Cantate Saint-Nicolas / Eglise du Sacré Coeur à Dijon

CANTATE SAINT-NICOLAS

de Benjamin Britten

Eglise du Sacré Coeur à Dijon

Dimanche 2 décembre 2012

Eglise du Sacré Coeur à Dijon

Bel après-midi vocal à l'église du Sacré Coeur à Dijon autour de la Cantate Saint-Nicolas, l'oeuvre de Benjamin Britten, compositeur anglais du XXème siècle (1913-1976).

Le texte de cette cantate a été écrit par Eric Crozier et raconte la vie légendaire de Saint-Nicolas, de sa naissance à sa mort, son voyage en Palestine, sa nomination comme évêque, son emprisonnement, ses actions en tant qu'évêque.

Au-delà de l'histoire de cette cantate, c'est l'interprétation qui est à saluer, par trois choeurs de Bourgogne : l'EVB (Ensemble Vocal de Bourgogne) sous la direction de Manuel Simonnet, la Schola Cantorum sous la direction de Xavier Le Diagon et la maîtrise chalonnaise Saint-Charles sous la direction de Thibaut Casters, chorale d'enfants du CE2 à la troisième.

Si l'ensemble vocal de jeunes a été entièrement dirigé par Thibaut Casters, les deux choeurs d'adultes se sont mêlés pour chanter ensemble, en étant dirigés tour à tour par Manuel Simonnet pour le début de l'oeuvre et Xavier Le Diagon pour la fin. Akéo Hasegawa était le soliste avec sa voix de ténor.

Les choristes étaient accompagnés par un orchestre de violons, violoncelles, contrebasse, percussions, piano et orgue.

Eglise du Sacré Coeur à Dijon

Comme Benjamin Britten le préconisait, son oeuvre pouvant être chanté par le public, les directeurs de choeurs ont proposé en préambule aux spectateurs une petite répétition d'une partie de l'oeuvre à chanter avec les choristes. Ce fut un beau moment de complémentarité et de chaleur entre les artistes et leur public.

Quant à l'oeuvre elle-même, le nombre important de choristes et l'équilibre entre les moments très intenses ou plus intimistes avec la seule voix du soliste, ont provoqué une grande émotion à l'écoute, émotion renforcée par les passages repris avec les spectateurs et la mise en scène finale où une partie des choristes s'étaient déplacés autour du public dans la nef, donnant ainsi une forme de quadriphonie naturelle. Magnifique dans le placement des chanteurs et sublime à l'oreille, comme si le chant émanait des murs de l'église.

Dommage cependant que l'acoustique de l'église n'ait pas permis de mieux mettre en valeur le chant du soliste qui apparaissait parfois lointain dans cette harmonie des voix que quelques dissonnances superbes mettaient davantage encore en valeur, notamment dans les passages où les choeurs adultes répondaient aux choeurs des enfants.

Cette belle collaboration entre ces choeurs de Bourgogne a donné beaucoup de frisson, donnant plus de force encore à l'histoire de Saint-Nicolas comme un hymne à la vie (même en dehors de toute croyance religieuse) et à la nature, Nicolas demandant à l'humanité d'accepter la nature sauvage. En ces temps où l'environnement est tant malmené, ce chant résonne d'un écho humaniste et pas seulement spirituel ou religieux.