THEATRE DU PUZZLE

THEATRE DU PUZZLE

Tout le monde est d'accord ou presque mais... / Pascal Marchand

 

 

 

Il y a quelque chose de paradoxal aujourd’hui.

 

Tout le monde ou presque est d’accord sur le fait que notre modèle de développement marche à l’envers.

Tout le monde ou presque est d’accord sur le fait que si la planète entière se développait comme l’Occident, il nous en faudrait plusieurs  pour supporter le poids de la demande.

Tout le monde ou presque est d’accord sur le fait que  le profit de quelques uns s’accompagne obligatoirement d’une pauvreté pour une immense majorité des humains.

Tout le monde ou presque est d’accord sur le fait que le partage des bienfaits de la vie est complètement inégal.

Tout le monde ou presque est d’accord sur le fait qu’il nous faut revoir complètement notre façon de vivre sur Terre.

Tout le monde ou presque est d’accord pour concéder qu’une grande majorité de guerres, y compris des guerres civiles, a pour cause des abus de pouvoir directs ou indirect liés à l’argent et au profit.

Tout le monde ou presque est d’accord sur le fait que nous détruisons notre environnement végétal, animal et même spatial, et donc nous-mêmes en conséquence…

Tout le monde ou presque est d’accord sur la plupart des diagnostics dont nous entendons chaque jour les effets néfastes par médias interposés ou par notre propre expérience individuelle et collective….

 

 

Pourtant, peu de choses changent.
Encore plus par notre propre acceptation à laisser faire ou à ne rien dire, à nous laisser endormir par les paroles d’une élite qui dit savoir quoi faire pour nous, comme des parents bienveillants.

Des peuples sont massacrés, torturés ou opprimés. Mais comme c’est loin de chez nous, nous nous fermons les yeux et les oreilles.

Des mers lointaines sont souillées en silence. Des territoires d'outre-continent sont abandonnés à la sécheresse. Nous ne disons rien car cela ne touche pas apparemment pas nos côtes, parce que ce ne sont pas nos champs.

Des millions de gens connaissent la famine, nous la regardons à la télévision comme issue d’un autre monde...

 

 

 

 

 

 

 

Nous acceptons d’être les acteurs passifs du poème de Martin Niemöller, écrit à la période nazie :

 

JE ME SUIS TU

Lorsqu'ils sont venus chercher les communistes
Je n'ai rien dit, je n'étais pas communiste.
Lorsqu'ils sont venus chercher les syndicalistes
Je n'ai rien dit, je n'étais pas syndicaliste.
Lorsqu'ils sont venus chercher les juifs
Je n'ai riendit, je n'étais pas juif.
Puis ils sont venus me chercher
Et il ne restait plus personne pour dire quelque chose.

 

Notre pré carré n’est pas notre petit jardin, notre petite maison ou notre appartement. C’est la terre entière que nous partageons avec des milliards d’homologues.

 

 

 

 

 

C’est le même monde, la même planète.

L’effet de serre ou le dérèglement climatique est le même pour tous, même si les conséquences semblent moins graves chez nous parce que nous avons des moyens de nous en protéger mieux.

Les immigrés qui risquent leur vie pour rejoindre l’Europe ne sont pas des gangsters ou des voyous, venant violer les femmes, voler notre travail et tuer nos enfants. Ce sont des populations pauvres comme les pauvres de France et d’Occident, à la différence que les pauvres de France et d’Occident n’ont pas d’autres endroits ailleurs où ils pourraient rêver d’être riches.

 

Derrière l’imagerie populiste de l’envahissement, du nationalisme et de la décadence des valeurs, se joue autre chose : la lutte d’une infime minorité pour conserver ses pouvoirs, sa richesse et ses intérêts.

Derrière l’idée de la patrie, de la nation, on fait s’opposer sur la terre des êtres humains dont l’intérêt est pourtant le même et pour qui le partage bénéficierait à tous.

 

Les tenants du pouvoir économique, et dans la logique actuelle, politique s’activent à faire croire que leur intérêt est le même que celui des plus pauvres. Cette manipulation est orchestrée au nom du concept TINA (There Is No Alternative) si cher à ceux qui voudraient que rien ne change en ce bas monde quant aux rapports de pouvoir en place.

 

Malgré tous leurs arguments, il y a d’autres alternatives mais qui se basent sur des valeurs humanistes, de respect de notre environnement et d’anticipation du monde que nous lèguerons à nos enfants. Comme le disait un grand chef amérindien, le monde ne nous appartient pas, nous n’en sommes que des passagers du temps qui l’empruntent avant de le laisser à d’autres.

 

Partir sur cette base signifie une autre vision de ce que nous utilisons, transformons ou abandonnons en chemin. Cela signifie une forme d’humilité qui met de côté la gloire éphémère, la gloriole de façade et l’idée que nous serions plus indispensables que d’autres hommes.

 

 

 

 

Si nous prenons soin de  la nature, nous prenons soin de nous-mêmes

 

 

 

Sans doute y a-t-il à réfléchir sur cette place que certains se donnent, pour modifier en profondeur nos sociétés et permettre à chacun d’y trouver sa place.

 

 

A contrario de l’organisation de l’emploi qui semble considérer que tout le monde n’a pas sa place, a contrario des politiques sociales qui excluent un certain nombre d’entre nous parce qu’ils ne sont pas dans la ligne financière des lois, une société juste repose sur des principes édictés en partie dans les textes fondateurs de la Déclaration de Droits de l’Homme et du Citoyen. Il y a de la place pour tout le monde à égalité de droits, qui que nous soyons, de quelque endroit que nous venions, quelque soit son apparence et sa pensée, quoi que soit sa croyance, quelque soit son origine sociale.

 

A nous de faire en sorte que cela ne reste pas que des mots vains dans un livre d’histoire.

 

 

Pascal Marchand

 

 

 

 

 Indignez-vous ! 

 

 

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24/08/2012
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