THEATRE DU PUZZLE

Ça s’est passé le 24 novembre 2023

au Rézo’Fêt’Art à Dijon

« Chauve qui peut »

dernière représentation de cette création du Théâtre du Puzzle

La salle du Rézo’Fêt’Art était comble pour l’ouverture du Festival Théâtr’O’Rézo ce vendredi 24 novembre. La compagnie Chouette Impro avait ouvert joyeusement le bal en interaction malicieuse avec les spectateurs avec quelques improvisations  qui ont chauffé le public avant le spectacle de la soirée « Chauve qui peut », l’ultime représentation de la pièce du Théâtre du Puzzle avant un nouveau projet.

Toutes les conditions étaient réunies pour une belle soirée. Et c’en fut une. Proximité presque intime entre salle et scène, des bénévoles aux petits soins, une organisation qui avait prévu les moindres détails (entrée des spectateurs, restauration,  installation, régie, un bonheur d’être là pour cette première édition du festival Théâtr’O’Rézo…), la troupe du Puzzle motivée au maximum pour cette dernière, bref un cocktail impeccable pour un début de nuit théâtrale réussi.

Les comédiennes et comédiens étaient dans les starting-blocks avant de monter sur scène, et l’énergie qu’ils dégageaient a très vite circulé dans la salle. Beaucoup de rire, même d’éclats souvent. Une énergie en retour très motivante pour les actrices et acteurs sur le plateau de jeu qui renvoyaient  cette vitalité vers la salle. Des allers-retours permanents comme des vagues incessantes pendant près d’une heure et demie.

Les personnages troubles de cette histoire de meurtre façon Cluedo devenaient tous potentiellement des assassins en puissance faisant douter souvent les spectateurs quant aux responsables de cette série de crimes. Charles Kahl, l’énigmatique historien chauve ? Emma Tousart, l’étudiante poétesse hantée par la mort ? Yvan, le cuistot (cuisinier s’il vous plaît, l’auberge n’est pas un bouiboui) ? Katia, la jeune journaliste qui se cherche une carrière médiatique ? Marc Calvo, le patron de l’auberge avec son projet mystérieux ? Fabien Lagorce, ce client chauve lui-aussi, si particulier, celui qui fouine dans l’ordinateur de l’hôtel ? Jolanda , la touriste hollandaise qui se prend une influenceuse depuis qu’elle a installé Instagram sur son portable ? Le commissaire Toussaint, policier inflexible qui ne perd jamais son sang-froid ? Et puis les autres, Eliane Calvo, la femme de Marc, Fanny l’autre étudiante à l’air si doux ?  

Tel un jeu, ça a tourné dans les têtes, sans jamais vraiment de certitudes pour beaucoup jusqu’au coup de théâtre final qui clôt cette affaire. Voilà, le jeu est fini. La mort a frappé mais on se retrouve tous ensemble pour boire un coup, le sourire aux lèvres.  On s’est fait plaisir tous ensemble, on était heureux de se retrouver, de croiser d’autres gens. La nuit criminelle a du bon quand elle se joue du trépas parce qu’on sait d’avance que tout cela n’est qu’une réjouissance qui, au fond, redonne de l’éclat à la vie.

Un grand merci aux salariés du Rézo (Max, Allan, Robin ce formidable régisseur) et tous les bénévoles sans qui ce lieu unique à Dijon ne pourrait pas exister, un lieu dont l’emblème est une citation de Mark Twain « Ils ne savaient pas que c’était impossible, alors ils l’ont fait », le Rézo’Fêt’Art, un espace de rencontre et de création qui sait donner le pouvoir de dire OUI.

OUI, ce fut une merveilleuse soirée qui restera marquée dans nos mémoires.