 

Lien vers l'article :

Cinéma / "Les Rêves dansants, sur les pas de Pina Bausch"



18/04/2011
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