THEATRE DU PUZZLE

THEATRE DU PUZZLE

Manu Bousseau

Ah ! Manu ! Rien qu'à dire le prénom, c'est ouvrir une boîte à surprises et voir débouler devant soi des tas de personnages montés sur ressort qui arpentent la scène de long en large. Des  gars capables de vous démonter une salle, et l'instant d'après, être tranquillement assis près de la fenêtre comme si de rien n'était.

 

D'ailleurs, ce gars  porte maintenant le nom de Gars : c'est le Gars Manu qui joue de la guitare et chante (pour le moment) lors de petits concerts du côté de Gevrey-Chambertin et dans le pays dijonnais, avant d'aller jouer ailleurs. Chansons françaises teintées de blues, aussi des compositions personnelles particulièrement savoureuses pour qui aime les thèmes un peu plus osés.

La musique et le théâtre, il les porte en lui depuis l'université quand il jouait des pièces délirantes dans les salles du campus. Une bande de joyeux drilles qui mettait le feu aux idées reçues.

 

 

Du temps (pas si lointain que ça : 2004) où il jouait avec le Théâtre du Puzzle, il reste ces grands délires qui ont fait "L'Homme en Costard Cravate qui lit son journal". C'était lui le guitariste électrique fou balançant des riffs lourds et se croyant, avec son compère chanteur, sur la scène de l'Auditorium de Dijon parce qu'ils s'étaient trompés de route. C'était lui, le journaliste préhistorique habillé en peau de bête qui s'asseyait sur les genoux des dames, qui reniflait les gens dans le public et qui interviewait les spectateurs avec un os en plastique. C'était lui, le type en costard aux lunettes noires, garde du corps des deux vieilles ouvreuses, qui officiaient encore, faute de retraite convenable. C'était aussi le jeune spectateur tranquille qui regardait un homme en costard cravate lire son journal, prompt à défendre une femme du public qui fuyait son mari trop dérangeant en se battant avec celui-ci dans l'allée centrale parmi les spectateurs. C'est ça le Manu de "L'Homme en Costard Cravate qui..."

 

Manu, c'est 2004 et la période où le Théâtre du Puzzle a joué pour la première fois dans un festival bourguignon à Sennecey-lès-Dijon, l'année où fut organisé notre premier Festival de la Plaine à Saulon-la-Chapelle, Saulon-la-Rue, Savouges et Barges. Un moment tremplin qui a permis de s'ouvrir à des rencontres avec d'autres troupes, d'autres artistes (musiciens, peintres, photographes,...).

 

Manu, c'est un gars et chacun de nous à la fois dans cette année de bascule, où ensemble on s'est permis de vivre le théâtre autrement, en osant des rencontres. Le temps depuis nous a montré que nous n'avons pas fait fausse route. Et, avec tous ceux que nous avons croisés sur notre chemin, nous avons bâti un réseau artistique et amical très dense qui nous nourrit dans notre pratique du théâtre et dans notre vie tout court.

 

 

Vous connaissiez le Manu des comédies déjantées. Et bien à présent, voici le Manu des Encavés du Secteur 4, le Manu des tragédies urbaines, dans le personnage de BA 102, homme infiltré dans une cave d'un monde à bout de souffle. Fantastique de puissance et de fragilité, il joue à merveille l'homme blessé qui cherche à échapper à un destin tragique et sans issue dont il ne veut plus. Beaucoup de justesse dans son jeu, de simplicité et d'émotion. Une grande et belle interprétation.

 



17/04/2008
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