Concerts à la Carrière à Viserny (Côte d'Or) / Juillet 2008
D'abord il faut dépasser Semur-en-Auxois, prendre la route de Montbard. Quelques kilomètres plus loin, il vous faut tourner à gauche après Pont de Chevigny en direction de Viserny. Vous croyez être arrivé ? Pas du tout ! Dans le village tournez à droite pour monter vers le haut de la colline. Et ce n'est pas fini !
Arrivé près des grandes antennes, il vous faut prendre un chemin de terre sur plusieurs centaines de mètres, avant d'arriver sur un parking fraichement tondu. Le reste du parcours (200 mètres à peine) c'est à pied qu'il faut le faire. Et vous tombez sur un lieu hors-norme. Une ancienne carrière aménagée en plusieurs parties par les propriétaires plus qu'un brin artistes, un brin allumés. Des vagues de pierres plates dans un coin, formant à certains endroit un pont sous lequel un passage piéton est possible. Pour quelle utilité me direz-vous ? Simplement le plaisir de le faire, le plaisir d'y faire la fête. D'autres endroits de la carrière ne sont pas encore utilisés. Mais celui qui nous intéresse pour cette soirée, c'est le lieu pricipal appelé La Carrière. Quatre ans de travail et un espace circulaire devant lequel une scène "naturelle" est montée. Sur les côtés, des promontoires plus ou moins hauts, plus ou moins perchés, des chemins qui serpentent, des ballustrades en bois. Et vous voilà soit vers le camping improvisé d'un soir, soit vers des toilettes sèches, soit vers le bar-sandwicherie. Voilà planté le décor. Déjà le bonheur d'être là.
Question ambiance, accueil chaleureux. générations mêlées, des petits gambadant partout dans un grand sentiment de liberté jusqu'aux personnes âgées des villages alentours venues jusque là pour l'occasion. Puis les amis, la famille, des proches, des assoiffés de musique et d'autres espaces. Aussi le maire de la commune venu soutenir l'initiative des organisateurs, l'association La Carrière 437 m.
Question programme, ça commence fort. Didier Petit le violoncelliste accompagné de Daunik Lazro au saxophone pour du jazz décalé.
L'instrument fait corps avec l'instrumentiste. Le violoncelle use de ses cordes, aussi de son bois. Il tourne sur lui-même, se fait porter, accompagné par la voix étrange de Didier Petit. Au milieu des pierres de la Carrière, ça donne le drôle de sentiment d'être dans un ailleurs indéterminé. Didier Petit appelle cela de la musique impromptue. Y'a pas à dire : le mot est juste. On rigole et on s'émeut. Ils sont deux et c'est toute la Carrière qui s'ébranle, qui dialogue avec les gens du public.
Puis, la pause s'impose. Boissons, sandwichs tandis que les balances à la régie annoncent les groupes qui suivront dans la soirée. Tandis que le public se presse vers le bar, un papillon de nuit que rien se semble émouvoir garde des ailes fermés et se confond avec le tronc sur lequel il est posé, à côté des tables où sont posés les verres et les jambon-beurre. Pendant ce temps, sur la scène, ça s'agite. Branchements, règlage micros, retours sons, ça rentre et ça sort. Les concerts de la nuit se précisent...
D'abord Mr Durand, un type pour lequel il ne faut pas se fier aux apparences. Quand on le voit pour la première fois, bien sapé, petites lunettes sur le nez, il fait l'enfant sage, l'intrus dans la "faune carrièrique". Puis, dés son concert débuté, on découvre tout de suite que ce n'était qu'une façade. Voilà du rock'n roll acoustique, parfois teinté de blues et de chanson française, ça flirte avec Eddy Mitchell. Ses chansons parlent des gens, ceux qui sont seuls, ceux qui sont en guerre, les humains et ceux qui ont perdu leur humanité. C'est bourré d'humour. ça swingue. Parfois les déhanchements font penser à Elvis. Superbe concert.
Liberty Valance
Ensuite, commence le règne de l'électricité. Les Côte d'Oriens de Liberty Valance. Du rock pur et dur, guitares (deux), basse, batterie. Entre look new wave et Shadows. En français et en anglais. Un bassiste presqu'impassible à la Bill Wyman. Des gars connus des gens du cru. La nuit est tombée et les projecteurs balancent déjà leurs étranges reflets sur les pierres de la carrière. Les pierres qui, de jour, chaviraient jazz, s'éclatent de nuit en rais lumineux et speedés au rythme binaire du rock haut-Côte d'Orien.
" undefined>Liberty Valance à Dijon
Poirier XL
Suivent les Poirier XL. Des rockers de Semur. Des locaux pur jus. On pense parfois à Dr Feelgood. Et même Barbara s'encanaille en version rock. ça balance du tonnerre. Deux guitares, une batterie et le chant à deux ou trois voix. Les pierres de la Carrière continuent d'être aussi allumés que les musiciens. Ce soir le binaire est roi. Toutes les générations présentes y trouvent leur compte.
" undefined>Poirier XL / Valentino
Tandis que l'on bascule vers le lendemain, le rock poursuit sa route dans la Carrière.
Vers une heure du matin, After Mix prend le relais sur ses platines d'où il envoie ses sons cadencés vers les enceintes.
La nuit continue sur la colline. Et ce soir, plus que certains soirs, elle est très belle...
Découvrez The B-52's!
A découvrir aussi
- Cinéma / Valse avec Bashir
- Cinéma / Good Morning England
- G. Fandene Jah en concert à la Péniche Cancale - 23 février 2013
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 58 autres membres