THEATRE DU PUZZLE

THEATRE DU PUZZLE

Cinéma / "Rabbit Hole" de John Cameron Mitchell

 

 
RABBIT HOLE : BANDE-ANNONCE VOST par baryla" undefined>Bande Annonce "Rabbit Hole"

 

RABBIT HOLE

De John Cameron Mitchell

Avec Nicole Kidman et Aaron Eckhart

 

Howie et Becca  (Aaron Eckhart et Nicole Kidman, très beaux et très bons dans leur rôle respectif) ont perdu leur fils Danny, âgé de 4 ans, il y a huit mois. Il a été renversé par une voiture devant la maison alors qu’il courait pour rattraper le chien qui s'était échappé.

Howie et Becca essaient de reconstruire leur vie. Howie travaille, Becca ne peut plus. La maison est encore empreinte de Danny : la chambre d’enfant, les dessins sur le frigo, une vidéo sur le portable de Howie, une présence partout.

 

 

Par delà une fausse légèreté et des sourires, on devine très vite le drame qui a eu lieu, sans qu’il ne soit évoqué vraiment. Ce n’est que peu à peu que l’on comprend ce qui se trame derrière les silences, les non-dits, les retenues, et les solitudes de chacun des deux conjoints.

Avec pudeur, et parfois des éclats de voix quand le quotidien est bousculé par les échos du drame, John Cameron Mitchell tisse le lent cheminement du couple vers l’après sans enfant, par ce que renvoient les proches, la sœur de Becca qui attend un bébé, la mère de Becca qui a perdu son fils dans d’autres circonstances. La mère compare les deux décès, Becca trouve cela insupportable car ils ne se ressemblent pas : âges différents, circonstances différentes, vécus différents.

 

 

Et puis il y a les autres, les membres du groupe de thérapie auquel Howie et Becca participent ensemble au départ, et les gens du monde dans lequel ils vivent avec des voix d’enfants vivants.

Les deux conjoints cherchent, chacun à sa façon, avec difficulté, un chemin pour re-vivre.

Il n’y pas de pathos dans le traitement de l’histoire. C’est ce qui en fait sa justesse. On sourit aussi, on rit parfois. Les deux acteurs principaux, Nicole Kidman et Aaron Eckhart sont magnifiques de vérité comme Dianne West dans le rôle de la mère.

A la question de sa fille : « Est-ce que ça s’oublie ? », la mère répond : «  Non ». Puis elle ajoute « ça évolue ». La fille demande alors : «  Comment ? ».  La mère poursuit : « ça devient supportable. C’est comme une brique qu’on a dans sa poche. Parfois même on l’oublie. » Le tout ponctué de silences et de yeux humides.

Puis des décisions se prennent. Une obligation pour avancer.

 

 

On comprend très vite que la fin ne sera pas un drame. Au moins on l'espère. La vie est là, par-dessus tout. Pourtant, il n’y a pas de réponse, juste le temps qui passe sur lequel Becca et Howie renouent le fil de leur amour à la dérive. C’est beau et puissant parce que c’est, dans la simplicité des jours et des  mois d’après, l’histoire de deux êtres qu’un accident brutal de la vie a poussés au bord d’un précipice dans lequel ils ne veulent pas tomber. Ils cherchent la vie là où la mort est venue s’installer. C’est bouleversant et sobre à la fois.

Et quand on quitte Becca et Howie, il reste la même question : « Ensuite ? ». Seulement, à ce moment, ils sont vivants, ensemble, main dans la main.

Ensuite ? On ne sait pas. On sait seulement qu’ils sont à nouveau deux et que sans nul doute, ils trouveront un chemin ensemble. Et c’est déjà beaucoup.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



19/04/2011
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