THEATRE DU PUZZLE

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Livre / " Galinda, la forêt des Ombres" de Laurent Femenias

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GALINDA 

LA FORÊT DES OMBRES

de Laurent Femenias

Editions Chloé des Lys

2012 - 293 pages

 

Les amateurs de littérature Fantasy trouveront sans nul doute leur compte dans cette histoire aux multiples personnages mais dont le principal est sans aucun doute la forêt elle-même qui donne son titre au livre. Galinda, devenue la forêt des ombres, porte en elle les germes d'une terre nourrissante malgré son apparence obscure qui terrorise les habitants des petits villages de Greybury, Dymsy ou Circle Rock, situés à la lisière de cette zone boisée où personne n'ose s'aventurer. 

Pourtant, Sam Harper, un jeune homme dont la vie tourne en rond, décide d'affronter ce lieu sinistre. Et pour cela, il trouvera l'appui d'un vieil homme, John Dunman qui a une approche différente de cette forêt soit-disant maléfique et invivable, parce qu'il la connaît sur le bout des doigts, parce qu'il connaît ses dangers et sait percevoir les menaces, parce qu'il est en lien avec des peuples rebelles qui ont choisi de rester en son sein. 

 

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Ce sera le début d'un grand bouleversement qui sera pour Sam Harper comme un voyage initiatique d'où il ressortira complètement différent. Le jeune homme aura à affronter plus que la force et le danger des mystères de Galinda, il fera face à ses propres peurs, ses propres doutes, sa part sombre. Parce que ce qu'il voit, c'est aussi ce qui est en lui. Du désespoir à la colère, il lui faudra grandir, prendre sa place dans un monde hostile et en même temps riche de rencontres. 

On comprendra très vite que tout ceci est à l'évidence une parabole de notre réalité où la lumière et l'ombre forment un tout dans une fragilité qui, d'une crise à l'autre, nous fait basculer d'un côté ou de l'autre, de l'espoir au désespoir, puis de nouveau à une envie de délivrance. 

C'est en partie le but de la littérature Fantasy, en faisant entrer le lecteur dans un monde merveilleux, fantastique tout en lui parlant de ce qu'il est, de ce qu'il vit.  Cette littérature existe depuis l'Antiquité. Homère et son "Odyssée" avec sa magie et ses monstres terrifiants posaient déjà les termes d'un genre littéraire, adepte de la parabole. Ce que l'on retrouve chez Tolkien, professeur britannique de philologie, et connu mondialement pour ses ouvrages "Bilbo the Hobbit" ou encore "Le Seigneur des Anneaux". Les grands mythes comme celui de "Beowulf" ont nourri ses romans. 

 

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Ce que l'on retrouve aussi dans "Galinda", c'est le style dit "ancien" proche du conte et des légendes, par l'utilisation d'un vocabulaire décalé du langage courant, avec des adjectifs nombreux donnant à la description et au récit un côté épique et très visuel. Clairement, nous ne sommes pas dans une rue de nos villes modernes, ni dans une nature du XXIème siècle. La forme et le fond se rejoignent pour former un ensemble cohérent qui transporte dans un monde très éloigné de nous pour mieux nous ramener vers notre époque. 

 

Galinda ou Gaïa, c'est un peu semblable. La sorcière Oscura aurait maintenant pour nom Energie Nucléaire ou Wall Street. Les Mornyn Gal, habitants de la forêt, en seraient les résistants face à la folie destructrice, résistants que chacun nommera à sa façon. 

 

Alors entrez vous aussi dans Galinda, sans avoir peur de vos ombres...

 

 

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L'illustratrice Rozenn Illiano et l'auteur Laurent Femenias

 

 

Lien direct vers le site "Le Palais de Laurent" :

Laurent Femenias - Galinda

 

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John Dunman dessiné par Laurent Femenias

 

 

Extraits 

 

 

Page 15

Personne, en effet, ne connaissait l'âge ou les origines de cet étrange vieillard qui semblait comprendre mieux que quiconque la forêt maudite. Il la nommait Galinda, ce qui signifie "Forêt des Ombres" dans une ancienne langue aujourd'hui tombée dans l'oubli.

 

Page 23

Ainsi allait la vie, et les folies de la jeunesse n'étaient que passagères, les anciens le savaient bien. De fait, très peu parmi les jeunes gens osaient parler ouvertement de leur désir d'aventure, et l'oubli s'installait peu à peu dans leur coeur. 

 

Pages 24-25

Chacun se demandait ce qui poussait Sam à partir de ce paradis pour partir dans une quête ridicule. Mais c'était justement de ce destin tout tracé que le jeune homme ne voulait pas. Il refusait de se complaire dans une existence qu'il jugeait terriblement terne et ennuyeuse.

 

Page 48

Non, la clef du savoir se trouve dans la patience. Il faut être patient, et surtout savoir lire entre les lignes, ne pas toujours se fier à ce qui est le plus visible dans ces histoires. 

 

Page 58

Mais sache tout de même que derrière la clarté apparente d'une source peuvent toujours se cacher les Ombres. 

 

Page 66

Cela ne repose au bout du compte que sur de vagues superstitions et des légendes dénuées de fondement. J'ai toujours été surpris par l'imagination débordante dont pouvaient faire preuve nos semblables lorsqu'il était question  de justifier et d'illustrer nos peurs les plus sombres et les plus secrètes. 

 

Page 70

Et il est une chose que je ne t'ai pas dite au sujet de la dame Noire : son armée, comme tu l'appelles, tire sa force de la crainte que Galinda inspire à tout un chacun. Ses Ombres se nourrissent de nos peurs. Plus ces dernières grandissent, plus les Ombres s'en trouvent renforcées.

 

Page 201

"Ces créatures, les Ombres, que sont-elles ? osa Sam du bout des lèvres.

- Simplement des âmes perdues qui restent attachées à la Forêt par-delà la mort grâce à l'esprit d'Oscura..." (...) Elles ne sont que l'ombre, jouissant pour l'éternité d'une sorte de vie dans la mort, éthérée, vide, sans espoir, sans consistance. Beaucoup étaient autrefois humaines pourtant : guerriers de l'ancien temps partis au combat et jamais revenus, paysans en quête d'exploits et d'aventure, courtisans, prêtres et moines, ou même seigneurs oubliés. Peu importe l'ancienne hiérarchie car elle n'a plus cours ici. Seules comptent la noirceur et la haine. Les Ombres se nourrissent des pensées les plus sombres des hommes. Le doute, l'angoisse, la peur... Voilà qui les grandit et les rend chaque jour un peu plus fortes...

 

 

 

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29/08/2013
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