Singall balaie l'orage

Singall balaie l'orage

L'orage à Chenôve - photo : Véornique Seguin

Dijon – Vendredi 13 mai 2016 Fin d’après-midi. La capitale bourguignonne baigne dans une forte chaleur qui laisse imaginer ce que sera la file joyeuse des spectateurs du soir à l’extérieur du Cèdre sur le nouveau parvis u design contemporain. Alors que les choristes se préparent tranquillement pour rejoindre la salle bonbi (douche, maquillage, robes noires et bijoux dorés, chemise blanche, costard noir et nœud pap), de gros nuages noirs font leur apparition dans le ciel dijonnais. Des quartiers est, vers le campus, on aperçoit au loin les éclairs s’abattre sur Chenôve et le tonnerre pousser ses cris de rage… Le Cèdre est juste dessous !

L’écart entre l’éclair et le tonnerre étant très proche, on devine que la foudre tombe tout près. Dans les rues avoisinantes, dans les quartiers les plus bas de Dijon vers le canal et vers l’Ouche, les rues débordent d’eau. Abondante, elle transforme les chaussées goudronnées en petites rivières où les véhicules deviennent presque des bateaux à moteur éclaboussant tout sur leur passage ou des surfeurs motorisés qui jouent à défier le courant. On entend même quelques bruits suspects sur le pare-brise. On découvre alors que ce sont des grêlons, pas de quoi se rassurer. L’orage gronde, jusqu’à Gevrey-Chambertin même où une mini tornade se permet de faire voltiger quelques abris de jardin, et même plus loin dans els vilalges du pays nuiton.

Mais rien n’arrête les choristes de Singall Gospel Choir ! Ils bondissent tous dans leur voiture, dans le tram ou dans le bus. La voix des Sweet Sixties, pleine d’amour et de légèreté dansante, est plus forte que les états d’âme du ciel. Malgré la violence des éléments, ils rejoignent investissent la salle de concert tels des sorciers vaudous smart, dopés à la soul et au rhythm'n'blues. Ils savent déjà que la puissance Singall balaiera la colère céleste, apaisera les esprits agités.

Effectivement, alors que la balance commence, ça se calme tout autour. La chauffe des voix fait le reste : la pluie s’est maintenant arrêtée ! La salle commence à se remplir pendant presqu’une heure.

Get ready ! Ça va commencer ! Après le gros orage dehors, voici l’énorme tornade musicale dedans. Malgré les petits soucis de sons du départ, Singall en mode énergie balaie les dernières velléités en chants chorégraphiés, en chorégraphies chantées. Les chefs de chœur deviennent des chauffeuses de salle, en en perdant presque leur robe sur scène, en en faisant presque péter les boutons de leur chemisier, donnant des frissons aux hommes du public. Les solistes mâles de Singall s’emparent de leurs micros comme s’ils se saississaient d’une femme pour danser, faisant pousser des cris aigus aux filles dans la salle. Chéri Coco fait le show de sa voix puissante et de son rire cinglant du bonheur d’être au milieu de la scène. Un petit détour tout doux par Frisco pour un duo avec guitare (Nico à l’instrument et Laurence au micro), chant repris par le public en sifflotant. Puis ça repart de morceau en morceau jusqu’à un « Proud Mary » final et magistral avec une Tina « Gab » Turner et une Chrystèle Allouis des grands jours. Pour le bis, Coco «Shout» Chéri termine le travail faisant reprendre des Hey Hey Hey Hey et de Ho Ho Ho Ho au public et aux choristes.

Deux heures de show survoltées.

Tel un paratonnerre, Singall s’est emparé de l’orage pour le transformer en énergie musicale. L’orage et la pluie n’ont plus rien à dire dehors, Singall dit tout dedans.

Oui, Mesdames et Messieurs les Météorologues, si vous voulez faire fuir l’orage, appelez Singall Gospel Choir !

Pascal Marchand

Singal Gospel - Chauffe des voix juste avant le concert - Cèdre à Chenôve - Photo : Véronique Seguin

14/05/2016

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