Yves Mansuy
C'est notre acteur "so british". Une certaine retenue. Un léger sourire. Pas le style à se rouler par terre. Non. Plutôt le genre de personnage un peu mystérieux dont on cherche à comprendre ce que cachent ses yeux.
Ce décalage par rapport à des personnes au tempérament plus marqué est une richesse de plus pour la troupe. Dans les créations (et dans les ateliers d'improvisation), il amène une sorte de tenue victorienne, style film de James Ivory, le faux-guindé, le type de bonne éducation. Pas étonnant qu'il ait joué un fils de noble rang qui refuse la décadence de sa famille dans "Déménagement à Valence".
C'est le personnage idéal pour être le type qui parle peu, droit dans ses bottes et qui joue des extrêmes, capable de débouler comme un fou sur la scène, puis se figeant dans une attitude silencieuse. Son grand corps peut jouer les pantins aux membres en bois qui se balancent au gré des facéties du texte et des mouvements comme dans "La Caisse du Docteur Pinchon".
Le faire jouer à contre-emploi est aussi un vrai délice. Imaginez-le à quatre pattes en train de fuir une caisse qui balance des chants aborigènes, comme un européen craintif perdu dans la jungle s'échappant discrètement du lieu de la marmite dans laquelle il doit bouillir.
Yves Mansuy, c'est aussi le commissaire "Victor Vlad", habillé de noir, lunettes noires, les mains dans les poches, à la marche énigmatique, qui enquête sur un crime dont on n'a comme indice qu'un briquet aux initiales V V .
Personnage décalé et singulier au théâtre, homme attachant dans la vie, voilà un peu de Yves Mansuy...
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