Musique - Singall Gospel au Théâtre Mansart à Dijon - 10 avril 2013

Singall Gospel

au théâtre Mansart à Dijon

"Back to the roots"

Mercredi 10 avril 2013

Singall Gospel sera de retour sur une scène dijonnaise

les 10 et 11 mai 2013 au Théâtre des Feuillants

« Show me the way ! » chantent puissamment les choristes de Singall Gospel vers le public du Théâtre Mansart à Dijon. Mais ce sont pourtant eux qui montrent le chemin aux spectateurs qui finiront par se lever, taper dans les mains et danser au milieu des sièges.

Accompagnés de 5 musiciens (piano, orgue hammond, guitare électrique, batterie et harmonica), les choristes nous guident et nous entraînent « back to the roots » aux sources du Gospel, avec le passage obligé par des titres d’Aretha Franklin à laquelle ils rendent hommage dans leur dernier CD.

Le théâtre est bien vivant. De sa configuration bourgeoise avec sa partie scène et sa partie gradins d’où s’écoutent et se voit sagement un spectacle, le Théâtre Mansart entre en mutation. L’espace scénique, l’espace spectateurs semblent se mêler, par les regards, les attentions, les échanges, les corps dansants.

Audrey, la chef de chœur, s’évertue à faire oublier le confort et l’anonymat de ceux qui ont payé leur place. Elle revient à la charge, avec la complicité enthousiaste des choristes et des musiciens, cherchant à capter l’âme joyeuse de ceux qui regardent, pour les faire chanter et danser eux aussi. Il est difficile de résister (d’ailleurs faut-il y résister ?) à cet univers musical et festif qui rappelle les églises baptistes de Harlem à New-York, transformées en scène géante de concert hyper sonorisée, une furie et une transe qui réveillent nos sens endormis.

Eglise baptiste à Harlem (Le fina l de la vidéo - après 2 min 40 s - est sublime)

L'image n'est pas de qualité exceptionnelle mais l'ambiance est fantastique

Nos corps sont des boîtes à rythmes, des espaces à émotions, des champs à bonheur, des chants fleuris. Les sourires naissent sur les visages. Le Gospel ainsi partagé, c’est plus que de la musique. Ça parle de Dieu ? Qu’importe. Ça parle de Jésus ? Qu’importe. Qu’on n’y croie ou pas, ça n’a pas d’importance. C’est d’abord ce petit « Dieu » qui est en nous, cette force de vie sans nom, sans religion, qui, d’un coup, prend feu sous les assauts d’un Gospel teinté de blues, d’une énergie démultipliée par plus de cent voix que nos yeux captent dans les déhanchements venus de la scène. Le gris du temps et de l’époque est balancé au dehors de la salle, devenue une nuit holî gospel à la dijonnaise, la fête des couleurs, d’autant plus que les éclairages sont remarquables de justesse et de beauté.

Mansart devient un îlot de résistance à la morosité, une lumière dans le silence de la nuit noire, une étoile qui ouvre le chemin.

« Show me the way !» Yes, we can ! Yes, you sing all gospels ! Yes, they are Singall Gospel ! Et par eux, nous le sommes un peu aussi. Merci pour cette belle soirée qui met du baume aux cœurs, qui met de la vie là où l’espoir se perd.