Oxfam Trailwalker - We did it !!!
Oxfam Trailwalker 2013
YES !!! WE DID IT !!!
A 12 h 15 min, le dimanche 26 mai, les 4 Pièces du Puzzle ont franchi la ligne d’arrivée du Trailwalker d’Oxfam après 100 km de marche, soit 29 h et 15 min après le départ donné la veille à 7 heures du matin, arrivée en équipe complète. 87 autres équipes l’ont fait, certaines arrivées dés une heure du matin, d’autres à l’heure maximum prévue, 13 heures. Des courageux qui ont voulu aller au bout de l’effort malgré l’horaire dépassé ont franchi la ligne vers 14 heures.
Les six équipes dijonnaises qui ont préparé ce trail ensemble font partie de celles qui ont atteint la ligne d’arrivée dans les temps et pour la quasi-totalité avec une équipe complète. Quatre d’entre elles ont même fini presque ensemble la dernière étape (Les Fous de la Boucle, Les Pas Lents de Talant, Les Graines de Champions et les 4 Pièces du Puzzle) donnant encore plus d’émotion au passage de la ligne d’arrivée, rappelant ainsi que cette année de préparation s’était faite dans une solidarité sans faille autant dans les marches d’entrainement que dans l’organisation des soirées de financement du trailwalker. On peut raisonnablement penser que le chemin solidaire que ces six équipes ont suivi tout au long des derniers mois a aussi donné l’énergie nécessaire pour cet effort hors du commun, en plus des liens d’amitié très forts qui unissent désormais chacun de ces marcheurs venus d’horizons très différents mais qui partagent la force d’un projet exceptionnel.
Mardi 21 mai 2013 - Bar de l'Annexe à Dijon
Mais revenons quelques jours en arrière, le mardi 21 mai, 18h30, Café de l’Annexe rue Devosge à Dijon. Les 4 Pièces du Puzzle se retrouvent autour d’une bonne cervoise et des plans du Trailwalker, carte et tablette. Jean-Luc qui a déjà fait le trail l’an passé, explique aux trois autres la marche à suivre (« la MARCHE à suivre », c’est le cas de le dire !) : les moyennes horaires à tenir, les différentes heures pour se trouver aux points de contrôle, les difficultés du parcours, être à Lormes avant la nuit ou maxi vers 22h30… scène surréaliste... Autour d’une table de café s’élabore presque naturellement, simplement, la stratégie d’une marche ; sauf que cette marche, c’est une aventure de 100 km, quelque chose que trois des marcheurs n’ont jamais fait. On en rigole. Le cafetier prend l’équipe en photo, on se promet qu’on reviendra fêter la réussite du trail ici même, tout en se posant dix mille questions sur notre capacité à le faire, même si on s’en s’est pourtant capables.
Vendredi 24 mai. Il est 17h30 quand les 4 Pièces du Puzzle se retrouvent rue Marceau, près de la Place de la République. Départ pour Avallon. La voiture contourne les embouteillages dijonnais de fin de semaine et rejoint rapidement l’autoroute vers Plombières. Beaucoup d’excitation, de peur aussi. Chacun sait que maintenant ce trail qui paraissait si loin durant la préparation est là tout proche, à moins de deux heures de voiture. Maintenant on ne peut plus reculer. D’ailleurs personne n’en a envie, certains aimeraient être déjà sur la ligne de départ comme pour limiter l’attente, ces heures longues qui font qu’on est si près et si loin à la fois.
L’arrivée à Avallon ramène à la réalité crue : chercher le gymnase qu’occupe Oxfam pour l’inscription des équipes (dossards, carnet de route, GPS, explications complémentaires sur l’organisation, etc…). Alors que l’équipe pensait faire une longue queue, en moins de cinq minutes, les 4 Pièces du Puzzle se retrouvent avec leurs dossards et tout le matériel. C’est l’occasion de se poser dans ce gymnase, tranquilles, autour d’une table et d’une bonne bière de Vezelay dans un verre aux couleurs d’Oxfam. On trinque, on est bien là, déjà en avance sur l’horaire prévu dans le plan d’organisation. Une façon de se rassurer, de s’imprégner du monde oxfamien qui entoure les équipiers : des bénévoles qui s’affairent de partout, des équipes qui arrivent, des amis qu’on retrouve, une petite et douce effervescence qui fait rentrer dans l’atmosphère de la marche du lendemain.
Bière de Vezelay pour fêter l'inscription
Ensuite direction l’hôtel, une chambre familiale pour 4, histoire de limiter le coût de la nuit. Jean-Luc avait raconté la nuit de l’an passé en camping, les équipes qui arrivent jusqu’à une ou deux heures du matin, le bruit quasi permanent, une nuit presque sans dormir. Personne ne voulait de cela pour cette année. L’hôtel, réservé depuis longtemps d’ailleurs, était la meilleure solution… Donc, en cette fin d 'après-midi du vendredi 24 mai, les 4 Pièces du Puzzle pénètrent dans le petit café qui sert d’accueil pour l’hôtel. Après avoir récupéré la clé, ils remontent les deux étages pour découvrir une chambre à l’image de cette marche… hors du commun : un grand lit deux places et deux lits une place, ça c’est normal… mais surtout, juste en face du grand lit, un trône de toilette posé là comme une table et juste à côté une douche, le tout ouvert à la vue des dormeurs, comme si on avait placé les lits dans la salle de bain – toilette. Éclats de rire évidemment et grandes théories sur la vie ensemble : on marche ensemble, on dort ensemble comme on pisse et on chie ensemble. Voilà donc la parfaite traduction de la chambre Oxfam.
Chambre d'hôtel familiale à Avallon (vraiment très familiale !!!)
Dans la chambre, préparation des cartes pour l'un, soin des pieds pour l'autre
A peine installés, petite et même très courte "rando" (environ 300 mètres) jusqu’au resto où se retrouvent 4 équipes de marcheurs dijonnais.
Arrivée au resto (Photo : Graines de Champion)
La réservation s’était faite quelques semaines plus tôt dans l’idée de se retrouver encore, à l’image de la préparation commune, une façon de se donner de l’énergie par la présence des amis d’aventure. C’est effectivement une belle soirée autour de pizzas et de pâtes, beaucoup de joie et de rire, de la bonne humeur à revendre. Chacun sait que, quelque part, sur la grande boucle autour d’Avallon, lors d’une pause, à un point de contrôle, on se croisera ou recroisera à un moment ou un autre. Pas de rendez-vous pris à l’avance, mais la certitude de se voir.
Au resto avec les Graines de Champion (Photo : Graines de Champion)
Au resto avec un Fou de la Boucle et une Pièce du Puzzle
Au resto avec deux Pièces du Puzzle
Au resto avec deux Folles de la Boucle
Vers 22h30, tout le monde rentre vers son hôtel pour une dernière nuit avant deux jours de marche. Même en chassant cette idée, elle reste dans la tête : quand on se réveillera samedi matin vers 5 heures, il n’y aura plus de lit à l’horizon avant le dimanche après-midi. Mais la tête et l’envie compensent une nuit trop courte, une volonté née du plus profond de soi et d’une préparation à plusieurs, pleine d’énergie et d’envie.
Petit-déj au gymnase d'Avallon
Et c’est comme ça qu’on se retrouve à 6 heures du matin le samedi 25 mai dans un gymnase d’Avallon pour un petit déjeuner dans l’effervescence des équipes qui arrivent au fur et à mesure, des bénévoles hyper disponibles et joyeux comme si on s’apprêtait à faire la fête. C’est peut-être ça aussi qui donne la force d’avancer, par la dédramatisation assumée de ce que représente un trailwalker de 100 km. La convivialité est mise en avant, le soutien indéfectible et jusqu’au bout pour chaque effort fourni par chacun des marcheurs. Ça se sent dés le petit-déjeuner : l’humain est prioritaire sur l’acte et c’est pour cela que l’acte prend davantage de valeur.
Le départ est donné à 7 heures pétantes. La masse impressionnante des marcheurs (environ 800) s’élancent dans les rues d’Avallon. De l’intérieur, on ne s’en rend pas très bien compte sauf quand on se retrouve en haut d’une montée et qu’on observe derrière soi le flux continu des équipes, un énorme serpent sans début ni fin.
Les équipes quittent la ville et le flot des marcheurs, même compact, s’étire sur les chemins de campagne pour la plus longue des étapes, près de 19 kilomètres. Pour les 4 Pièces du Puzzle, les premières heures défilent sans difficulté à plus de 5 km/h.
Photo des 4 Pièces du Puzzle au passage des 10 premiers kms
Par rapport au plan de marche, la progression est plus rapide que prévu, donnant du temps qui pourra permettre plus tard de s’arrêter davantage pour un massage ou des soins. Le passage au PC n°1 à Saint-Germain-des-Champs est une formalité. C’est donc avec une heure d’avance sur l’horaire prévu qu’ils arrivent au Point de Contrôle °2 à Marigny-L’Eglise pour déjeuner. Arrivée en chanson improvisée « On arrive au PC 2 ! On est heureux ! On est heureux, en arrivant au PC 2 ! ». Le groupe a déjà parcouru 28 km. Tout va pour le mieux. Le temps est à peu près stable, nuageux, quelques gouttes parfois mais pas de grosses averses.
Pique-nique à Marigny-l'Eglise
Jusqu’à Chaumeçon, même topo, une bonne marche régulière malgré un certain nombre de chemins boueux avant la descente vers la base nautique où se trouve le point de contrôle n°3 après 41 km de marche. Les paysages sont magnifiques, verdoyants. Des petits ponts de bois par ci, des moulins à eau par là. Des vaches partout, parfois des moutons. Beaucoup de petites rivières dont l'écoulement sonore très doux résonne avec plaisir aux oreilles. Si ce n'était pas un trail avec des limites horaires, on sortirait l'appareil-photo tous les deux kilomètres...
(Photos : Graines de Champion)
Pour l'arrivée à la base nautique de Chaumeçon, de nouveau, ça se passe en chanson « On arrive au PC 3 ! Ya de la joie ! Y’a de la Joie, en arrivant au PC 3 ! ». Malgré tout, le besoin d’être massé se fait sentir. Trois des 4 Pièces du Puzzle bénéficient de ce soin, entre autres grâce à Claire, la compagne d’Emmanuel Soncourt, l’un des marcheurs des Pas Lents de Talant. C’est une vraie régénérescence des jambes, une nouvelle légèreté bénéfique avant d’aborder la deuxième longue étape de ce trail, les 17 km jusqu’à Lormes. Objectif affiché : arriver avant la nuit, vers 21h30 maxi.
Soin de pied (ampoules) à la base nautique de Chaumeçon
Massage de pied pour Laura (Just'à Pied) - Base nautique de Chaumeçon
Bruno, un militant Oxfam et aussi bénévole, déguisé à la base nautique de Chaumeçon
Pour commencer cette étape, on longe le lac de Chaumeçon. Plusieurs équipes dijonnaises se sont retrouvées : Les Graines de Champion, Les Fous de la Boucle et les 4 Pièces du Puzzle. Elles suivent le chemin ensemble. Une grosse averse suivie d’un magnifique soleil fait surgir un superbe arc-en-ciel sur le lac. Sublime ! On voit la pointe de l’arc surgir de l’eau. On se dit qu’on n’est pas venu pour rien.
Tant que le chemin longe le lac, l’allure est bonne, le cœur léger. On croise l’équipe des Just’à Pied – ESC Dijon.
3 vues du chemin le long du lac de Chaumeçon (photos de Xavier Macaire)
Les difficultés viennent ensuite… En remontant vers la forêt, on retrouve les chemins boueux, gadouilleux. Le rythme de la marche ralentit. Tout le monde attend le panneau annonçant le passage des 50 kilomètres, signe que la moitié du parcours a été franchi. Malgré l’impression d’en avoir avalé de la distance, rien ! Comme si nos pas se faisaient sur place. Surtout, le passage des 50 km signifie aussi qu’il reste 7 km pour atteindre Lormes alors que beaucoup aimeraient déjà y être. Alors que certains pensaient que ce panneau avait été oublié par les organisateurs (ou au moins l'espéraient), il apparaît enfin, entre plaisir et rage. Plaisir de la moitié du parcours enfin passé et rage des 7 bornes encore à faire pour atteindre la pause du soir avant la marche de nuit.
Et ces 7 km seront pour beaucoup l’une des plus grandes difficultés de ce trail, en particulier les derniers kilomètres dans les bois, d’abord sur des chemins recouverts d'une boue très épaisse, collante, puis une longue descente pierreuse très glissante avant un passage sur un chemin transformé en rivière (assez profonde) où la seule possibilité de passage est de s’accrocher aux branches d’arbres sur le côté et de prendre appui sur les rares pierres émergentes. L’effort est d’autant plus difficile et douloureux pour un certain nombre qu’il est autour de 21 heures et que cela fait déjà 14 heures que le trail a commencé.
Ensuite le chemin vers Lormes est plus aisé. On devine la ville et le gymnase de l’autre côté du plan d'eau. On entend la rumeur des voix et la musique d’ambiance. Cela donne du courage. Les 4 Pièces du Puzzle atteignent le point de contrôle n°4 vers 21h45. S’il n’y avait pas les bénévoles dynamiques et joyeux, le gymnase ressemblerait à la base arrière un peu glauque d’un champ de bataille. Des gens épuisés dorment sur des lits de camps. D’autres sont assis sans parler, enroulés dans des couvertures. Rien à voir avec le gymnase d'Avallon au départ. L’infirmerie voit beaucoup de personnes venir pour des petits soins, mais aussi pour des nausées ou quelques malaises. Les masseurs sont très occupés. Mais la volonté est là, intacte. Il reste 43 km à parcourir pour réaliser cet objectif fou des 100 km en moins de 30 heures.
Dîner des Just'à Pied à Lormes
Après un bon dîner, une bonne séance de massage (merci à Réjane et Claire), des soins de pied et plus d’une heure d’arrêt, les 4 Pièces du Puzzle se remettent en route. La nuit est tombée depuis un certain temps maintenant. Ils croisent en chemin ceux qui arrivent tout juste au PC n°4, ceux qui ont traversé la zone inondée… de nuit.
Alors que le groupe descend une longue rue de Lormes en direction des bois, une voiture s’arrête et klaxonne. Heureuse surprise, ce sont trois amis qui sont venus les soutenir en marchant avec eux quelques kilomètres. Ils garent leur véhicule et se joignent aux marcheurs. C’est un soutien inattendu et bienvenu à cette heure alors qu’une nuit de marche commence.
Maintenant à sept, c’est avec un courage tout neuf qu’ils abordent les premiers chemins arborés. Comme toujours, de la boue partout, impossible de marcher en plein milieu, on s’enfoncerait au moins jusqu’aux chevilles. La marche est ralentie. C’est seulement en atteignant la campagne et les champs en contrebas de Lormes que les chemins s’élargissent. Pouques-Lormes n’est pas très loin. L’étape ne fait que 7 km. Le ciel est clair et étoilé. Des champs, après plus d'une heure de marche depuis le PC n°4, on aperçoit au loin Lormes sur la colline et les petites lumières de lampes frontales qui s’alignent dans les rues qui descendent vers le bois. De toute évidence, il y a encore beaucoup de monde derrière.
Il est autour d’une heure et quart du matin quand ils atteignent le PC 5 à Pouques-Lormes. Au passage, ils aperçoivent deux marcheurs des Just'à Pied se reposant dans une camionnette d'assistance de leurs supporters. Court arrêt. Un petit quart d’heure. Une boisson chaude. Quelques fruits. Quelques étirements. Et c’est reparti pour 8 nouveaux kilomètres. Les amis sont toujours là. De la boue encore, aussi des chemins larges, des portions de routes goudronnées. Malgré les corps fatigués, la présence des amis donnent de l’énergie. On avance allègrement vers Bazoches. Le groupe croise en chemin une grande bâtisse d’où s’échappent des musiques des années 80. Non, ce n’est pas un PC d’Oxfam comme on avait pu l'imaginer de prime abord. Simplement une salle de location pour un mariage. On voit d’ailleurs un type en sortir et qui se dirige vers sa voiture, costume gris, queue de pie, grosse cravate sur le devant, style classique un peu british. C’est peut-être lui le marié. Personne ne se pose vraiment la question. Cela ne reste qu'un simple constat sous la voûte étoilée du ciel avec le bonheur d’être là, dehors, pour un projet fou.
Quelques kilomètres plus loin, arrivée au PC 6 à Bazoches. Beaucoup de monde entassé, partout, dans le moindre recoin du bâtiment, à manger, boire, à s’étirer, à se reposer, à dormir aussi. Pas beaucoup de bavardages. C’est un peu comme à Lormes, mais dans un lieu dix fois plus petit. Et toujours des bénévoles infatigables, proposant des boissons, de la nourriture, des massages, des sourires et du soutien.
C’est ici que les amis venus accompagner les marcheurs repartent vers leur voiture garée à Lormes, en longeant la route départementale. Au final, les « quelques » kilomètres d’accompagnement représenteront 15 km aller et sans doute au moins une quinzaine d’autres pour rejoindre Lormes et leur véhicule. Un grand merci à eux. On apprendra quelques jours plus tard, que des véhicules de bénévoles circulant entre les deux communes se sont inquiété de voir ces trois marcheurs à cet endroit, pensant qu'il s'agissait d'une équipe égarée.
A Bazoches, pour les 4 Pièces du Puzzle, c’est le moment des retrouvailles avec l’équipe des Graines de Champion, présente sur ce PC n°6. Une étape de 12 km attend maintenant les marcheurs, une étape marquée par le lever du jour avec… du soleil. Enfin ! Il n’y aura plus de pluie. Pour tous, un jour vient de passer. 24 heures à marcher et ils sont toujours là, fatigués mais mobilisés pour arriver au bout. D’autant plus qu’il ne reste que 25 kms à parcourir environ, ce qu’ils ont déjà fait plusieurs fois dans leur préparation. La grande différence, c’est qu’avant, ils n’avaient pas 24 heures de marche dans les jambes.
(Photos : Graines de Champion)
Les heures du matin sont plus difficiles. La marche ralentit. De temps en temps, un regard vers la montre, histoire de se rassurer pour arriver dans les temps impartis. Au PC 7, à Saint-Père, 84 km ont été parcourus. Il en reste une bonne quinzaine jusqu’à l’arrivée. Les dix kilomètres suivants n’ont pour seul objectif que d’arriver au point de contrôle situé à 5 km du but. Les montées deviennent lourdes. Le rythme a beaucoup ralenti. Mais plusieurs équipes dijonnaises se sont rassemblées pour marcher ensemble. Les Graines de Champion, Les Fous de la Boucle et les 4 Pièces du Puzzle. Cela aide de savoir qu’on est accompagnés d’amis quand on remonte les sentiers boueux, instables.
Sans doute, il restera de ces chemins le souvenir des panneaux indiquant « Chemin détrempé », « Descente dangereuse », « terrain glissant ». C’est clair : au vu de l’état des chaussures, des pantalons, des guêtres, on voit la trace de ces chemins sur les vêtements des marcheurs.
Un des chemins boueux (photo : Graines de Champion)
Traces de boue sur les jambes des marcheurs (Photo : Graines de Champion)
Tant bien que mal, on atteint le PC 8 à Vaux-de-Lugny. Ici, nous savons qu’il reste 5 kilomètres. Oui ! Cinq petits kilomètres avant la ligne d’arrivée !
Des amis, des parents viennent rejoindre les équipes. Il y a beaucoup de solidarité, d’admiration souvent pour les marcheurs. Des inconnus saluent au passage, lancent des mots d'encouragement. Des signes du visage marquent la forte impression qu’ils ressentent rien qu'à imaginer que ces personnes marchent depuis le samedi matin. Cela fait du bien au moral.
A quelques centaines de mètres de la ligne d'arrivée
Après quelques massages et des étirements encore, à boire et à grignoter, c’est enfin le départ pour la der des der.
(Photo : Véronique Edouard)
Est-ce le plaisir ou cette envie d’arriver qui pousse les marcheurs ? En tous les cas, les 4 Pièces du Puzzle foncent sur le chemin, préparant leur chanson finale. Il y a beaucoup d’euphorie et d’émotion. Parfois le groupe se prend à crier des "ON N'EST PAS FATIGUES !!! ON N'EST PAS FATIGUES !!!" comme pour conjurer la fatigue accumulée depuis le départ, pour braver un éventuel coup de barre qui serait ici malvenu.
(Photo : Véronique Edouard)
Les kilomètres défilent plus vite et en moins d’une d’heure, les 5 kilomètres sont avalées. Avant d’arriver, ils retrouvent leurs amis des Graines de Champion, et juste l’une après l’autre, les deux équipes passent la ligne d’arrivée sous les acclamations.
(Photo : Véronique Edouard)
C’est un grand bonheur, quelque chose d’inexprimable par les mots, une émotion unique qui donne envie de pleurer, de rire, de crier, de chanter aussi. C’est ce qu’ils font sur le podium « Jusqu’à la ligne d’arrivée, on a trailé, on a walké, on a trailwalké, et maintenant on est ARRIVES !!! ».
Sur le podium (photo Franck Margaleff)
Les 4 pièces du Puzzle et les Graines de Champion sur le podium
Véronique et Jean-Luc Edouard fêtent la réussite du groupe
Sans doute, il faudra du temps pour mesurer ce que représente ce trailwalker, sa longue préparation, les financements pour le soutien aux peuples du monde, la contribution à un monde meilleur. C’est quelque chose d’énorme et sans nom, un truc qui prend aux tripes, qui fait que notre vie a changé quelque part sans vraiment s’en rendre compte. Une prise de conscience soudaine au langage indicible qu'on perçoit puissamment sans trop vraiment savoir quoi en dire. Le mot de dépassement de soi n’est sans doute pas suffisant pour exprimer tout cela. Il est clair qu’il y a de la fierté, du bonheur de se dire qu’on a été capable de ça. On a rencontré beaucoup de gens dont pour certains on ne connaît ni le nom, ni d’où ils viennent, mais on était ensemble sur les chemins, on s’est beaucoup parlé, aidé. Pour les marcheurs dijonnais, il s’est aussi bâti un réseau d’amis, tant marcheurs que bénévoles.
Justement, au sujet des bénévoles et des organisateurs, il faut saluer la qualité de l’organisation et de l’accueil, la méticulosité pour chaque détail qui facilite la vie des marcheurs. Quelque chose de chaleureux qui donne l’impression que tout est simple alors qu’on sait avec notre raison qu’il s’agit d’un immense boulot de mise en place, à commencer par le parcours dés le mois de janvier. C’est ce qui donne aussi à ce trail cette force attractive et l’énergie d’aller au bout.
Voilà ! Il reste à finir en chanson comme on l’avait fait durant le trail.
« Jusqu’à l’arrivée,
on a trailé, on a walké,
on a trailwalké,
et maintenant,
on est ARRIVES !!! »
Merci Oxfam !
Et un grand merci à Véro (la femme de Jean-Luc) pour sa présence, pour le bon jambon cru bienvenu le dimanche midi, pour les photos de l'arrivée et pour nous avoir ramenés à Dijon.
Un grand merci à Jacques, l'acteur de la Compagnie des Déniapés qui nous a accompagnés lors de la dernière étape de ce trail tout comme le père de Priscille, marcheur dans l'âme, présent lui-aussi pour cette dernière étape.
Un énorme merci à Emmanuelle, Laurent et Christophe, les amis marcheurs de la nuit qui ont été présents à l'un des moments les plus délicats du trail : le début de la marche nocturne. Ils ont parcouru 15 km avec nous, puis 15 autres pour retrouver leur voiture. Chapeau bas !
Un grand grand merci de nouveau à Claire et Réjane pour les massages qui ont fait tant de bien dans les moments compliqués de ce trail.
Merci aux amis qui ont envoyé des messages, qui ont pensé à nous tout au long du week-end. Merci à Hélène, la 5ème Pièce du Puzzle qui était la remplaçante attitrée du groupe et qui a participé à plusieurs randos de préparation.
Une grand merci tout particulier à nos amis marcheurs des Graines de Champions, Des Fous de la Boucle, des Just'à Pied, des Pas Lents de Talant, de l'Envolée en Marche avec lesquels nous avons préparé et vécu ce trail avec bonheur. Merci à Jean et Marité Dupraz, aussi Bruno, les militants d'Oxfam Bourgogne qui ont généreusement accompagné les groupes d'équipes dijonnaises.
Merci à tous ceux qu'on aurait pu oublier de citer ici, dans l'euphorie de ce week-end pas comme les autres, tous ceux sans qui nous n'aurions sans doute pas réussi.
(Photo : Véronique Edouard)
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