THEATRE DU PUZZLE

THEATRE DU PUZZLE

Petite histoire du festival Théâtr'O'Rézo

Petite histoire du Festival Théâtr’O’Rézo

 

 

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Comment naît un jour un festival ?

Rien n’est programmé à l’avance. Tout est question de circonstances. En l’occurrence, on pourrait presque remercier la COVID 19 de son pouvoir de création, ou plutôt de l’état d’urgence vitale et créative qu’a suscité cette période de vie éteinte où les formes d’humanité nécessaires ont cherché à rester en vie.

 

 

 

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2021. De nombreux habitants de la planète sont encore en état de choc après les confinements qui ont mis en berne les liens entre individus. C’était comme une forme de mort anticipée, les yeux ouverts, quand la peur angoissante maintenait les gens chez eux. Plus de bises, plus de sourires, plus d’élan vers les autres, juste l’inquiétude sourde que notre enveloppe charnelle cesse d’exister et, en conséquence, toutes les formes de création qui font que l’existence trouve son sens.

 

 

De nombreuses compagnies théâtrales ont mis la clé sous la porte, comme ce fut le cas pour d’autres formes d’art de la scène (musique, danse, spectacle vivant). La Compagnie des Déniapés se trouvait alors en sursis, quasiment condamnée à disparaître, les cartes ayant été complètement rebattues. La zone de confort  des années passées avait laissé place à un vide sidéral. C’est à ce moment qu’elle s’est tournée vers le Rézo’Fêt’Art, un espace de respiration culturelle, artistique et citoyenne qui se remettait lui aussi de cette longue léthargie. Ce fut comme un coup de foudre, le bonheur d’offrir, d’accueillir, d’être accueilli. Une troupe de théâtre s’installait en résidence dans les locaux du quai Nicolas Rolin  en ce début d’automne. Ce fut le temps de « La Grande Tempête », un spectacle post-apocalyptique, un peu comme une thérapie de groupe, une affirmation joviale et puissante d’être debout, les yeux grands ouverts face à l’adversité.

 

 

 

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Puis, un peu comme une terre où la végétation renaît après une éruption volcanique, deux autres troupes sont venues s’installer au Rézo. C’était en 2022. C’est ce qu’apprend la Compagnie des Déniapés en sortant de répétition un mercredi soir en saluant la tablée des bénévoles en réunion hebdomadaire. Une bonne nouvelle qui reflète enfin une renaissance artistique en ce « printemps automnal » post-COVID. Oui, trois troupes travaillent maintenant au Rézo’Fêt’Art ! Complètement inattendu ! Et pourtant c’est cette réalité qui s’impose, portant en elle les germes de collaborations possibles, de partages potentiels.

 

 

Quelques semaines plus tard, la Compagnie des Déniapés propose de mettre en place un petit festival avec les troupes en résidence au Rézo. Une manière de retrouver des élans collectifs, une reconnaissance publique que l’art n’est pas mort, que la création se réveille enfin.

 

 

Comme les Déniapés s’y attendaient, la joyeuse équipe du quai Nicolas Rolin accepte avec enthousiasme. Les contacts s’établissent entre troupes. Coups de téléphones, petites réunions, discussions informelles. Voilà ! le projet prend forme. C’est décidé ! Un festival de théâtre aura lieu au Rézo’Fêt’Art ! Il s’appellera festival Théâtr’O’Rézo.

 

 

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Aux trois compagnies en résidence, viennent s’ajouter les troupes amies, puis des amis des amis (car les amis des amis sont aussi des amis). De trois spectacles, voilà qu’on passe rapidement à neuf. La Compagnie des Déniapés, Les Didas Skaly, La compagnie des Trois Elles, auxquelles on ajoute la Compagnie sur un Coin de Table, Le Théâtre du Puzzle, la compagnie l’Oreille du Temps, le Théâtre de la Couline. Les membres de la compagnie Chouette Impro assurent  l’ouverture et la fermeture du festival. Voilà ! C’est OK pour la programmation. Il s’avère même que d’autres troupes sont intéressées, mais il n’y a plus de place pour cette année (Ah bon ? L’idée d’une seconde édition serait-elle déjà dans l’air ?)

 

 

 

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Une date est notée sur les tablettes : ce sera du 24 au 26 novembre 2023. Plusieurs réunions qui suivent fixent les modalités d’organisation : affiche du festival à réaliser, affiches particulières pour chacun des spectacles, textes pour les flyers à distribuer, infos sur chacune des représentations, entrée libre , chapeau à la fin des spectacles (tout l’argent sera regroupé puis partagé en parts égales entre les troupes et le Rézo), la finalisation de la programmation, avec dates, horaires…

Bref, cette idée un peu folle devient enfin une réalité.

 

 

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Personne ne savait vraiment si le public répondrait présent (on l’espérait sans en être sûr). C’était une première expérience avec beaucoup de questions : comment ajuster les passages entre chaque spectacle dans un lieu avec buvette et restauration,  comme faire en sorte d’accueillir le public s’il est nombreux dans un lieu avec une jauge d’environ 80 places, réservation ou pas, d’autant plus que le public habituel du Rézo vient sans jamais réserver, quelle quantité de boissons, de nourriture sans savoir véritablement qui consommerait dans un espace où le bar et la restauration sont fermés pendant les spectacles contrairement aux concerts, juste des estimations, pas au hasard mais pas loin…. Bref beaucoup de questionnements sans réelles certitudes.  Mais bon, ici on répète (et c’est même marqué sur les murs),

« Ils ne savaient que c’était impossible, alors ils l’ont fait. »

 

 

 

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Dernières semaines avant le week-end du 24-25 et 26 novembre. Tout s’emballe. Les réservations sont nombreuses. Certains spectacles sont même quasiment complets. Question : comment fait-on pour les personnes qui arriveraient sans avoir réservé ?  La communication s’accélère. On répète à l’envi qu’il faut absolument réserver. Mail « rezofetart@gmail.com ». Téléphone (SMS) « 06.01.76.00.97 ». Il faut éviter à tout prix que des groupes importants arrivent et qu’ils soient refoulés faute de place.

 

Finalement, le festival démarre. Le public est au rendez-vous, bien plus nombreux qu’on aurait pu imaginer. Beaucoup de gens découvrent ce lieu qu’ils ne connaissaient pas. Beaucoup d’enthousiasme. Max et les bénévoles à la baguette en cuisine, Allan  aux réservations et aux entrées dans un ballet incessant entre le téléphone, l’impression des nouvelles fiches de réservations, au contrôle  à l’entrée de la salle. Robin entre le bar, la cuisine et la régie pour le besoin des troupes, des bénévoles dévoués  au bar d’accueil en extérieur, au bar à l’intérieur, pour tous les besoins de l’organisation. Des troupes motivées comme jamais. Un public réjoui. Trois jours de fête du théâtre…

 

Bilan : environ 500 spectateurs (dont un certain nombre venus voir plusieurs représentations). Des retours très positifs côté public. Un vrai bonheur partagé pendant trois jours.

 

La suite ? Il sera bien temps d’en parler plus tard.

Pour le moment, savourons toutes ces belles images qui traînent dans les têtes. 9 spectacles, toutes des créations. Un public en grand nombre. Une fête ! Une vraie fête !

Le temps de l’art endormi est maintenant passé.

 

 

 

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28/11/2023
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