le 10 décembre 2010 à Dijon / La Femme qui danse sur le sable / RESF
"La Femme qui danse sur le sable"
ça s'est passé le 10 décembre 2010
à la Maison de Quartier de la Fontaine d'Ouche à Dijon
pour RESF
La Princesse Naïma, le Prince Mamadou, le vieux guide Youssef sont venus à la Fontaine d'Ouche à Dijon dans la maison de quartier, à l'nvitation du Réseau Education Sans Frontières (RESF) de Côte d'Or pour soutenir une initiative en direction des demandeurs d'asile. Un spectacle pour eux, suivi du partage d'un buffet entre les participants.
C'était "La Femme qui danse sur le sable" dans sa version la plus universaliste, public compris, composé de familles de demandeurs d'asile, et leurs enfants scolarisés dans les écoles de Dijon, de militants du réseau RESF et de proches de la cause des sans-papiers. Ce n'était plus une histoire de rêve d'un monde meilleur. Nous étions au creux de la réalité humaine, avec des gens venus de loin et des accueillants de la cause humaniste. Des vraies personnes avec des vrais visages et des vraies sourires, ensemble en chair et en os. Certains étaient absents, contre leur volonté, pour des raisons dont l'état français ne devrait pas être fier.
Le CRA (Centre de Rétention Adminstrative) s'était transformée pour eux en CRA (Cigogne pour un Retour Accéléré). Une cigogne qui ne fait bien sûr pas partie de la même famille que ses congénéres migrateurs. Cette espèce particulière de cigogne qui n'a rien à voir avec les cigognes sympathiques qui viennent nider sur les cathédrales, fait partie de la famille des "Sarkozius Horribilis", espèce qui commence à être très destructrice pour l'environnement humain et naturel.
En raison de cela donc, il manquait quelques amis qui auraient dû être présents.
Pour le Théâtre du Puzzle, c'était une soirée particulière aussi, avec des spectateurs pas forcément francophones. L'aspect visuel de la représentation a été accentué. Les mots simples des contes revenaient en boucle, collant au plus près de la réalité du langage universel et de la gestuelle amplifiée.
C'était comme un jeu improvisé, comme un funambule sur un fil, pour garder le lien avec des personnes pour lesquelles le contact a lieu au-delà du langage parlé, par le regard, par la main tendue ou le sourire. Par la perception fine d'un simple coup d'oeil où l'on sent le fil ténu de la proximité ou de l'éloignement se faire ou se défaire. C'était un spectacle où le lien entre acteur et spectateurs se crée dans la seconde, dans l'instant. Une alchimie étrange qui fait vivre chaque parcelle de temps comme nécessaire, comme essentielle.
Un peu à l'image de cette vie de demandeurs d'asile, quand rien n'est sûr, que du jour au lendemain la vie peut basculer.
Il y avait comme une sorte de transmission des mots et des images. Ce que les parents primo-arrivants ne comprenaient pas très bien leur était expliqué par leurs enfants scolarisés dans les écoles françaises. Des militants RESF étaient à leurs côtés, certains main dans leur main. Une présence qui garantit le lien. Aussi une transmission par peau interposée, de cette idée que leur place est bien ici pour le moment, pas dans un avion vers des dangers souvent mortels dans leur pays d'origine.
A la maison de quartier de la Fontaine d'Ouche à Dijon, ce 1O décembre 2010, le monde était un simple quartier comme il devrait naturellement l'être. Aux côtés de RESF, le Théâtre du Puzzle a apporté sa petite pierre, les grains de sable du désert de "La Femme qui danse..." pour la cause humaine et de ces personnes entre deux vies.
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