THEATRE DU PUZZLE

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"Un silence comme une chance" - Pascal Marchand

Un silence comme une chance

 

 

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La vie semble s’être arrêtée.  Un coup de frein brutal dans son rythme effréné. Depuis des siècles et surtout depuis ces dernières décennies, au plus grand plaisir de ceux qui l’accélèrent, des liasses de billets à la main, elle poursuivait sa course folle malgré les cris encore inaudibles ça et là de personnes de plus en plus nombreuses à sentir l’humanité de l’existence partir en fumée.

 

Et puis, soudain, comme un coup de semonce, une petite bestiole vient semer le trouble à l’image de la Guerre des Mondes où des envahisseurs surpuissants et invincibles trouvent leur finitude dans leur contact avec des micro-organismes qu’ils ne peuvent ni voir, encore moins maîtriser.

 

 

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Qu’est-ce que la puissance ? La question se pose alors autrement quand l’humilité devenue impérativement nécessaire replace l’humain dans sa condition précaire, dans ce qu’il est vraiment, fragile comme tous les êtres vivants de cette planète, des plus petits aux plus grands.

 

Une célèbre citation amérindienne disait : « Quand le dernier arbre sera abattu, la dernière rivière empoisonnée, le dernier poisson capturé, le visage pâle s’apercevra que l’argent ne se mange pas. »

 

D’un coup, beaucoup de choses se regardent autrement. Tout ce qui fait le lien social et notre fameuse fraternité vantée  dans notre devise apparaissent dans une lumière différente,  entre autres l’urgence de nos services publics, la nécessité de considérer chacun comme important qui qu’il soit parce que, même sans le connaître, notre vie en dépend…

 

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Et puis, dans le silence des rues désertées, un autre regard se pose sur ceux que l’on côtoie, ceux pour qui on ne prend plus le temps de s’arrêter « parce qu’on n’a pas le temps », parce que l’illusion de cette vie TGV ne donne plus les moyens de poser ses yeux sur ce qui nous entoure. Et c’est une petite bestiole du doux nom de Covid 19 qui vient alors nous rappeler les choses essentielles du sens de notre présence sur terre, plus important que le travail et l’argent, plus fondamentale  que le matérialisme exacerbé qui se traduit au quotidien dans des actions répétitives dont nous pensons qu’elles sont indispensables parce qu’on nous le répète à longueur de temps, parce que qu’on nous dit qu’il n’y a pas d’autres solutions, que c’est inéluctable.

 

Un petit virus vient nous expliquer que tout cela est faux. A lui seul, il fait s’arrêter une « machine » monstrueuse qui semblait indestructible.

 

Dans le silence des rues, les voix autrefois inaudibles résonnent maintenant avec plus d’écho. Et si la vie, c’était autre chose ? Et si on pouvait vivre sans la sacré sainte « croissance » ?  Et si on pouvait enfin prendre le temps d’exister ? Le temps d’aimer vraiment ? De regarder le monde et les gens d’où qu’ils soient, d’où qu’ils viennent avec la même bienveillance avec laquelle on aimerait être regardé ?

 

 

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C’est comme une occasion unique et presque miraculeuse qui se présente à l’humanité d’oser se remettre en question, chacun dans sa vie propre comme dans son rapport au monde. En appuyant sur le bouton « Pause », on peut mettre enfin en route l’autre pensée, celle qui fait de nous des êtres vivants et pas des machines à consommer, des êtres sociaux et pas des soldats du quotidien dans des guerres futiles et destructrices, des « aimants » de ce monde et pas des orgueilleux qui  chercheraient à se situer au-dessus de tout, tels des Dieux aux pieds d’argile.

Ce silence apparaît comme une chance. Une chance à saisir pour comprendre ce que nous avons choisi d’être, peut-être à tort, et se donner d’autres perspectives plus réjouissantes.

 

 

Pascal Marchand

 

 

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13/03/2020
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