THEATRE DU PUZZLE

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Chroniques de l'asphalte / Samuel Benchetrit

Publié en octobre 2005 chez Julliard, et en version poche dans la collection Pocket en février 2007, "Chroniques de l'asphalte 1/5" est un livre qui veut raconter, en cinq volumes (celui-ci est le premier), les trente premières années de la vie de l'auteur, sa jeunesse en banlieue avec son ambition de devenir photographe. La banlieue racontée par Samuel Benchetrit, c'est drôle, tendre, caustique et émouvant à la fois. C'est écrit dans un langage cru  avec des dialogues qui mettent de suite les propos en images. La banlieue vue de l'intérieur, avec ses rêves, ses désillusions et son quotidien. Puis brutalement, au détour d'un chapitre, la légèreté s'envole. On prend un grand coup dans le ventre, ça fait mal : la mort aussi est là. Puis la vie reprend là où on l'avait laissée, faussement légère, avec ses mots plus hauts que les autres, et l'envie de rester debout malgré tout. Un livre formidable.

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Depuis est sorti le volume 2/5 en août 2007, toujours aussi caustique avec des épisodes croustillants comme la livraison de pizzas au cimetière du Père Lachaise à Paris ou comment un noir a réussi à ridiculiser cinquante skinheads. Deux livres à savourer comme le premier livre de Samuel Benchetrit "Le récit d'un branleur". L'auteur a aussi publié deux pièces de théâtre "Comédie sur un quai de gare " en 2001 et "Moins deux" en 2005. Ces deux ouvrages sont difficiles à trouver.

Extrait / Chapitre : 2ème étage droite sur le palier

Au début, la famille Bouteillé habitait au neuvième. Et puis la mère, je crois qu'elle s'appelait Suzanne, enfin madame Bouteille, elle a eu une sclérose en plaques. Alors plus sa maladie avançait et plus ils descendaient d'étage dans l'immeuble. Faut dire qu'elle avait vraiment du mal à marcher et avec l'ascenseur toujours en panne c'était pas évident. Monsieur Bouteillé, qui je crois s'appelait Georges ou peut-être Joseph, je dis ça parce que tout le monde l'appelait Jojo, arrivait facilement à changer d'appartement vu que lui-même travaillait pour la ville. En fait, toute la famille y travaillait. C'étaient les éboueurs. Jojo conduisait le camion et restait toujours derrière son volant à écouter des noms de chevaux (Marquis du Maquis, Black Angel, Lady Like...) pronostiqués dans les courses qui l'intéressaient plus tard dans la journée. Quand Jojo jetait un coup d'œil dans son rétro, il pouvait voir Titi et Neness, ses jumeaux, charger la benne à ordures, pendant que Marco, son aîné, restait accroché au camion, occupé à faire marcher le broyeur. Nous, on les voyait tous les matins à l'école. C'est pas qu'on les croisait pendant leur tournée. Non. Ils déposaient Dédé, un de mes meilleurs amis, le dernier des Bouteillé, encore trop jeune pour travailler sur le camion.

Quand Dédé descendait de la benne, il était plutôt gêné, faut dire que tout le monde se foutait de sa gueule. Et comme sa seule façon de s'en tirer c'était la dignité, il nous disait à chaque fois :

— Ça va... Y a pas de honte ! (…)

 

 

Les critiques

 

"Un accent inventé des cités qui est en lui-même une langue... Des dialogues qui sonnent juste et vrai." (Michèle Gazier / Télérama)

 

"Samuel Benchetrit est un romancier minimaliste et drôle qui raconte sa jeunesse en banlieue" (Luc Le Vaillant / Libération)

 

"Drôle, tendre, cru, toujours honnête." (Isabelle Lortholary / Elle)

 

"Attention : talent ! (...) L'effet d'un antidépresseur." (Martine de Rabaudy / L'Express)

 

"Divertissant, optimiste, anar." (Hugo Marsan / Le Monde des Livres)

 

"Mal élevé, vrai, tendrement provocant" (Gérard Collard / Elle)

 

 

 

 

Lien vers l'article :

Chroniques de l'Asphalte 3/5 / Samuel Benchetrit

 

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27/02/2008
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