26 novembre 2008 / "La Grande Ceinture" au Bistrot de la Scène
Ce fut un beau spectacle
et une belle soirée !!!
Pour la saison 2008-2009, le Bistrot de la Scène ( 203 rue d'Auxonne à Dijon) avait programmé "La Grande Ceinture" le mercredi 26 novembre 2008 à 21 heures.
Cette salle de spectacle de l'agglomération dijonnaise a une place particulière dans l'environnement culturel de la ville. C'est elle qui permet à de nombreux artistes de la scène locale de pouvoir toucher des publics nouveaux. Pour un certain nombre, ça a été le lieu des débuts. C'est aussi le lieu des rencontres et des retrouvailles, un lieu convivial (voir article dans "Forum").
C'est pourquoi nous avons été très heureux de pouvoir nous y installer un soir, côté scène cette fois-ci.
Pour Hélène Duchêne, ce fut un retour puisqu'elle y avait joué "Dommage qu'elle soit une putain" de John Ford en 1989 avec le Théâtre du Sablier, puis "Belle famille" de Victor Haim en 1990 avec le Théâtre du Galopin. Danielle Latroy, de la Compagnie Zigzag, avait déjà présenté au Bistrot "De si tendres liens" de Loleh Bellon en 2007.
Le trio de "La Grande Ceinture", quatuor avec Serge Latroy le régisseur, s'est donc reconstitué pour une première ensemble sur cette scène dijonnaise. Et cela donna beaucoup d'émulation à notre travail. La pièce a toujours évolué au gré des lieux de représentations et des publics différents que l'on y a rencontré, aussi par l'expérience acquise qui fait percevoir certains aspects des relations entre les deux personnages, passés plus en retrait auparavant.
Au-delà du spectacle, par la nature même de la pièce, cette représentation au Bistrot de la Scène a mis en valeur la formidable aventure humaine que ce travail théâtral représente. En interne déjà, dans l'évolution du jeu et de la direction d'acteurs. Egalement en direction du public dont un certain nombre de spectateurs qui ont suivi pas à pas la troupe dans ses représentations, depuis la première à Semezanges en septembre 2007 pour cette nouvelle version jusuqu'à ce formidable moment au Bistrot, en plus de ceux qui étaient déjà présents à Barges lors de sa création avec Marina Fleury et Yves Mansuy en 2001.
Au Bistrot, ce fut une version plus aboutie, plus intense, où la passion et la violence ont été à la fois plus exacerbées et davantage mises en valeur dans leur complexité. Ce furent des retrouvailles avec des spectateurs déjà venus nous voir, surpris et émus de la densité plus importante de la pièce. Avec de nouveaux spectateurs, dans cette atmosphère si particulière de ce lieu de culture dijonnais, on oscilla entre un rendez-vous d'amis et la réunion conviviale d'une assemblée préoccupée de l'avenir de l'humanité. Le débat, animé par Christine Marchand, psychothérapeute et consultante en organisation, a eu du mal à démarrer en raison de la forte émotion ressentie par le public. Puis, quand les premiers mots sont venus, la parole s'est libérée peu à peu. Des difficultés de couple Maureen - William, la discussion a porté sur le manque d'espoir de toute une frange de la population face aux dérives violentes et déshumanisantes du monde.
Le choix des personnages de ne pas avoir d'enfants a mis en valeur la violence indirecte que provoque la volonté d'interrompre l'existence d'une famille, une sorte de mort annoncée et programmée.
Cet isolement du couple de la pièce a été perçu par certains comme une forme de lâcheté face à l'engagement collectif pour un changement. Et, de là, la question de savoir comment s'engager dans des luttes collectives quand des personnes ont perdu le sentiment de leur propre indentité, perdues dans la marge des sociétés.
C'est de ce même point de vue que des points de comparaison ont été établis avec des situations existantes, comme à Johannesbourg en Afrique du Sud où près de 7000 personnes sont assassinées chaque année, soit environ 20 morts par jour. Là-bas, La Grande Ceinture, on y est déjà. L'essentiel devient la survie et les questions existentielles sur le monde n'ont plus aucune importance.
Le débat fut d'une grande richesse et conclut sur une note d'espoir malgré tout.
"La Grande Ceinture" poursuit sa route. Des rendez-vous se prennent déjà pour 2009...
Commentaire de spectateurs :
"Hier soir, au Bistrot de la Scène, nous avons pu voir une très belle pièce: "La Grande Ceinture", écrite par Mamadou, jouée par le Théâtre du Puzzle.
Une pièce dure, aride, qui vous poursuit longtemps après l'avoir vue. Visionnaire et terrible car si crédible.
Les populations de 2035 seront elles faites comme des rats, prisonnières de leurs non choix, héritières d'un royaume décharné et désespéré?
On sent pourtant l'espoir côtoyant la déroute, on sent pourtant l'amour tenir tête à la colère, on sent que tout n'est pas rose, tout n'est pas noir, et surtout que tout reste possible, en bien, comme en mal.
J'applaudis encore ici les deux acteurs, Mamadou et Hélène.
Bravo!" Moon
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