THEATRE DU PUZZLE

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Cinéma / Valse avec Bashir

   

" undefined>Bande annonce de "Valse avec Bashir"

 

 

 

VALSE AVEC BASHIR  d'Ari Foldman - Film d'animation - 1h27

Ce film a été sélectionné en compétition officielle pour le Festival de Cannes 2008

  

Ce long-métrage documentaire a la spécificité d'être un film d'animation à la force dénonciatrice très puissante. Les personnages dessinés sont des personnages réels, le réalisateur en premier lieu dont la photographie se confond avec l'image présente dans le film.

 

 

Celui-ci nous guide dans sa quête de mémoire d'un événement de guerre qu'il a oublié. Y a-t-il participé ou non ? Il ne le sait plus. Et s'il y était, pourquoi l'a-t-il oublié ? Il était soldat de l'armée de Tsahal au Liban en 1982, au moment du massacre de la population palestinienne de Sabra et Chatila par les milices libanaises, juste après l'assassinat de Bashir Gemayel, leur leader, tout juste élu président. L'armée israëlienne a vu, a su, a laissé faire. Et le soldat Ari Foldman, comme d'autres soldats embarqués dans cette guerre sans trop savoir ce qu'ils y faisaient, s'interroge. Il veut se souvenir. Lui a qui oublié.

Un soir un ancien camarade d'armée lui raconte son cauchemar récurrent, qui aurait sans doute à voir avec cette guerre lointaine : une horde de 26 chiens féroces le traquent.

 

 

 

 

Cet entretien dans un bar nocturne va réveiller ses cauchemars. Ari va alors partir à la rencontre de ceux qui étaient avec lui au Liban, pour comprendre ce qui s'est passé, pour comprendre la part qui a été la sienne, pour donner un sens aux images qui l'assaillent chaque nuit.

 

Ce film aux images, aux dessins superbes est envoûtant, troublant. Il flotte une sorte de poésie qu'illuminent le mouvement et les couleurs. Le spectateur navigue entre la réalité de la guerre et l'univers intérieur des personnages dont les cauchemars et les récits ramènent sans cesse aux sentiments des jeunes hommes qu'ils étaient quand ils ont débarqué à Beyrouth. La peur. La fuite. L'oubli. Et parfois la folie.

 

 

 

 

Par Chabra et Chatila, par la guerre du Liban, ce sont toutes les guerres qu'Ari Foldman dénoncent. Certaines images font penser à celle d'Agérie dans les années 50-60, à celle du Vietnam dans les années 60-70, à celle de Yougoslavie dans les années 90. Et toujours ces images de civils, premières victimes des guerres, ...

 

 

 

 

... Ces images de soldats perdus qui ne comprennent pas ce qu'ils font là, des liens de pouvoir et d'intérêt entre dirigeants politiques, responsables économiques et chefs militaires. Le bruit des avions et des hélicos. La mort pour rien.

 

 

 

 

En entrant dans la pensée de ces soldats de Tsahal, hantés par des images terrifiantes qui les dépassent, par la peur qui les accompagnent toujours vingt ans après, c'est presque une psychanalyse de la guerre dans laquelle nous entrons, par mille chemins tortueux, des fausses pistes qui ramènent à d'autres guerres, à d'autres humains, des photographies dont on veut voir l'esthétisme pour ne pas en voir la cruauté jusqu'au moment où une image à l'émotion plus forte brise l'élan artistique et ne subsiste que la folie des hommes.

 

 

 

 

C'est un très grand film de réflexion sur la guerre à la force émotive évidente. Un chef d'oeuvre.  Certains critiques l'ont même comparé à "Apocalypse Now" de Francis Ford Coppola. Ils ne  s'y sont pas trompés.

Un film à voir de toute urgence.

 

 

 

 

Est parue également la bande dessinée, remarquable travail graphique. Complément indispensable au DVD, sortis tous deux en 2009. Il existe aussi le CD audio qui reprend l'essentiel de la bande son musicale du film.

 

 

La bande dessinée

 

La une du journal Libération en septembre 1982




28/07/2008
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