Châteauneuf-en-Auxois, ville d'histoire et d'art
CHATEAUNEUF-EN-AUXOIS
Les lieux et leur histoire touchent à l’imaginaire, surtout quand leurs murs et leur situation géographique ne laissent pas indifférent. De l’histoire vraie naissent les légendes, des faits de gloire et de guerre naissent des héros. Des traces de l’humanité apparaissent les épopées, les luttes, les drames et les petites histoires ordinaires qui nourrissent la grande histoire.
C’est le cas de Chateauneuf-en-Auxois, petit village perché sur un sommet rocheux en Côte d’Or.
Récit d’après le livre de Michel Barastier « Chateauneuf-en-Auxois / Monographie »
Edition par l’Association des Amis de Chateauneuf / 1981
Le très beau village bourguignon de Chateauneuf-en-Auxois est bâti sur un éperon rocheux au-dessus des vallées de "la Creuse", de la "Vandenesse et du "Ruisseau de Commarin".
Du haut, on peut apercevoir un large paysage dont Chateauneuf serait le gardien.
D’accès difficile, la forteresse monumentale reste un des exemples de l’architecture militaire du Moyen-âge. Le petit bourg qui autrefois était fortifié et fermé par trois portes, conserve toujours des traces de ce précieux passé : des maisons à colombages et des demeures datant des XIVème, XVème et XVIème siècles.
En remontant à partir de « La Chaume » par un petit chemin pentu, on peut rejoindre le belvédère de la croix. Sur ce promontoire où s’élève un calvaire, le panorama ouvre le regard sur les villages proches de La Rêpe et de Vandenesse, aussi vers ceux plus éloignés comme Sainte-Sabine, Rouvres, Meilly, Maconge, Pouilly et Créancey. On peut aussi apercevoir l’autoroute et le canal de Bourgogne, également des plans d’eau et au lointain le Mont Beuvray.
Dans les temps anciens, Chateauneuf appartenait au Pagus Alsensis (Pays d’Alise). Sous l’ancien régime, le village relève des Provinces de Bourgogne (subdélégation d’Arnay-le-Duc) et du diocèse d’Autun. En 1731, la paroisse est rattachée au diocèse de Dijon. Lors de la Révolution Française, au moment de la déclaration de la République, Chateauneuf devient chef-lieu de canton du district d’Arnay-le-Duc.
Chateauneuf-en-Auxois se situe à 42 km de Dijon, 34km de Beaune, et 10 km de Pouilly-en-Auxois, villes que connaissent fort bien les automobilistes qui descendent vers le sud pendant les vacances.
Si l’on retourne dans le passé, c’est en 1176 que le nom de Chateauneuf apparaît dans les textes sous la forme de Castro-Novo. De toute évidence, la signification est « nouveau château » en opposition au « vieux château » de Chaudenay. Au milieu du XIIème siècle, c’est Jean, le seigneur de Chaudenay qui fit construire le château initial de Chateauneuf. De cette première construction, subsiste encore le donjon carré. Ce fils nommé Jean 1er s’y installera en 1175.
Voici l’évolution des noms de Chateauneuf-en-Auxois :
1179 : Novum-Castrum
1181 : Castello-Novo
1289 : Chastelnuef en Auxois
1302 : Chastel Neuf
1316 : Chastiaulneuf
1338 : Chasteaul Neuf
1341 : Chastealnuef
1349 : Castro-Novo
1365 : Chastelnuf
1397 : Chastelneuf
1425 : Chasteauneuf
1429 : Chastelneufz
1459 : Castrum Nuvum in Auxeto
1492 : Chastelneuf en l’Auxois
1521 : Chasteauneuf en Auxois
1561 : Chasteau Neuf (titre de l’Abbaye Sainte-Marguerite)
1569 : Chasteaulneufz
1625 : Chasteauneuf
XVIIIème siècle : Château-neuf (carte de Cassini)
Sous la première république à la fin du XVIIIème siècle, Chateauneuf est débaptisé puis est appelé Montfranc. Le village ne portera ce nom que quelques années avant de retrouver son appellation d’origine. En patois local, Chateauneuf se dit : « Chtaîneu »
PRESENCE DE L’HOMME à CHATEAUNEUF
Avant le XIIème siècle, plusieurs recherches ont montré que l’ homme s’était installé depuis longtemps sur cet éperon rocheux qui domine les vallées et qui est en même temps proche d’une alimentation en eau. F. Cuvier a reconnu les traces d’une enceinte et des restes de tas de pierres qui en fait étaient des tumuli, environ une cinquantaine. Le camp mesurait à peu près 200 m de long pour 50 de large. Les diamètres des tumuli variaient entre 4 et 6 mètres, pour une hauteur parfois de 1m20. les fouilles permirent de découvrirent des crânes des dents des anneaux et des bracelets en bronze, ainsi que 9 bracelets passé autour de tibias. Un tumulus en particulier contenait deux squelettes posé sur une dalle de pierres plates. Pas très loin de là, on découvrit plus tard des cercueils de pierre contenant aussi un vase en terre.
L’histoire de Chateauneuf restera imprécise sans doute jusqu’au XIIème siècle et le château construit en 1160.
LES SEIGNEURS DE CHATEAUNEUF
Les textes mentionnent dés 1141 les noms de Hugues le Roux et Thibault de Chateauneuf, chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem dans une charte des religieux d’Autun et de Bligny-sur-Ouche.
Puis viendra Jean deChaudenay qui a construit le nouveau château pour son fils, Jean 1er, né en 1140. Celui-ci meurt en 1189 et c’est Jean II de Chateauneuf qui lui succède.
Suivra ensuite Jean III qui meurt en 1294. Son fils aîné Guillaume prendra la relève jusqu’en 1303, date de sa mort prématurée. Ensuite on notera des Guy, Simon, Poinceot.
Catherine de Chateauneuf, unique héritière de Guy III périra sur le bûcher en 1456 pour empoisonnement de son mari Jacques d’Aussonville au château de Montreuil-en-Bassigny avec l’aide
de son amant.
LE CHATEAU et le VILLAGE
Le château se présente comme une forteresse peu attractive avec ses deux tours massives. Il domine la plaine au couchant. Il est aussi pourvu d’un large fossé taillé dans le roc à l’est. Il possède deux portes fortifiées avec pont-levis.
Cette demeure seigneuriale fut au Moyen-Âge un haut lieu du Duché de Bourgogne. D’ailleurs le 21 mars 1395, la noblesse locale s’y rejoignit pour préparer le siège de Vilaines-les-Prévotes.
Quant au village, c’est un vrai petit bourg qui eut beaucoup d’importance dans la région. Les habitants furent appelés les « Francs bourgeois » de Chateauneuf. C’était un village connu pour son commerce important. A la fin du XVIIIème siècle, ont lieu 4 foires à Chateauneuf. A la fin du XIXème, elles sont au nombre de 6 : 2 janvier, 20 février, 9 avril, 8 juin, 23 août et 8 novembre. La foire de janvier était le plus importante et la plus connue de la région. De plus chaque lundi se tenait un marché. Ces anciennes halles ont été transformées d’abord en école puis en maison commune.
Les belles demeures d’époque témoignent de la richesse passée de ce village. Chateauneuf a aussi possédé une perception et un bureau de contribution, de même qu’une épicerie, une boulangerie, une auberge, une pharmacie, et même un cabinet de notaire et un médecin. Il y eut même 4 tanneries au XVIIIème siècle.
A présent ces maisons sont pour la plupart des résidences secondaires soignées pour qu’elles conservent leur lustre d’antan.
Chateauneuf est maintenant un centre touristique très important en Côte d’Or.
EVOLUTION DE LA POPULATION
1397 : 29 feux (dont 25 feux francs et 4 feux serfs)
1775 : 86 feux (270 communiants)
1859 : 377 habitants
1864 : 360 habitants
1867 : 344 habitants
1873 : 334 habitants
1878 : 327 habitants
1889 : 289 habitants
1892 : 265 habitants
1898 : 257 habitants
1903 : 248 habitants
1907 : 213 habitants
1913 : 208 habitants
1944 : 117 habitants
1975 : 63 habitants
2004 : 89 habitants
Bonne visite à Chateauneuf-en-Auxois !
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