THEATRE DU PUZZLE

THEATRE DU PUZZLE

Livre / "Alabama Song" de Gilles Leroy

 

ALABAMA SONG

de Gilles Leroy

Edition Mercure de France 

Collection Folio

215 pages / 2007

 

 

"Alabama Song" a obtenu le prix Goncourt en 2007 et ce n'est pas sans raison. En effet, il s'agit d'un livre magnifique sur la vie de Zelda Sayre Fitzgerald, romancière et compagne du célèbre écrivain Scott Fitzgerald, avec qui elle formait le couple en vogue aux Etats-Unis dans les années 30.

 

Gilles Leroy n'a pas choisi la biographie mais le roman pour raconter le destin de Zelda, femme de..., à qui on a volé l'essence de sa vie. Elle se voulait romancière tout comme son mari. Elle fut son inspiratrice à défaut d'être son égérie.

Dans une époque où la femme n'était pas l'égal de l'homme (l'est-elle vraiment aujourd'hui ?), une grande partie de ce qu'elle a produit est sorti sous le nom de son mari. Et quand bien même, c'était son nom au dessus du titre dans le manuscrit envoyé aux éditeurs et aux journaux , on croyait parfois à une erreur, et on transformait "Zelda" par "Scott".

 

Ce roman mêle des épisodes réels de la vie du couple et des moments imaginés par l'auteur. Mais qu'importe où est la vérité de ce qui est raconté. Quoi qu'il en soit, l'esprit est là. L'homme dominateur et la femme bafouée, celle qui passe pour folle face au mari intouchable.

La voix de Zelda raconte la tragédie d'une vie  où ses rêves de jeune femme à Montgomery, Alabama, ville de garnison, s'étioleront peu à peu jusqu'à la mort brutale dans le feu d'un établissement psychiatrique en 1948.

 

Zelda Sayre Fitzgerald

 

Et si la trame historique est située au début du XXème siècle, les mots de Zelda résonnent encore aujourd'hui, tant cela fait écho à d'autres drames contemporains, à d'autres femmes qu'on a fait taire, à d'autres voix libres qui n'ont pas pu s'exprimer.

 

C'est un livre sur la liberté et l'amour, sur la liberté de l'amour, sentiment noble qui ne cherche qu'à s'épanouir. A travers Zelda, ce sont des millions de voix de femmes qui retentissent de par la planète pour dire une autre image que le monde violent et méprisant que nous connaissons. Quelque part, la vie de Zelda offre un parallèle troublant avec celle de Camille Claudel jusque leurs dernières années en service psychiatrique.

 

Bien sûr, la vie de Scott et Zelda Fitzgerald se joue dans les palaces, les hôtels grand luxe, les villas de la côte avec domestiques, serviteurs, ce qui pourrait éloigner les cris de cette femme d'un entendement plus large. La réussite du livre de Gilles Leroy vient aussi de là, d'avoir rendu comme proche et universel cette douleur de vivre dans un monde de pouvoir et d'argent qui brûle les mains, un monde d'abus d'alcool et de luxe outrancier.

 

Une belle réussite.

 

Zelda Sayre Fitzgerald

 

Extraits

 

Page 18

C'était comme si l'imminence du danger et l'assurance d'autres chocs, d'autres fureurs, mortels ceux-là, rendaient ces hommes encore plus chahuteurs, enfantins, et curieusement euphoriques.

 

Page 20

Je suis Zelda Sayre. La fille du Juge. La future fiancée du futur grand écrivain.

 

Page 26

On boit pour se souvenir autant que pour oublier.

 

Page 36

Il paraît que les garçons font ainsi, dépouillent leur mère pour habiller leurs fiancées.

 

Page 52

Pour la première fois à Manhattan, j'étais une femme sexy, une bombe comme ils disent, une femme avec qui l'on sort fou de fierté et avec qui on rentre fou de désir.

 

Page 60

C'est nous qui avons inventé la célébrité et surtout son commerce.

 

Page 61

Scott ne m'a laissé aucune chance, jamais. Il s'est plutôt acharné à griller mes chances.

 

Page 73

Je n'ai plus l'âge des mensonges, mais j'aurai toujours l'âge des caresses.

 

Page 81

J'ai compris que l'obscénité n'était pas ma tenue, ni ma nudité sous ma robe, mais ce bonheur qui m'envahissait comme une ivresse (...) les gens qui s'aiment sont toujours indécents. Et pour ceux qui ont perdu l'amour, le spectacle des amants est une torture qu'ils nient en crachant dessus ou en se moquant.

 

Page 97

Les enfants interprètent les signes d'amour ou de rejet, pas ceux de la désillusion et du dépit. 

 

Page 102

De m'avoir perdue m'a rendue soudain nécessaire.

 

Page 108

...pour d'autres encore, écrire c'est comme se coucher devant un monsieur ou une demoiselle Freud.

Mais non : écrire c'est passer tout de suite aux choses sérieuses, le gril continu, avec parfois des joies sous les décharges de mille volts.

 

Page 126

Pour comprendre, il faut aimer.

 

Page 132

L'amour, pour moi, ça n'a duré qu'un mois et ce mois remplit ma vie. Si vous saviez comme.

 

Page 142

Aujourd'hui la question ne se pose plus. C'est bien l'avantage d'avoir tant bu sans manger ni dormir, d'avoir tant abusé de tout : le corps usé ne prétend plus, l'idée ne vous vient plus de faire vitrine.

 

Page 151

Les hommes : d'eux-mêmes ils disent qu'ils sont "tourmentés", et c'est si élégant, si romantique, le signe de leur distinction supérieure. De nous, à peine nous déraillons, ils disent que nous sommes hystériques, schizophrènes - bonnes à enfermer, c'est sûr.

 

Page 153

Mais eux croient Scott, sa parole est d'or ou plutôt de dollars ; mon époux tient le chéquier.

 

Page 159

Ce qui nous rapprochés ? L'ambition, la danse, l'alcool - oui, bien sûr. Ce désir bleu de briller. Aucun éther n'était assez haut ni puissant.  

 

Page 163

J'ai perdu la beauté et la fraîcheur qui exonèrent le scandale.

 

Page 181

Il suffit d'aller à l'église épiscopale un dimanche, de se tenir en retrait et de regarder toutes ces têtes fléchies qui dodelinent d'un même mouvement de balancier. Retire-leur le mot Dieu, et ils sont tous bons pour l'asile.

 

Page 190

On dit que ma folie nous a séparés. Je sais que c'est juste l'inverse : notre folie nous unissait. C'est la lucidité qui sépare.

 

Page 194

J'ai perdu bien des mots dans ma vie, à force d'abrutissement.  

 

 

 Scoot, Zelda Fitzgerald et leur fille Patti 

 

 

La vie de Francis Scott et Zelda Fitzgerald

 

 

 

 Tribute to Scott and Zelda Fitzgerald 

 

 

 

La vie de Zelda Fitzgerald (source Wikipédia)

 

Elle fut une icône des années 1920 — surnommée la « première garçonne américaine » par son mari. Après le succès du premier roman de celui-ci, L'Envers du Paradis, le couple devint célèbre. La presse américaine vit en eux l'incarnation des années folles et de l'âge du Jazz : jeunes, riches, beaux et pleins de vie.

 

Zelda Sayre a grandi dans une famille aisée du Sud. Déjà dans l'enfance, son comportement audacieux la plaçait au centre des potins de Montgomery. Peu après la fin du lycée, elle rencontra F. Scott Fitzgerald à une soirée. Une cour endiablée s'ensuivit mais, malgré la confession des sentiments de l'écrivain, elle continua de fréquenter d'autres hommes. Après des conflits et une longue séparation, ils se marient en 1920 et passèrent les premières années de la décennie en gloires littéraires de New York.

 

New York, Palace Theater, 1920

 

Ils partirent ensuite pour l'Europe, en expatriés de la Génération perdue. Scott reçut des louanges pour ses nouvelles et pour son grand roman Gatsby le Magnifique. Tout en fréquentant les grands noms littéraires de l'époque, dont le jeune Ernest Hemingway, le couple était tiraillé par la jalousie, le ressentiment et l'acrimonie. Scott se servait de leur relation pour nourrir son travail et emprunta même des bribes du journal intime de Zelda pour nourrir ses héroïnes de fiction. À la recherche de sa propre identité artistique, Zelda écrivit des nouvelles et des articles de magazine avant de devenir obsédée par une carrière de ballerine, pour laquelle elle s'entraîna en vain jusqu'à épuisement.

La tension de son mariage tumultueux, l'alcoolisme de Scott et son instabilité croissante augurent de son admission en sanatorium en 1930. On lui diagnostiqua une schizophrénie. Alors en traitement dans une clinique du Maryland, elle écrit un roman semi-autobiographique Accordez-moi cette valse, publié en 1932. Scott fut furieux de voir ainsi des éléments de sa propre existence repris dans le livre de son épouse, alors qu'il fit de même, spécialement dans Tendre est la nuit, publié en 1934, où le personnage de Nicole Diver est la transposition exacte de Zelda. Ces deux romans fournissent les descriptions contrastées de l'échec de leur mariage.

 

Hollywood - Années 30

 

De retour en Amérique, Scott s'installa à Hollywood où il tenta une carrière de scénariste et commença une liaison avec l'éditorialiste Sheilah Graham. En 1936, Zelda fut internée dans l'hôpital psychiatrique Highland d'Asheville en Caroline du Nord. Scott meurt à Hollywood en 1940, un an et demi après sa dernière rencontre avec Zelda. Elle passe les années suivantes à l'écriture d'un second roman, qu'elle ne finira jamais, et à peindre frénétiquement. Elle meurt à l’âge de 47 ans dans l’incendie de l’hôpital psychiatrique de Asheville qui fait huit autres victimes parmi les patients. L'intérêt pour les Fitzgerald resurgit peu après sa mort : le couple devient le sujet privilégié d'essais, de livres populaires et de films. Après avoir été un emblème de l'âge d'or du jazz, des années folles et de la génération perdue, Zelda Fitzgerald trouva un nouveau rôle à titre posthume : à la suite d'une célèbre biographie parue en 1970 qui la dépeint en victime d'un mari autoritaire, elle devint une icône féministe.

 

Plus récemment, son nom a été donné au personnage de la princesse du célèbre jeu vidéo, The Legend of Zelda, par le créateur du jeu qui voulait lui rendre hommage[1].

 

Biographie

Famille et enfance

Née en 1900, Zelda Sayre est la plus jeune de six enfants. Sa mère, Minerva "Minnie" Machen (23 novembre 186013 janvier 1958), la nomma ainsi en référence à deux histoires peu connues : Zelda: A Tale of the Massachusetts Colony de Jane Howard (1866) et Zelda's Fortune de Robert Edward Francillon (1874). Dans chaque histoire, Zelda est une gitane[2]. Enfant peu farouche, elle est très gâtée par sa mère mais son père, Anthony Dickinson Sayre (1858–1931), membre de la Cour Suprême de justice d’Alabama et avocat reconnu, est un homme froid et peu accessible. La famille descend de pionniers de Long Island, installés en Alabama avant la Guerre de Sécession. À l'époque de sa naissance, la dynastie Sayre est une famille éminente du Sud. Son grand-oncle, John Tyler Morgan, servit durant six mandats au Sénat des États-Unis; son grand-père paternel dirigea un journal à Montgomery ; et son grand-père maternel était Willis Benson Machen, qui fut également sénateur du Kentucky[3],[4].

 

Zelda et Scott Fitzgerald Museum à Montgomery, Alabama, USA

 

Elle est une enfant très active, qui partage son temps entre la danse, des leçons de ballet et les sorties. En 1914, elle entre à la Sidney Lanier High School où elle se montre brillante sans toutefois s'intéresser aux cours. Elle continue de pratiquer le ballet au lycée, tout en participant à la vie sociale. Elle boit, fume et aime s'entourer de garçons. Dans un article sur la danse à son sujet, on la décrit comme ne s'intéressant qu'à la natation et aux garçons[3]. Elle aime attirer l'attention par tous les moyens, notamment en apprenant la danse afro-américaine qu'on nomme le Charleston, ou en arborant des maillots de bain de couleur chair pour alimenter la rumeur qu'elle nageait nue[2]. La réputation de son père lui servait de rempart contre la mise à l'index[3]. Alors que les femmes du Sud de l'époque se devaient d'être délicates, dociles et accommodantes, le mode de vie de Zelda provoque des remous dans sa ville de Montgomery où elle alimente - tout comme son amie d'enfance et future starlette d'Hollywood, Tallulah Bankhead — les potins et les ragots[2].

 

Description de cette image, également commentée ci-après Tallulah Bankhead en 1941

 

Dans le trombinoscope du lycée, la photo de Zelda était accompagnée de la légende suivante :

« Pourquoi travailler toute sa vie quand on peut emprunter
Songeons à vivre aujourd'hui sans souci du lendemain. »

Francis Scott Fitzgerald

F. Scott Fitzgerald en 1921, par Gordon Bryant pour le magazine Shadowland
 

Zelda rencontre Francis Scott Fitzgerald à la sortie de la Première Guerre mondiale alors qu’il est en garnison près de Montgomery. Leur relation est assez mouvementée. Il se doute qu’elle voit d’autres hommes alors qu’elle lui soutient qu’elle l’aime. Elle lui envie ses qualités d’écrivain et le considère faible et indécis.

Mariage

Durant leur lune de miel, le couple fut renvoyé du New York Biltmore Hotel pour ivresse.

 

En septembre, Scott avait terminé son premier roman, L'Envers du Paradis (This Side of Paradise), le manuscrit est rapidement accepté.

 

Ils se marient en 1920, et ces rivalités s’enveniment durant leur mariage qui est marqué par l’alcoolisme croissant de Scott (sa femme et lui-même s’abandonnent à la boisson durant les années 1920) et la dégradation de la santé mentale de Zelda.

 

Le couple s’installe d’abord à New York où il rencontre les plus grands hommes de lettres américains. Par la suite, Scott ayant acquis une renommée considérable en tant qu’écrivain, le couple effectue de nombreux voyages notamment en Europe. Durant cette période, Zelda et Scott incarnent l’esprit des années 1920. Ils apparaissent régulièrement dans la presse et sont célébrés au même titre que les têtes d’affiche des plus grands films de l’époque.

 

Mais les fêtes sans fin et les quantités incroyables d’alcool qu’ils consomment commencent à dégrader la santé du couple et leur relation. Ils dépensent presque tout l’argent que Scott gagne soit 30 000 $ par an, ce qui représente une somme considérable pour l’époque. Vers 1925, l’alcoolisme de Scott est connu de tous (il a même son contrebandier attitré). Quand il n'écrit pas, il passe son temps à boire jusqu’à l’évanouissement et rentre chez lui en taxi.

 

Paris Moulin Rouge Cinéma, 1930

 

À Paris, Scott Fitzgerald, maintenant écrivain entièrement reconnu, rencontre Ernest Hemingway qui est au début de sa carrière. Scott aide Ernest à promouvoir ses écrits. Ils deviennent très bons amis (bien que cela ne dure pas). Dans sa biographie, Nancy Milford explique que Zelda n’aime pas Ernest Hemingway dès le début. Zelda le décrit ouvertement comme « un faux jeton » et « faux comme Judas » et considère son caractère macho et dominateur comme une simple façade.

 

Le ressentiment de Zelda pour Hemingway est peut-être dû en grande partie à la jalousie[6]. Rétrospectivement, l’estime de Zelda pour Hemingway a été reconnue d’une certaine manière, étant donné ce qui a été écrit ces dernières années concernant l’aspect fétichiste de l’écriture d’Hemingway et son obsession pour le rôle des genres. Une des ruptures les plus sérieuses entre Scott et Zelda a lieu quand cette dernière se convainc, sans aucune preuve tangible, qu’Hemingway est « une folle » et que Scott et lui ont une relation homosexuelle.

 

La naissance de leur enfant unique, Frances « Scottie » Fitzgerald en 1921 n’a pas de conséquence apaisante sur leur vie et bien que Zelda adore l’enfant et lui écrive fréquemment, Scottie est quasiment élevée par des nurses et reste souvent éloignée de ses parents.

 

 Edouard Jozan en 1941

 

En 1924, durant un de leurs premiers et nombreux voyages en France, Zelda a une courte aventure avec un jeune et beau pilote, Édouard Jozan. Cela incite son mari à enfermer Zelda dans la maison pour l’empêcher de le voir à nouveau ; par la suite, ils embellissent l’histoire en déclarant que Jozan s’est suicidé. Il est possible que Zelda commence à sombrer dans la schizophrénie à ce moment-là. Elle écrit un certain nombre de nouvelles en 1925, mais beaucoup d’entre elles sont publiées sous le nom de Scott, ce qui est un autre facteur possible de mécontentement ; trois autres histoires, écrites juste avant sa première dépression, sont perdues. Scott s’inspira fortement de la personnalité intense de sa femme dans ses récits, citant fréquemment des passages de son journal. Elle ne fait aucune remarque à ce sujet mis à part une remarque lapidaire dans une revue : « Il semble que j’ai reconnu sur une page un extrait d’un vieux journal intime qui a mystérieusement disparu peu de temps après mon mariage, ainsi que des fragments de lettres qui bien que considérablement modifiées m’apparaissent vaguement familières. En fait, M. Fitzgerald (je crois que c’est ainsi qu’il écrit son nom) semble penser que le plagiat commence à la maison. »

 

Alors qu’elle se trouve à Paris, à 27 ans, Zelda développe un intérêt obsessionnel pour le ballet qu’elle a étudié durant sa jeunesse. Enfant, on lui reconnaît ses talents de danseuse et bien que les opinions de ses amis divergent à ce sujet, ses talents ne sont pas à remettre en doute. Scott s’oppose totalement au désir de sa femme de devenir danseuse professionnelle, considérant cela comme une perte de temps.

 

Zelda Sayre Fitzgerald

 

Ironiquement, les raisons de leur conflit s’enracinent dans l’ennui et le sentiment d’isolement qu’elle ressent quand Scott écrit ; Elle l’interrompt d'ailleurs souvent pendant son travail. Réciproquement, Scott est de plus en plus déterminé à garder Zelda à la maison, vraisemblablement parce qu’il craint qu’elle ait une autre aventure. De toute évidence, Zelda a le désir profond de développer un talent bien à elle, peut-être en réaction à la célébrité et au succès de Scott. Malheureusement, elle reprend ses études trop tard pour devenir une danseuse vraiment exceptionnelle bien qu’elle s’entraîne à l’excès tous les jours[7]. Cela a pu contribuer à son épuisement physique et mental. Sa dépression s’accompagne de troubles obsessionnels compulsifs. En 1930, elle est admise dans un hôpital français où, après quelques mois d’observation, de traitement et de consultation avec un des meilleurs psychiatres d’Europe, elle est diagnostiquée schizophrène. Cependant, son dernier psychanalyste, le Docteur Irving Pine, a estimé (trop tard) qu'elle souffrait en fait d'un trouble bipolaire, qui ne fut jamais soigné convenablement. Il émit l'hypothèse après sa mort, que le harcèlement moral que lui infligeait son mari ainsi que les traitements psychiatriques eux-mêmes seraient à l'origine de ses nombreuses dépressions et crises de nerf. Bref, qu'elle eût été une femme fragile, condamnée à la folie par des éléments exogènes.

Save Me the Waltz

 

En 1932, alors en traitement à la Phipps Clinic de l'hôpital Johns Hopkins près de Baltimore, Zelda connaît une phase créative. Durant les six premières semaines, elle écrit un roman entier et l'envoie à l'éditeur de Scott, Maxwell Perkins[2],[3].

 

Lorsque Scott lut le livre, une semaine après l'envoi à Perkins, il fut rendu furieux par ce récit semi-autobiographique de leur mariage. Dans des lettres, il lui reproche d'utiliser les mêmes souvenirs sur lesquels il travaille à l'écriture de Tendre est la nuit depuis des années et qui ne sera publié qu'en 1934[3].

 

USA Grande dépression des années 30 - Queue devant une soupe populaire

 

Scott force Zelda à réécrire son roman, afin d'enlever les passages qu'il évoque lui-même dans son livre. Elle accepte. Bien que la Grande Dépression ait frappé l'Amérique, les éditions Scribner acceptent de publier le roman, imprimé à 3010 exemplaires, dans les librairies le 7 octobre 1932[2].

Zelda Fitzgerald traverse différents stades de fragilité mentale au cours des dix-huit dernières années de sa vie. Malgré cela, durant les quelques périodes de lucidité de cette époque, elle produit certaines de ses meilleures œuvres, incluant son unique roman, « Save Me the Waltz » et de nombreux tableaux abstraits. Elle meurt en 1948, laissant derrière elle quelques morceaux d’œuvres non publiés, ses dernières lettres pour Scott avant qu’il meure, les derniers vestiges de sa vie.

 

 



22/09/2012
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