THEATRE DU PUZZLE

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Transglobal Underground à Saint-Nazaire

   

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Transglobal Underground est un groupe britannique peu connu du grand public. Il existe depuis le début des années 90 et de ses différentes formations sont sortis des artistes  qui ont fait (font toujours) une carrière solo, comme Natacha Atlas, d'origine égyptienne et qui navigue entre la France et la Grande Bretagne.

Après un concert phénoménal aux Escales de Saint-Nazaire en août 2007, le groupe est revenu dans cette même ville en avril dernier pour une soirée de présentation du film de Natacha Atlas. Le concert avait lieu dans l'une des salles aménagées de l'ancienne base sous-marine allemande de la seconde Guerre Mondiale.

Transformer  les lieux d'histoire trouble tout en prolongeant la mémoire. L'ancienne base sous-marine  d'un grand port industriel. Le bunker d'une guerre longue, parmi tant d'autres bunkers sur le Mur de l'Atlantique, au milieu du siècle passé. Une ville détruite par les bombardements. Une population évacuée ou réduite à l'état de rongeurs dans des caves. Des plages qui parlent encore d'un débarquement raté avec des milliers de victimes. Les seules traces qui restent de cela, ce sont les ruines-monument d'une ancienne gare et ce fameux bunker transformé en musée « pour ne pas oublier ». Le temps a fait son œuvre et le lieu a été investi par la culture. L'apparence extérieure reste semblable aux images que l'histoire montre en noir et blanc. Un immense bloc de béton gris sur laquelle on grimpe pour regarder au loin comme les occupants  de l'époque qui cherchaient à apercevoir d'éventuels navires de libérateurs, ceux qu'ils appelaient l'ennemi sur les affiches de propagande.

 

 L'intérieur ? Une coquille indestructible, creusée d'alvéoles multiples et numérotées. Dans chacune d'elles, a été aménagé un lieu de spectacle ou de culture, studio d'enregistrement, centre de ressources, salles d'expos, art moderne, art contemporain, musiques électro et musiques du monde. Le concert avait lieu dans l'alvéole quatorze, la salle appelée VIP (pas « Very Important Personnality »), le VIP, en une syllabe, avec le son [i] de la langue française.

 

  

  

  

Transglobal Underground s'est produit là. Leur nom colle parfaitement au lieu. Underground. Sous le bunker comme sous la terre. Transglobal. Une musique métissée à l'image de la composition du groupe, et chahutante. Du dub teinté de rock funky, rythmé par des percussions puissantes. Des claviers qui sonnent comme des tambours et une sitar aux sonorités indiennes sur fond de voix arabisantes ou rappées, chantées et scandées. Une musique hors catégorie comme le lieu, comme le public de tous âges et de toute apparence. Une foule hétéroclite. Une faune interlope, sortie tout droit de Subway ou d'une bande dessinée de Enki Bilal. Tout ce petit monde avait investi cet univers d'acier et de béton  dont les murs étaient peints en noir, et sur lesquels s'affichaient d'immenses lettres blanches ou des panneaux entiers d'ampoules clignotantes, comme l'alvéole en face, LIFE, lieu d'exposition qui d'ailleurs accueille actuellement et jusqu'au mois de septembre une expo sur le groupe Sonic Youth (programmé d'ailleurs pour les Escales 2008).

 

  

                                              

  

  

Dans les escaliers menant à la salle, le soir du concert de Transglobal Underground, en attendant l'ouverture des portes, les gens causaient, rêvaient tout haut. Au milieu des courants d'air, ça parlait de contre culture, de contre pouvoir, du pouvoir de l'image et des formes de résistance. Unetelle venait de finir un tournage et en commençait un autre sur des ados en marge. Un autre venait d'ouvrir une SARL de création d'images. Chacun rêvait d'un monde nouveau avant d'aller se trémousser au pied de la scène, dans ce lieu où, autrefois, des généraux allemands préparaient, avec leurs soldats, la défense d'un territoire conquis.

Etrange sensation, presque surréaliste. C'était comme échapper au monde, rien qu'un soir et comme dans les rêves, les musiques se mêlaient comme des soeurs inséparables. Des très jeunes cotôyaient des vieux, des femmes et des hommes, des néo babas cools et des gens en costume chemise, des visages de toutes les couleurs de l'humanité. Ce rêve éveillé, par musique interposée, nous rappelait l'universalité de la musique et notre appartenance toutes formes et couleurs confondues à l'espèce humaine. Par lieu interposé, il nous rappelait qu'un lieu de guerre et de mort pouvait aussi devenir un lieu de paix, de création et de vie.

Une très belle soirée avec Transglobal Underground.

 

 

 

"Moonshout" est leur dernier album, sorti en 2007. C'est l'un des rares encore disponibles (en importation).

 


Tribal Night 1 - Transglobal Underground
envoyé par Dagoba54. - Regardez plus de clips, en HD !"

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22/06/2008
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