Singall Gospel - Le pouvoir du chant - Concerts du 15 décembre 2013

LE POUVOIR DU CHANT

Nelson Mandela ne connaissait pas Singall Gospel, mais ce qu’il a dit, Singall Gospel l’a exprimé par le chant. Il est même certain que ce grand homme aurait aimé ce dimanche à Chevigny.

« La politique peut être renforcée par la musique, mais la musique a une puissance qui défie la politique. »

Et ce fut le cas à l’église de la Visitation ce dimanche 15 décembre 2013. Deux concerts à guichets fermés. Sans doute autour de 1000 spectateurs au total pour un partage plein de ferveur, de bonheur, et de larmes aussi. On peut facilement évoquer le lien des humains entre eux avec mille mots aux jolis sons, avec du trémolo dans la voix, des effets en tous genres. Le Singall Gospel Choir l’a fait vivre dans la chair, par l’émotion et la puissance des mélodies issues du peuple noir américain.

C’est le pouvoir du chant, avec cette chaleur particulière de la voix jusqu’à l’ivresse qui transcende les différences, qui passe outre les dernières résistances des corps à rester assis.

C’est beau de voir un public debout. C’est beau de voir le plaisir des gens qui dansent devant leur siège, qui pleurent parce que « Amazing Grace » ou « Holly Night » leur donne des frissons. C’est beau de savoir qu’un chœur amateur dont pour un certain nombre c’étaient les premiers concerts, peut amener à tant de joie. C’est beau de sentir qu’on faisait partie de ce chœur-là. Qu’après trois mois seulement de travail vocal, on est capable d’apporter tout ça. C’est beau de penser que c’était Noël avant l’heure, un vrai Noël du cœur, loin des artifices et de la cohue des centres commerciaux, loin des enjeux de la finance et du merchandising. C’est beau de penser que le monde pourrait ressembler à un concert de Singall Gospel.

Je ressens une fierté humble d’avoir vécu cela, d’avoir participé à rendre des gens heureux. Comme j’aimerais que ceux qui sont les exclus de ce monde, ceux qui souffrent quelque part sans rien dire ou en criant leur souffrance, ceux qui sont morts trop tôt, puissent savoir qu’on a pensé à eux, qu’on a vibré dans une grande salle où les spectateurs avaient autant d’importance que les choristes, à l’image d’un monde où chacun où qu’il soit, quel qu’il soit, quoi qu’il pense, puisse être reconnu et accepté avec ce qu’il est. Il y avait de cela à la Visitation ce dimanche de décembre. Parfois même, tous se mêlaient dans les travées. Choristes ou spectateurs, quelle importance. L’essentiel est d’avoir été ici ce jour-là.

Singall Gospel, c’est plus qu’une simple expérience de chant, c’est aussi une autre façon de penser la vie, de se dépasser, de se découvrir par le contact des autres, par le chant, de se sentir capable de faire plus qu’on s’imaginait capable de faire et d’être au final plus grand, avec cette humanité rayonnante qu’on y a gagnée.

Pour sûr, ceux qui étaient présents pour ces deux concerts ne l’oublieront pas de sitôt, autant spectateurs que choristes.

Pascal Marchand