THEATRE DU PUZZLE

Le Théâtre du Puzzle, en plus de ses activités d'atelier et de création théâtrale, a développé un espace de Théâtre Citoyen.

Cette approche a pour but de relier directement le théâtre aux questions sociales qui sont posées dans la vie de tous les jours. Le théâtre s'inscrit, par les thèmes abordés, par le cadre qu'il propose, au sein même du débat social.

En proposant des rencontres et des lieux de création en préalable à la pièce (souvent dans les jours précédents), en nous associant avec des médiathèques, des communes, des organismes sociaux, des associations culturelles, nous cherchons à intégrer dans le cadre du spectacle les spécificités d'un lieu, d'une organisation et par là-même d'un public particulier lié à ceux qui sont chargés de la mise en place du spectacle, en tenant compte de leurs questionnements .

En faisant suivre la représentation d'un débat, animé par un spécialiste de ces questions, en partant de la pièce comme vecteur commun, en cadrant la discussion pour que chacun puisse s'exprimer et être entendu, en installant le public en partie sur l'espace scénique pour le rapprocher du lieu à la base de ce débat, nous cherchons à faire en sorte que les spectateurs ressortent de la soirée en ayant peut-être déplacé leur position, en ayant entendu des points de vue différents qui leur est parfois difficile d'entendre en temps normal.

Souvent, dans la vie courante, certaines questions donnent lieu à des discussions où la passion prend le dessus sur l'écoute de l'autre, et provoque de l'incompréhension et des situations bloquées. En installant comme tiers  une pièce de théâtre et un animateur compétent et spécialiste de ces questions, nous cherchons à offrir un cadre protecteur qui permette à chacun de s'exprimer, d'être entendu et d'entendre les paroles de l'autre.

L'expérience en cours de "La Grande Ceinture" s'inspire de ces valeurs. La pièce pose le problème de la violence, des formes différentes de violence (agressions physiques dans l'espace public, violence dans le couple, le silence ou le non-dit vécus comme violence, les rapports difficiles dans les milieux professionnels, les difficultés rencontrées dans les rapports entre les employeurs et les personnes à la recherche d'un emploi, la violence vécue ainsi quand il n'y a pas de travail pour tous, comment est vécue la violence venue de l'extérieur dans le cocon familial, les difficiles relations intergénérationnelles, et les enfants dans tout ça ? etc...).

Par les différentes rencontres issues des spectacles, nous avons ainsi pu vérifier la richesse de ce qui a été apporté par le public. De multiples questions ont été posées, de nombreuses pistes ont été suivies, parfois même certaines qui n'étaient pas évoquées directement dans la pièce. Ainsi, en plus des questions sur l'amour dans le couple, la précarité du travail, l'isolement et la solitude, ou la place de la connaissance et de la culture en situation de survie, des personnes ont abordé la question de l'égalité ou non des humains devant le droit, en fonction de leur statut social, de leur couleur de peau, les problèmes de racisme, la vie dans la banlieue, les rapports entre les élus et la population.

Les discussions ont été passionnantes et quelquefois passionnées, mais dans tous les cas, chacun a été respecté et a eu droit à la parole, dans un climat serein.

Il ne s'agissait pas de convaincre coûte que coûte que telle ou telle position était la bonne. Nous avons cherché à ce que les spectateurs repartent de la salle en ayant bougé sur certaines des positions sur lesquelles ils butaient par manque de dialogue. Entendre l'autre, se faire entendre, tel était l'objectif principal. Et quand on est entendu, quand on entend l'autre, alors déjà, on sort du cycle de la violence. Le processus, autant que le contenu, ont contribué à faire avancer dans un cycle de règlement pacifique des conflits. Tisser du lien social permet de désamorcer la violence.

En cela aussi, le théâtre a eu un rôle citoyen.

Durant la semaine qui a précédé le spectacle-débat à Sennecey, nous avons aussi animé une soirée de lecture publique à la Médiathèque en liaison avec les bibliothécaires, sur le thème de la ville et ses habitants, à partir de textes d'auteurs variés (Raymond Queneau, Samuel Benchetrit, Leopold Seddar Senghor, Jean-Paul Sartre, divers poètes de tous siècles, etc..).

Egalement, nous avons travaillé avec un groupe d'enfants du centre de loisirs sur un conte que nous avons écrit : "Bastien et les couleurs de la ville".

A partir de ce conte sur l'errance d'un enfant une nuit dans la ville, nous avons mis à leur disposition une quantité importante de matériaux et de matériel afin qu'ils construisent des objets en plan ou en volume, en rapport aux émotions et aux couleurs du conte. Les adultes ont aidé les enfants à finaliser leurs oeuvres. Les objets fabriqués ont été exposés à la Médiathèquetout au long de la semaine, puis les semaines suivantes, et dans le hall de la salle polyvalente le soir du spectacle. Là encore, l'idée de base était de partager les émotions, faire du lien entre les enfants, entre les enfants et les adultes.

Nous proposons aux organismes, aux communes, aux associations qui sont intéressés les 4 modules autour de "La Grande Ceinture" : le spectacle, le débat, l'animation pour les enfants, les lectures publiques sur le thème de la ville et ses habitants. Nous avons à disposition un dossier complet que nous pouvons vous faire parvenir si vous avez un projet autour de ces thèmes (voir article "Constitution Dossier La Grande Ceinture"). Nous proposons des formules variées allant du spectacle avec débat jusqu'à l'ensemble des 4 modules. Si vous êtes intéressés, si vous avez besoin de renseignements complémentaires, vous pouvez nous joindre à l'adresse internet du Théâtre du Puzzle : theatredupuzzle@laposte.net ou en laissant un message et vos coordonnées sur notre blog. Voir aussi l'article "Constitution Dossier La Grande Ceinture".

Sur le photo ci-dessus,, Serge Couderc, universitaire spécialiste des questions d'exclusion sociale, animant le débat à Sennecey-lès-Dijon le 10 novembre 2007. A ses côtés, à gauche, Pascal Marchand et Danielle Latroy, à sa droite, Hélène Duchêne, les membres de la troupe et leur directrice d'acteurs.

Yves Sterlin, psychothérapeute et consultant en organisations, avait animé le débat à Semezanges dans les Hautes-Côtes le 29 septembre 2007.