Petite histoire des expressions
Petite histoire des expressions
de Gilles Henry / Marianne Tillier / Isabelle Korda
1ère édition - Editions Tallandier 2003
Editions Points - 2006
Editions France Loisirs - 2011
Vous connaissez tous ces expressions de la langue française que nous employons sans jamais connaître leur origine, sans jamais se poser la question de leur sens originel.
"C'est pas piqué des vers "
"L'auberge espagnole"
"C'est la soupe à la grimace"
"Il est mou comme une chiffe"
"C'est pas le Pérou"
"Une victoire à la Pyrrhus"
"Prendre des vessies pour des lanternes"
"Être mis à l'index"
"Broyer du noir", et tant d'autres...
Voici donc plus de 500 pages passionnantes qui remontent aux origines historiques de ces expressions. Il y a comme un brin de nostalgie, avec des mots imagés, un retour plein de délice sur la langue française et sa richesse, sur son inventivité et sa drôlerie.
En plus de celle qui sont les plus célèbres, on en retrouve beaucoup d'autres qui ne sont quasiment plus utilisées, mais qui gardent ce charme des voix de nos grands-pères et grands-mères.
La deuxième partie du livre revient sur les origines mythologiques de nombreuses expressions, évoquant d'abord l'histoire des Dieux et les expressions qui s'y réfèrent (Zeus, Aphrodite, Athena, Apollon, etc...), puis l'histoire des héros (Hercule, Thésée, Oedipe, Ulysse, etc...)
Un livre savoureux et passionnant, riche d'anecdotes qui allient autant l'histoire des hommes que des lieux du monde entier, mythologie et religions incluses.
Extraits :
Page 15 :
"Aller au Diable Vauvert"
Château de Vauvert
Ancien repaire de brigands, le château de Vauvert, près de Paris, jouit longtemps d'une mauvaise réputation. Aller au diable Vauvert signifiait "Sortir de la capitale avec tout ce cela comportat de dangers".
"Aller au diable Vauvert", c'est "partir loin en dépit des risques du voyage".
Veillée au Château de Vauvert
Page 22 :
"Avoir le béguin"
Bien que le fait soit douteux, on s'accorde à considérer le nommé Lambert Le Bègue comme fondateur, au XIIème siècle, du premier couvent de béguines, religieuses du tiers-ordre de Saint-François, surtout connu en Belgique, à Liège. La "coiffe" de ces dernières était "de toile fine" et fut appelée"béguin" ; il en sortit une première expression "être coiffé", signifiant "être réduit à merci par quelqu'un", puis, de ce sens qui est venu interférer celui de la coiffure béguine, est sortie, au XVIème siècle, l'expression "avoir le béguin", qui signifie "être amoureux".
Page 28
"Battre la chamade"
L'art militaire a son vocabulaire et les dictionnaires s'y rapportant ne manquent pas. De même qe pour le protocole, il y a des opérations à accomplir en fonction de telle ou telle situation, qu'on soit en temps de paix ou en temps de guerre.
La chamade est le signal que donnaient les assiégés, avec le tambour (le plus souvent), la trompette ou en arborant un drapeau blanc pour avertir qu'ils voulaient parlementer.
Au sens figuré, "battre la chamade" signifie "céder" ou "capituler" et l'on sait que le coeur peut lui aussi battre à ce rythme, sous l'effet de l'émotion.
Un coeur qui bat "la chamade" n'est pas une capitulation, c'est "une belle aventure qui commence".
Page 58
"Connaître sur le bout des doigts"
Certains pensent que cette expression est une variante de "savoir sur l'ongle", qu'Erasme, le grand humaniste du XVIème siècle, considérait comme une métaphore empruntée aux marbriers : ces derniers grattaient avec leur ongle la jointure des marbres pour savoir si le travail était bien fait.
Il est peut-être une autre origine dans cette manière que l'on a parfois de lire, en suivant chaque ligne au bout du doigt. "Savoir une chose sur le bout du doigt", c'est "la connaître à fond", et, pour ainsi dire "à livre ouvert".
Page 131
"Parler français comme une vache espagnole"
L'actualité politique le montre encore : il y a des basques des deux côtés des Pyrénées. Il semble que jadis, les Basques espagnols avaient plus de mal à parler français que les autres. Il en naquit l'expression, vers 1858, "parler français comme un basque espagnol", bientôt déformée en "vache espagnole".
Page 221
"Il est propre comme un sou neuf"
Au début du XIXème siècle, "il est propre comme un sou neuf" faisait allusion aux pièces de monnaie étincelantes qui venaient d'être émises. Mais très vite, on a précisé "il brille comme un sou neuf" par opposition aux pièces usagées, noircies après avoir circulé de main en main.
Page 256
"Et que ça saute !"
"Exécution ! Et sans traîner !" / Au début du XXème siècle, les fantassins effectuaient toutes sortes d'exercices lors de leur entraînement, notamment des séries de sauts. On leur doit probablement cette expression qui, dans le civil, exige l'"exécution rapide d'un ordre".
Page 322
"Je rends mon tablier"
L'expression s'est généralisée mais, à l'origine, seuls les domestiques l'utilisaient. Quand ils quittaient leur emploi, ils rendaient réellement le tablier que leur patron leur avait fourni pour le service. Aujourd'hui, quand les journaux en font les gros titres, c'est pour évoquer la démission d'un PDG, d'un politique ou d'un entraîneur sportif.
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