THEATRE DU PUZZLE

THEATRE DU PUZZLE

Livre / "La petite fille fille riche qui plus jamais ne supportera les lapins" de Oz Margotton

LA PAUVRE PETITE FILLE RICHE

QUI  PLUS JAMAIS

NE SUPPORTERA LES LAPINS

Oz Margotton , auteure, éditrice

230 pages, août 2020

 

 

 

 

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Evoquer ce livre est un jeu de funambule, car, autour du fil ténu mais puissant  qui dit la vie malgré tout, l’ouvrage est souvent un cri tonitruant qui rugit dans la nuit comme il est tout aussi une magnifique déclaration d’amour pour un enfant, pour tous ceux qui sont proches sans être donneurs de leçons. 

 

 

Dans le chaos d’une existence comparable à un volcan, les éruptions sont fréquentes. Mais nous savons la terre fertile qui en résulte et qui apporte du grain à moudre, une autre compréhension du monde, l’empathie nécessaire autant pour soi que pour les autres.

 

 

De cette histoire personnelle qui dit la difficulté de trouver une place à sa mesure dans une société formatée et fière de l’être, la dimension de deux principaux protagonistes touchent parce qu’elle fait écho à beaucoup d’histoires d’humaines et d’humains, celles et ceux qui sentent que leur différence, leur particularité, leur singularité, leur envie de vivre se heurtent aux besoins d’une normalité qui définit ce qui acceptable et ce qui ne l’est pas, la peur que le jeu de quilles soit bousculé, que les hiérarchies, l’organisation bien huilée, le Pouvoir et ses abus, les pouvoirs établis comme au sommet d’un château de cartes ne s’écroulent.

 

 

Que vaut la vie d’une mère et de son gamin autiste qui revendiquent le droit à un regard authentique et personnalisé pour ce qu’ils sont tous les deux réellement, séparément et ensemble, face à la légalité implacable des lois, face à la peur de ce qui n’est pas « ordinaire » ?

 

 

 

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Oz Margotton

 

 

Peut-être, dans cet ouvrage,  derrière la colère, derrière les mots crus, derrière les doutes et la fragilité d’une femme narratrice, d’un enfant (son enfant), le plus beau est l’"extra" ordinaire, au sens propre du mot, toute cette vie qui émerge, dans la volonté de rester debout et digne, libre et agissant.

 

 

Personne ne peut juger les choix et les actes de qui que ce soit, encore moins de cette maman et sa Pépite. Quoi que chacun puisse en penser, tous les deux enfantent une existence à leur image, bousculante d’inventivité, riche d’options osées et de courage.  A travers ces choix de vie, ils disent quelque chose de la liberté que chacun peut s’approprier pour ne pas se sentir asservi. Ils disent la croyance humaniste que nous possédons tous, ce petit brin de génie qui nous rend capable de ne pas rester soumis, de croire en sa chance, dans une envie d’exister avec le même droit que les autres, en complémentarité des autres. Qui que ce soit. Femmes. Hommes. Enfants. Croyants. Non-Croyants. Noir. Arabe. Africain. Asiatique. Habitants de cette planète. Homosexuel. Hétérosexuel… bref, citoyens du monde au sens noble du terme. Combatifs pour ne pas mourir avant l’heure.

 

 

 

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C’est un livre à découvrir comme un témoignage qui ne dit pas LA vérité universelle de ce qui est (voilà sans doute une chose bien difficile à faire pour qui que ce soit), mais ce qu’a vécu et ressenti la narratrice dans le labyrinthe d’une vie où tout est conçu pour rendre compliqué le moindre petit pas de côté. Parfois dans un langage cru, parfois dans des analyses et des questions fines sur le monde d’aujourd’hui, le lecteur peut se laisser porter par ce récit sans filtre où ce qui a été pensé, ce qui a été dit, est écrit là, noir sur blanc, sans concession.

 

 

Un livre qui donne de la matière pour réfléchir sur les égarements de notre société occidentale.

 

 

Livre disponible en contactant Oz Margotton 

Liens directs

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Instagram :  Oz Margotton Instagram

Le livre est également disponible en vente au Rézo'Fêt'Art

78 quai Nicolas Rolin à Dijon

 

 

 

 

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Extraits 

 

 

 

Page 5

"Les mots sont des murs ou bien des fenêtres" (Marshall B. Rosenberg)

 

 

 

Page 7

Qu'ont-ils de différent, ces migrants, fuyant un pays où planent la mort, la torture et la guerre, avec ceux qui fuyaient les Nazis, qui torturaient, tuaient et faisaient régner la mort ? 

 

 

 

Page 8

Si on te vole tes mots, on te vole ton identité.

 

 

 

 

Page 93

"Que veulent-ils que je réponde !?! Que tout a commencé le jour où je suis morte ? Ou bien c'était dans ma deuxième vie... Ou était-ce la première... Et puis, ça veut dire quoi ce que je fais ?

 

 

 

 

Page 96

A trop vouloir rentrer dans le moule, on a effectivement l'air d'une tarte... Moi, j'en étais une. Une sorte de quiche, bien cramée. Malgré toutes ces années, toutes ces luttes gagnées, je n'étais pas adaptée. 

 

 

 

 

Page 97

Il était là, lui. Ce petit bout de joie qui brillait trop pour mes yeux, aveuglés par les ombres du monde. Lui avec moi, dans mes quatre murs immondes. 

 

 

 

 

Page 106

"Si tu te tais, tu meurs. Si tu parles, tu meurs. Alors parle et meurs ! Ne le laisse pas gagner ! Jamais ! Parle !

 

 

 

 

Page 118

(...) Et après, ils sont devenus des mecs, des gars, des types. Et après il y a eu des hommes. Enfin. Et les hommes, c'est cool. C'est cool et c'est rare aussi. 

 

 

 

 

Page 157

Comme le bonheur, il est là, à sa place. Toujours. Dans les détails peut-être mais qui existent par milliers quand tu veux bien détourner les yeux de ce que la société te fait subir.

 

 

 

 

Page 183

Je pense que chaque jour, chaque élève, chaque humain aurait grandement besoin de se souvenir de ce que les mots empathie, entraide et partage veulent dire et à quel point ils sont utiles au quotidien.

 

 

 

 

Page 184

Je ne suis pas mal élevé, JE SUIS AUTISTE. Et moi aussi, je vous trouve bizarre.

 

 

 

 

Page 192

On peut tous souffrir d'ignorance crasse, voire même être con. Mais on n'est pas obligé de le rester. 

 

 

 

Page 224

On est dans une impasse dont, pour une fois, on n'a pas envie de sortir. Une tanière chaleureuse, aimante. 

 

 

 



04/12/2023
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