THEATRE DU PUZZLE

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Cinéma / "The Tree of Life" de Terrence Malick


The Tree of Life - bande-annonce VF par europacorp

 

 

C’est un film troublant où les sentiments du spectateur peuvent se heurter, se confronter sans trop savoir quoi penser.

Le fil rouge de l’histoire, car il y en a une, c’est la vie de Jack enfant aimé de sa mère  et éduqué avec autoritarisme et rigidité par son père dans la foi chrétienne. Jack va se rendre compte de l’écart entre le discours divin sur la bonté et la réalité du monde. La mort brutale d’un enfant va le décider à refuser cet angélisme et s’opposer à son père.

 

Dans le film de Terrence Malick, Dieu est présent partout dés la première image, et c’est peut-être cela qui peut provoquer une gêne, tant les murmures sur l’amour, la grâce, la nature et le pardon sont constants, et presque décalés de la réalité du monde. Et c’est cela aussi que dit Jack et qui le fait disjoncter. Le film de Terrence Malick dit la beauté de la vie comme une évidence divine et son contraire comme une évidence humaine. A ne plus savoir quoi penser de cet ensemble dérangeant.

Pourtant, les images sont sublimes. La naissance du monde semble autant évoquer « 2001 l’Odyssée de l’Espace » que les reportages de la NHK japonaise sur la création de la planète Terre en images de synthèse. Les visions sous-marines donnent une impression majestueuse de Grand Bleu.

 

Quant à l’histoire elle-même, la caméra à hauteur de visage laisse entrer dans le regard et le mouvement des personnages, dans leurs pensées souvent réduites de simples mots, voire à du silence sur fond de musique qui évoque le divin. On suit Jack, un enfant des années cinquante avec ses deux frères, sa mère douce et soumise et son père qui élève ses enfants à la baguette.
Jack est tiraillé entre l’amour profond pour sa mère et la haine qu’il voue à son père jusqu’à ce qu’il accepte la dualité des sentiments comme faisant partie de la réalité de sa vie, jusqu’à accepter la violence du destin et sa cruauté pour se tourner vers la foi divine qui lui semble être la seule réponse possible. Il y a comme l’idée de la puissance du pardon.

 

Malgré les réticences liées à ce discours religieux récurrent, cela reste un très beau film sur l’acceptation de ses racines. Jack dit lui-même : « Père, Mère, je vous porte en moi. » Aussi sur le dépassement de ce qui est, sur son évolution dans la vie au milieu des autres, d’un environnement fragile entre infiniment grand et infiniment petit.

C’est un film sur la construction de la vie humaine dans la construction d’un espace terrestre et universel en perpétuel bouleversement.

 

Si on considère le sujet pour ce qu’il est, en mettant de côté le discours religieux, le film est magnifique et captivant. Brad Pitt, également producteur, y est prodigieux dans le rôle du père autoritaire. Jessica Chastain est magnifique d’amour et d’acceptation dans le rôle de la mère. Quant à Jack enfant, Hunter McCracken a une expression extraordinaire dans le regard qui lui donne une dimension prodigieuse, même sans paroles. Son regard dit tout. Sean Penn y est étonnant de simplicité et de silence rempli de questionnements, avec un regard qui parle bien davantage que les quelques mots qu'on entend de lui.

 

C’est sans doute un film à revoir pour en mesurer l’essentiel du propos tant il est dense malgré sa simplicité apparente.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


La Palme d'or attribuée à "The Tree of Life" de Terrence Malick sur Culturebox !

Mai 2011

 

 



16/07/2011
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