20-04-2013 - Sentier Batier, quelle journée !!!
Rando Sentier Batier – 20 avril 2013-04-21 -
Quelle journée !!!
Bien… Comment expliquer une randonnée comme celle-ci ?
Un joyeux bazar ? Une journée en enfer ? Un moment exceptionnel ? Une façon de jouer aux com… bes ? Un dépassement de soi ? La quête violente et méritée d’un resto le soir à Nuit-Saint-Georges ?
Sans doute un peu de tout cela. Quelque chose d’inexplicable et sans nom qui fait qu’on se retrouve sans trop savoir ni pourquoi ni comment dans un restaurant de Nuits-Saint-Georges avec une big bière à la main.
Essayons pourtant de rationaliser l’affaire. Espérons que vous arriverez à suivre.
Bref, au départ, 4 équipes engagées dans le Trailwalker 2013 d’Oxfam se retrouvent à 7 heures du matin vers la coulée verte à Dijon, près de l’hôpital général : les Graines de Champion ( 3 marcheses et 1 marcheur, plus Laure, leur remplaçante éventuelle), l’Envolée en marche au grand complet, les 4 pièces du Puzzle également au grand complet (plus Hélène, la 5ème Pièce, remplaçante attitrée) et les Fous de la Boucle (2 sur 4, les marcheurs manquants nous retrouvant un peu plus tard). Objectif prévu : 7h – départ officiel, 10h – Croix Cécilia Stéphan sur la route en lacets de Marsannay à Corcelles les Monts, 13h – Combe Lavaux, 20h – Arrivée à Nuits-Saint-Georges.
Autant dire tout de suite qu’en dehors de l’heure de départ et celle d’arrivée, rien ne s’est passé comme prévu, pour le meilleur et pour le pire…
Résumons l’affaire :
Les premières heures, pas de problème : marche rapide sur la coulée verte jusqu’au lac Kir, traversée de la Fontaine d’Ouche, remontée vers la combe à la Serpent, Combe Saint-Joseph et vers 9h45, arrivée sur la route de Corcelles-les-Monts. Un quart d’heure d’avance sur l’horaire. Moyenne horaire : 5,7 km/h en marche – 5,2 km/h pauses comprises.
Arrivée sur la route de Corcelles
Il s’agit d’un groupe d’une quinzaine de personnes au départ, une vingtaine au total au final avec ceux qui nous ont rejoint en cours de route, une équipe au départ qui fait demi-tour à midi sans jamais avoir rencontré les 4 nouveaux marcheurs débarqués route de Corcelles, puis le groupe de marcheurs est partagé en deux à partir de 10 heures. Certains continuent tout de suite tandis qu’une partie attend les 4 nouvelles recrues qui doivent arriver vers la croix Cécilia Stéphan en voiture pour commencer la marche. Tout le monde se retrouvera au complet dans la Combe de Fixin,… mais sans l’équipe qui avait fait le choix dés le départ de repartir par la route de vignes vers midi. En somme, quelques marcheurs qui auront fait ce même parcours ne se seront jamais croisés.
Vous suivez ?
Bon, on continue l’explication :
Du fait de l’extrême difficulté du parcours, de la répétition lancinante et douloureuse de montées et de descentes qui donne l'impression que ça n'en finit jamais, de chemins de pierres glissantes et de passages qui rappellent l’escalade, du fait de l’hétérogénéité du niveau des randonneurs, le grand groupe se retrouvera à nouveau partagé en deux jusqu’à la Combe Lavaux, puis en trois puisque certains s’arrêteront pour manger dans le bois vers 15 heures (il s’agit de la reconstitution de deux petits groupes qui se rejoindront sur le chemin), tandis que d’autres atteindront on ne sait comment le parking de la Combe Lavaux pour déjeuner vers 16 heures. Le père d’une des marcheuses y est présent avec des bouteilles d’eau et… du café chaud. Le pied !!!
Ceux qui avaient déjeuné dans les bois viendront sur le parking pour prendre le café.
Vanessa et son K-Way vert (équipe des Graines de Champions) « The Green Turtle » - Photo : Graines de Champions
Ça va ? Vous suivez toujours l’explication ?
Les rescapés de l’aventure (Non ! Ce n’est pas Koh Lanta ! Pas de caméra ! Pas de clés à chercher ! Pas de trucs pervers pour éliminer un à un les marcheurs ! Pas de morts ! Des vrais pique-nique à manger sans ver de terre, ni lézards,…), donc les rescapés de l’aventure se retrouvent alors devant un choix cornélien : continuer le chemin des combes en commençant par le raidillon de Gevrey-Chambertin – Combe Lavaux (la plupart choisissent cette option) ou trouver des variantes.
Deux des randonneurs voyant leur corps (surtout leurs jambes devenues armures renforcées avec du béton armé) pousser un grand cri : NON !!!!, décident de poursuivre à pied jusqu’à Nuits-Saint-Georges… en passant par les chemins de vigne. Enfin une autre (une parisienne qui s’était jointe au groupe vers 10 heures) retrouve sa petite famille (mari et enfants) pour rentrer, prise entre l’envie de continuer et une tendinite qui commence à poindre.
Tout semble donc clair. Mais sur le Batier, on n'est jamais au bout de ses surprises.
Les deux marcheurs des vignes iront tranquillement (quand même à plus de 4 km/h) jusqu’à Vougeot où ils prendront le café chez le père de l’un d’eux, avant de reprendre leur marche. Pour ce qui est du groupe qui a choisi de continuer par les combes, le raidillon de Gevrey sera une nouvelle épreuve de vérité : un truc presque à la verticale, rocheux qui fait pousser d’énormes jurons à quelques un(e)s qui n’en peuvent plus.
Bref, arrivé au sommet, ce groupe se coupe à nouveau en deux, avec une moitié qui continue encore, et une autre moitié qui décide de rejoindre directement les vignes pour abréger la douleur. Le groupe qui poursuit l’aventure « combesque » fera trois combes supplémentaires avant de rejoindre les vignes à son tour et le domicile d’une des marcheuses nuitonne pour un bon repas au chaud.
Pour ceux qui ont rejoint les vignes après le raidillon de Gevrey, ils retrouveront au Château du Clos Vougeot les deux marcheurs qui s’étaient restaurés à Vougeot (vous vous souvenez ? les deux qui avaient craqué avant le raidillon de Lavaux et qui étaient allés prendre un café chez le père de l’un d’eux !), tout ça pour finir ensemble à pied jusqu’à Nuits-Saint-Georges, par les vignes, vers le restaurant des Cultivateurs pour un dîner et une bière attendus comme le Messie, comme la conquête du Graal au bout de l’effort.
Voilà ce que furent ces 50 kms de Dijon à Nuits-Saint-Georges juste avec ses pieds, entre plaisir et rage, sur ce sentier montagneux mis en place par Félix Batier, président du CAF (Comité Alpin Français. Non ! Pas les Allocations familiales !), né en 1886 et mort en 1958, parcours balisé entre 1940 et 1945 pour permettre une préparation aux grandes randonnées alpines. Certains marcheurs se sont même demandé si Félix Batier n’avait créé ce chemin fou de randonnée à cause de sa femme chieuse de chez chieuse. De rage, pendant 5 ans (en plus c’était la guerre mondiale !), il aurait débroussaillé, taillé, grimpé, monté, descendu, fabriqué des murs de pierre, des escaliers aux marches inégales et hautes de plus d’1 m, concassé du caillou à la con sur 52 kms, tout ça pour épancher sa colère conjugale incommensurable.
Ce que les marcheurs d’aujourd’hui paient, alors qu’ils n’y sont pour rien... en oubliant peut-être au passage qu'aucun randonneur n'est obligé de prendre ce sentier et qu'en plus on a choisi d'y aller.
Bref, il s’agit d’un truc de oufs qui fait mal aux jambes, aux pieds mais qui rend fier, même si on n’a pas franchi toutes les combes. Un grand délire de marcheurs oxfamiens en préparation pour un trailwalker. Bref un grand bazar réjouissant et bienvenu.
D’autres photos de cette randonnée
Départ du Sentier Batier à Dijon devant l’hôpital général
Quelques moments de détente dans la Combe à la Serpent avant les grosses combes d’après Marsannay
Dans la combe à la Serpent, les sourires sont encore de mise
Arrivée en haut de la Combe Saint-Joseph
Paysage du Batier (Photo : Graines de Champions)
Vanessa "The Green Turtle", équipe des Graines de Champions, dans une des montées
(Photo : Graines de champions)
En montant une des combes. celle-ci était l'une des plus faciles
Fin de descente, cela signifie une montée immédiate en face ou presque. (Photo Xavier Macaire)
L'équipe de l'Envolée en marche devant la plaque Félix Batier dans l'une des combes
(Photo : Paul Garrigues)
16 heures 30 – Les courageux qui repartent à l’assaut du raidillon de la Combe Lavaux
Vougeot – Un petit coin paisible au pied des combes
Vosne-Romanée devant les célèbres vignes de la Romanée-Conti
Devant les vignes de la Romanée-Conti
Arrivée à Nuits-Saint-Georges
Arrivée à Nuits-Saint-Georges
20 heures – Devant le restaurant des Cultivateurs à Nuits-Saint-Georges
ça, c’est de la bière !!!
Big Rando, big bière, big Resto – un bon plan !
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