OPS et Napier, dessinateurs des années 70

OPS est espagnol. Il est hanté par des pensées noires au sortir du franquisme. Il en dessinera un monde fantastique et sombre, violent et cruel. Certaines de ces images posters sont insoutenables. Elles n'apparaîtront pas dans cet article.

Napier est citoyen américain par le fait qu'il soit né à Hawaï. Mais il se définira plutôt comme citoyen du monde, ayant fait plusieurs fois le tour de la planète, ayant étudié les Beaux-Arts à Madrid. Il a aussi plongé dans la philosophie orientale à Paris en 1968. Il profitera de son séjour dans la capitale française pour travailler dans les ateliers de création de Pierre Cardin. Par manque d'argent, alors qu'il cherchait à réaliser un film à l'image de ses maîtres, les expressionnistes allemands, il fera de la bande dessinée... de la Science-Fiction.

Ce qu'il ont dessiné tous les deux dans les années 70 nous parle encore aujourd'hui. Entre la cruauté amorale de la société financière et économique qui sème le désespoir, et la virtualité qui sert d'échappatoire, c'est comme s'ils avaient mis par avance en images ce début de XXIème siècle, sans le savoir, en le devinant peut-être.

Ils ne se connaissaient sans doute pas. Leurs styles sont complètement différents. Pourtant ils trouvent leur complémentarité dans la compréhension anticipée du monde d'aujourd'hui. Le passé nous revient à la figure par leurs images qui parlaient alors d'un autre passé pour l'un, du futur pour l'autre. Il n'y a pas à s'en étonner. Les cycles d'abomination ou d'oppression se répètent à l'envi, comme si chaque leçon de l'histoire n'avait pas servi. Leur propos est là, dans le questionnement sur l'absurdité d'une certaine organisation du monde, sur la manipulation des hommes, sur la domination violente de certains sur d'autres avec un sentiment d'évidence.

Leus dessins parlent pour eux...