THEATRE DU PUZZLE

Le désert, ou plutôt les déserts, ont inspiré les cinéastes, les écrivains, les peintres, les auteurs de théâtre et bien entendu les photographes.

Sûr, il est préférable de dire LES déserts (ce déterminant est plus juste), tant il y en a et tant ils sont différents. Entre les déserts chauds et les déserts froids, et au sein même d'un seul désert entre les zones de sable et de pierres. En fait ce qui caractérise les déserts, c'est la sécheresse de l'atmosphère et la grande irrégularité des pluies ; c'est une quasi absence d'hydrographie et une couverture végétale très dégradée. Les déserts couvrent 36% de la planète et l'activité humaine accélère son avancée  par une surexploitation des ressources.

Les déserts nourrissent les légendes et les histoires de leurs habitants, les hommes bleus par exemple au sud du Sahara. Ils rendent mythiques des villes qui servent de relais aux caravanes comme Tombouctou au Mali.

Les populations nomades du nord de la Sibérie accompagnent leurs troupeaux de rennes sur des milliers de kilomètres par moins 50° avec des gardes de nuit pour faire fuir les loups attirés par l'abondance du gibier regroupé au même endroit.

Les déserts, d'un point de vue humaniste, renvoient aux grandes questions du sens de la vie. Le film de Bernardo Bertolucci "Un thé au Sahara" raconte l'histoire d'un couple qui tente de se retrouver en se confrontant à l'immensité vécue comme un miroir de ses déséquilibres. Les mots du géographe font écho aux mots de l'homme : sécheresse, pauvreté, solitude, survie, horizons lointains, vérité du rapport à la vie sans artifices...

Les déserts donnent envie d'ouvrir les yeux et de regarder les moindres émanations de vie, là où l'essentiel est invisible pour les yeux. C'est aussi ce que l'art propose sous de multiples formes : regarder là où la vie courante regarde moins, ou même ne regarde pas, comme regarder les reflets du miroir d'un désert...