L'humanité dans son ensemble comme espace de notre bien-être personnel - Pascal Marchand
L'humanité dans son ensemble
comme espace de notre bien-être personnel
Considérer l'autre, même celui qu'on ne connaît pas, dans toute sa grandeur humaine, pas seulement sur son apparence corporelle, pas uniquement dans son attractivité ou la répulsion qu'il nous inspire. Le corps physique n'est qu'une enveloppe finie et périssable d'un être infini de création et qui souvent l'ignore. Aimer quelqu'un, de quelque manière que ce soit, c'est le considérer dans toutes ses dimensions, même les plus imperceptibles, même les plus contradictoires, les plus inexplicables, les plus secrètes. C'est sans doute ce qu'il y a de plus difficile à faire : accepter le mystère de l'autre, toute sa complexité. De toute évidence, le corps n'est pas le point central même s'il en fait partie.
Peut-être ne mesurons-nous pas assez la force de l'amour que nous pouvons donner parce qu'on ne se rend pas toujours capable de la tolérance nécessaire, de la confiance qui fait les possibles, de l'ouverture essentielle pour comprendre l'autre, pour lui signifier qu'on existe aussi pour lui, qu'il existe pour nous, en nous, au-delà des identités réduites à une religion, une pensée politique, une conception différente de l'existence, une apparence physique, un handicap, un choix de vie. Nous sommes des êtres sociaux. Notre nom n'a de sens que dans le lien à autrui.
Ainsi, de petites blessures en petites blessures, on se construit souvent une carapace qui nous isole du lien à ceux qui nous entourent, centré que nous sommes sur nos petits intérêts personnels. On en oublie le vrai lien qui fait que notre porte est en capacité de s'ouvrir aux différences, à ce qu'on ne connaît pas, ce qu'on ne comprend pas d'emblée et qui, pourtant, nous enrichit, nous ouvre les chemins vers l'infini humain, animal ou végétal, vers tout ce qu'il y a à créer dans des formes de relations nouvelles les uns avec les autres, dans les respect de l'environnement qui est le nôtre. Beaucoup de petits et grands soucis de l'humanité sont liés à notre repli sur soi, à la considération basique de nos petits intérêts personnels avant ceux de l'humanité toute entière. Paradoxalement, c'est en considérant l'intérêt de la communauté humaine dans son ensemble comme une chose primordiale qu'on satisfait souvent beaucoup mieux nos intérêts personnels, sans combat, sans haine, dans la richesse de la relation à l'autre.
Qui que nous soyons, nous ne sommes pas au centre du monde, nous n'en sommes qu'une particule infime qui a besoin d'être connectée à tout ce qui fait les mouvements de la vie et qui permet de lui donner un sens. C'est peut-être utopique, pourtant ça me semble essentiel. Je ne dois pas être le seul, loin de là, à le penser. Et si nous faisions une réalité de cette citation de Mark Twain :"Ils ne savaient pas que c'était impossible, alors ils l'ont fait" ?
Pascal Marchand - Octobre 2023
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