La compagnie ZIGZAG, en coproduction avec le Théâtre du
Puzzle, présentait sa dernière création, La Grande Ceinture,
samedi à la salle polyvalente. Année 2035, dans un monde
gangrené par la violence.
Les plus pauvres, les exclus, peuplent le centre ville déserté.
C'est le royaume de la ZND, la Zone de Non Droit, où les gangs
règnent en maîtres. L'ancien boulevard périphérique de la ville
est devenu une autoroute à péage où les aires de repos sont
des quartiers d'habitation sécurisés pour ceux qui ont le privilège
d'avoir un travail. C'est la Grande Ceinture, cercle de bitume
barricadé, surveillé par une police spéciale militarisée, la garde
autoroutière. Au delà de cette limite s'étendent les Grandes
Banlieues, ZND de longue date. Beaucoup plus loin encore,
les Zones rurales, protégées par des grillages électrifiés...
Violence, précarité insécurité Maureen fait des ménages
sur la Grande Ceinture. William trouve des petits boulots dans
les zones industrielles près des péages de l'autoroute.
Par économie, il traverse tous les jours la ZND. Leur quotidien,
c'est la peur d'être agressé, d'être au chômage, mais c'est
aussi le rêve de quitter la ville pour une zone rurale, ou
encore de décrocher un CDI qui permettrait de payer le
péage de la Grande Ceinture protégée par la police.
Entre précarité et volonté de s'en sortir, chacun se débrouille
et trouve ses solutions propres pour survivre dans ce monde
absurde où l'amour qui unit ce couple connaîtra ses premières
fêlures. Hélène Duchêne et Pascal Marchand disent la
difficulté de vivre dans un monde inhumain, dans une mise
en scène de Danielle Latroy-Fuster. Le débat qui suivait,
animé par Serge Couderc, a fait ressortir la réalité de la
vie faite de violence, de précarité, de sentiments d'insécurité,
de décadence. Universitaire, spécialiste de l'exclusion et de l'alphabétisation,
Serge Couderc a échangé les points de
vue avec le public : plus de 160 personnes y assistaient.
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