Ronsard et l'arthrose / Poésie de notre temps

Voici

le texte original de Ronsard

(en "vieux François"):

Mignonne, allons voir si la rose
Qui ce matin avoit desclose
Sa robe de pourpre au Soleil,

A point perdu ceste vesprée
Les plis de sa robe pourprée,

Et son teint au vostre pareil.

Las ! voyez comme en peu d'espace,
Mignonne, elle a dessus la place
Las ! las ses beautez laissé cheoir !
Ô vrayment marastre Nature,
Puis qu'une telle fleur ne dure

Que du matin jusques au soir !

Donc, si vous me croyez, mignonne,

Tandis que vostre âge fleuronne
En sa plus verte nouveauté,
Cueillez, cueillez vostre jeunesse :
Comme à ceste fleur la vieillesse
Fera ternir vostre beauté.

Pour tous les quinqua et plus,

une version du XXIème siècle ...

Mignonne, allons voir si l'arthrose
Qui ce matin, tant m'ankylose

Depuis qu'a sonné mon réveil
Pour clore une nuit de sommeil
Aura perdu de sa vigueur
Après un footing d'un quart d’heure.

Las ! Voyez comme sont les choses,
Il faudrait que je me repose.
Mes maux, loin de se calmer
Las, las, ne cessent d'empirer.
Ô vraiment, marâtre nature
Avec l'âge la douleur perdure !

Donc, si vous m'en croyez, Mignonne,
Tandis que votre âge fleuronne