Nottingham (England) - Dijon (France) by Eurolines - Retour en France
Nottingham (
Retour en France
Après avoir écumé la ville de long en large, de bas en haut, du centre à la périphérie, à pied et en bus, nous voilà prêts à prendre le chemin du retour. Une dernière assiette de beans et d’œufs brouillés, et nous nous retrouvons à la gare routière de Nottingham Broadmarsch, en bordure du grand centre commercial de la ville.
Gare routière de Nottingham Broadmarsch
Il est 8h25. Le car de la National Express doit partir à 8h35, mais déjà c’est le moment de monter à bord après avoir déposé les bagages dans la soute. Nous avons pris soin de ne pas nous installer à l’arrière, à l’écart du moteur bien trop sonore. Comme c’est souvent le cas en Angleterre, le chauffeur, avec moult amabilités, accueille les voyageurs par un beau discours au micro. Nous connaissons les conditions de voyage ainsi que les règles à respecter durant celui-ci.
Gare Ferroviaire de Nottingham
Nous quittons le centre ville en passant devant la gare ferroviaire, puis, peu de temps après, nous traversons une zone périphérique pavillonnaire avec jardins au bord de London Road, après les stades de football de Nottingham Forest, la grande équipe locale et de Notts County FC, une autre équipe de Nottignham évoluant dans une division inférieure.
Les stades de football de Notts County FC (en haut) et de Nottingham Forest (en bas)
Une demi-heure plus tard, longtemps après avoir laissé la ville, nous quittons les petites routes de campagne pour rejoindre l’autoroute en direction de Londres.
Il fait beau ce matin. Le car trace son chemin sans aucune difficulté jusqu’à la capitale londonienne. Nous profitons de ces trois heures pour repenser à ce que nous avons vu à Nottingham : son château, ses pubs pittoresques aux bières les plus variées, son mélange d’architecture ancienne et très contemporaine, ses lieux si particuliers entre kitch, vintage et audace extravagante, entre conservatisme et construction de l’avenir, ses quartiers si différents entre lotissements verdoyants et les rangées de petites maisons toutes semblables en briques rouges descendant vers le centre ville…
Maison en briques rouges à Nottignham - Rue Baden Powell
L’arrivée à Londres commence avec les premiers embouteillages. C’est à se demander comment font les habitants pour supporter ça tous les jours. A côté de cela, les embouteillages parisiens sont des jeux d’enfants. Ceux de Dijon, un amusement avec six voitures miniatures sur une petite maquette. Mais bon, nous arrivons sans encombres et à l’heure à Victoria Coach Station, gare d’arrivée. Il nous reste pas mal de temps avant de pointer au guichet d’Eurolines. Nous traversons quand même la rue vers la gare de départ pour trouver les renseignements sur le bus de Paris. A cette heure, les bureaux d’Eurolines ne sont pas encore ouverts. Le fait de ne pas être en situation d’urgence permet d’observer ce lieu bondé en cette mi-journée.
Gare routière - Victoria Coach Station - Londres
La police est très présente. Elle contrôle plusieurs personnes le long d’un mur donnant accès à la gare. Des patrouilles circulent avec des chiens renifleurs.
Autour de Victoria Coach Station
A london cab - un taxi londonnien
A Double Decker Bus - Un bus impérial
Buckingham Palace road - Londres
Nous sortons prendre l’air dans une rue voisine avec les sandwichs que nous avons acheté pour écouler nos derniers pounds. Ambiance très british avec ses pubs colorés, ses Double Decker Bus (bus impériaux), ses London cabs (taxis), et toujours cette architecture qui mêle l’ultra modernisme et le classicisme victorien. Dans la rue, sur les trottoirs, c’est la même chose, avec une foule bigarrée, du plus classique british au plus déjanté. Tout semble s’agencer avec fluidité telle une normalité bienveillante, une acceptation de ce que chacun peut être. Ce n’est peut-être qu’une apparence, mais cela fait du bien de voir ainsi tous les possibles coexister en paix sans regard jugeant.
L’heure tourne, il est temps d’aller faire la queue devant le guichet d’Eurolines pour le checking des billets.
A l’inverse du voyage aller, cette fois-ci, on entend beaucoup parler français. Le contrôle effectué, nous nous positionnons dans la file qui attend pour monter dans le car.
Gare Routière - Victoria Station - Londres
Un véhicule très confortable aux vitres teintées. Il est aux environs de 13h30 (heure anglaise soit 14h30 heure française) quand nous quittons la gare routière de Victoria Coach Station. Contrairement au bus de la National Express, pas de discours de bienvenue. Juste un moteur qui se met en route et un véhicule qui démarre à l’heure. L’efficacité froide dans toute sa splendeur.
Peu de temps après, dans les embouteillages de la capitale, alors que nous traversons les quartiers périphériques, une pluie battante et lourde s’abat sur Londres.
London under the rain - Londres sous la pluie
Elle ne nous quittera pas jusqu’à l’autoroute en direction de Folkestone, version anglaise de Coquelle, lieu d’entrée dans le tunnel sous la Manche. O Miracle ! Il est possible de brancher les I-Phones dans le bus pour les recharger. Une dizaine de câbles sortent des sacs et viennent s’enclencher dans les prises spéciales au-dessus de nos têtes. Pas de problème ! Nous sommes bien dans la deuxième décennie du XXIème siècle, le temps connecté jusque dans les bus Eurolines.
Les I-Phones sont branchés
Nous n’attendrons pas le tunnel pour commencer à connaître nos voisins de voyage. Comme toujours, par un besoin pratique de passage dans l’allée centrale du bus ou une autre raison de cette nature, nous faisons connaissance avec la voisine d’à-côté, une jeune femme guadeloupéenne qui fait des études de Design-Fashion dans une école de Londres. Elle rentre en France pour quelques jours afin de voir la famille. Avec elle, c’est une autre vision de l’Angleterre que nous découvrons, l’autre côté du miroir, ce qui apparaît derrière l’apparence d’ouverture sociale. D’après elle, derrière l’image d’accès à tous les possibles, il existe toujours une rigidité où chacun se pose à sa place, dans sa catégorie, dans sa classe sociale. Elle voudrait retourner en Guadeloupe une fois ses études terminées et monter sa collection de fringues. Le temps passe vite. On nous propose des bananes plantains frites en sachet et des tamarins (à ne pas confondre avec le singe), un fruit tropical en forme de gousse qui ressemble à un haricot marron. On mange la pulpe située autour des graines à l’intérieur. Ça a un bon goût de dattes très acidulées.
Nous arrivons rapidement à Folkestone. Nous constatons que le bus fait plusieurs tours pour accéder à la zone de vidange des toilettes de camping-car et de bus. Visiblement il y a un problème. Mais comme le chauffeur ne dit rien, personne ne comprend vraiment ce qui se passe. Certains passagers commencent à s’impatienter. Envie de prendre l’air, de prendre l’aire et ses cafés-bars, d’aller aux toilettes. Bref de sortir. Nous apprenons que le chauffeur est italien. Par chance, il y a deux passagers italiens dans le car. Ils deviennent pour l’occasion les interprètes dans le dialogue qui s’installe enfin avec le chauffeur. On entend de l’italien qui se transforme en anglais, en français, en espagnol. Au final, nous apprenons qu’il y avait un problème avec la vidange des toilettes du bus, que maintenant c’est réglé, qu’il n’y avait pas de place sur le parking pour cars et camping-cars, que maintenant c’est réglé, que nous sommes maintenant installés pour une demi-heure encore et que nous avons le temps de faire ce que l’on veut en attendant d’embarquer vers le péage du tunnel. Beaucoup sortent. Les enfants vont jouer dans le parc à jeux juste çà côté, d’autres se précipitent aux toilettes de l’aire des camping-cars, d’autres encore sortent le paquet de cigarettes et ça discute à droite et à gauche. Ce contretemps a eu un effet bénéfique. Les passagers sont rentrés davantage en contact et le chauffeur a retrouvé et le sourire et la parole. Génial !!! Il y a des mouettes partout. Ça vole et ça piaille dans tous les sens.
Mouettes à Folkestone
C’est l’heure d’embarquer dans le bus. Direction la barrière de péage.
Contrairement au voyage aller, il n’y a pas d’embouteillages au péage d’entrée dans le tunnel. En fait l’attente aura lieu un peu plus tard… au contrôle des cartes d’identité côté anglais et côté français, puis… dans la queue pour entrer dans le train. Le temps semble bien long. Certains se sont endormis, d’autres lisent ou discutent.
Enfin, c’est l’heure ! La file de voitures devant nous commence à bouger. Nous serons le dernier véhicule à monter. Quand les portes pare-feu se refermeront devant et derrière, nous constaterons que la dernière partie du train, juste derrière nous, est vide. C’est comme un long couloir très ample qui donne accès aux toilettes arrière du convoi ferroviaire.
Dernière partie du train avec les toilettes au fond
Beaucoup de passagers sortent du bus. Les conversations reprennent de plus belle. Une jeune femme évoque son problème pour joindre un ami à Paris. Quelqu’un lui propose son portable dés l’arrivée sur le sol français. Ces échanges sont nombreux. La promiscuité sympathique du bus permet des contacts chaleureux et faciles. Le constat du retard horaire fait craindre à certains un gros problème pour la correspondance. Nous faisons partie de ces personnes là. On imagine ce que l’on pourrait faire en cas d’attente plus longue à Paris. Demander à Eurolines de nous payer un hôtel pour la nuit ?
Un peu plus d’une demi-heure plus tard, le jour apparaît aux fenêtres du train. Nous sommes en France.
Le train sort du tunnel sous la Manche
Tout le monde remonte dans le bus. C’est directement l’autoroute en direction du sud. L’inquiétude sur l’heure d’arrivée dans la capitale française reste en suspens. La jeune femme qui cherchait à contacter quelqu’un utilise le portable d’une des passagères pour laisser un message : la rappeler à ce numéro. Trois quarts plus tard, le portable sonne. Pas de problème, le gars en question viendra chercher la femme et son compagnon au centre Eurolines de Paris-Bagnolet. Cet épisode a priori anodin permet d’enclencher une discussion avec elle. Avec son compagnon, elle fait un tour de monde.
Ils habitent en Nouvelle-Calédonie. Ils ont un billet d’avion valable un an avec des embarquements dans plusieurs villes de la planète. A eux de rejoindre ces cités en temps voulu. Après l’Océanie (Australie, Nouvelle-Zélande), ils ont remonté l’Amérique du Sud et l’Amérique Centrale, sont arrivés à Montréal où ils ont pris un avion pour Londres. De là, ils cherchent à rejoindre Paris pour un avion à destination de l’Afrique du Sud. Ils en sont à la moitié de leur voyage. Ils s’appellent Julien et Eva, un diminutif JE. Et JE raconte leur épopée sur un blog « JE font le tour du monde », un superbe récit de voyage agrémenté de nombreuses photos qui font voyager les internautes par procuration.
lien direct : JE font le tour du monde
Dans le bus, Eva reste à côté de nos sièges. Nous parlons voyage, culture, art, rencontre avec les gens, les peuples. Il y a beaucoup de plaisir à partager ainsi. Nous ne voyons pas le temps passer. L’inquiétude quant à l’heure d’arrivée est prégnante car nous devons faire une halte à l’aéroport Charles de Gaulle à Roissy. Mais la discussion fait oublier les contingences horaires.
Finalement, nous nous rendons compte que nous descendons dans le labyrinthe en colimaçon qui mène au centre Eurolines de Paris-Bagnolet. Il n’y a pas eu d’arrêt à Roissy. Nous sommes à l’heure pour la correspondance.
Nous prenons le temps de saluer Eva et Julien, de leur souhaiter un bon voyage avant d’aller au checking des billets pour le car de Dijon. Il s’agit d’un bus à destination de Marseille dont Dijon est le premier arrêt.
Dans la nuit parisienne, le bus Eurolines quitte la gare routière
Il fait nuit noire. Ça roule bien dans Paris sur le périphérique. Le car sort à la porte d’Italie pour rejoindre l’autoroute du Sud. Beaucoup de personnes dorment à poings fermés. Certains surfent sur leurs portables qui font comme une petite lumière bleutée, comme un minuscule écran de télévision.
Le car fera trois arrêts avant Dijon : pause toilettes, essence et étonnamment sur l’aire de la Chaponne, un autre arrêt. Peut-être le chauffeur est-il fatigué ?
Arrêt sur l'aire de la Chaponne, autoroute du sud
Le car repart, sort de l’autoroute du sud à Pouilly puis, après avoir passé le péage rejoint Dijon et la gare ferroviaire. Il est quatre heures du matin quand nous descendons du bus. Nous sommes fatigués mais heureux de ce voyage plein d’inattendus. Ce n’est pas en Angleterre que nous sommes allés, mais nous avons fait un petit tour du monde par langues interposées, par des récits de voyage ou de vie, par des partages en tous genres. Eurolines, c’est aussi cela. Et le tout pour 160 € aller-retour. Bon d’accord, 17 heures de voyage, c’est long ! N’empêche, je crois qu’on m’y reprendra…
Arrivée à Dijon
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