THEATRE DU PUZZLE

THEATRE DU PUZZLE

Des vents contraires / Olivier Adam

 

DES VENTS CONTRAIRES

de Olivier Adam

Editions de l’Olivier
2009

Collection Point 2 / 409 pages

 

Avant de parler du livre, il faut évoquer la collection
« Point 2 ». Un concept
nouveau de la présentation du livre. Baptisé « ultra poche » (12cm x
8cm), cette collection propose des textes intégraux sous la forme d’un petit
bouquin qu’on peut effectivement glisser dans une poche ou dans un sac sans que
cela prenne beaucoup de place. De plus, la lecture ne se fait plus en tournant
les pages de droite à gauche, mais de bas en haut. Une façon originale de lire
un roman tout en conservant une très bonne lisibilité du texte.

En tous les cas, c’est une présentation d’un livre pratique
et qui permet de l’emporter partout quelque soit la place dont on dispose.

La collection propose des titres déjà parus il y a quelques
années.

« La Route »
de Cormac McCarthy, prix Pulitzer  2007,
roman d’une intensité rare adapté au cinéma

« Extrêmement fort et incroyablement près »
de Jonathan Safran Foer, une quête d’explication après la disparition d’un père
après le 11 septembre,

« La Cinquième Femme »
de Henning Mankell, une intrigue policière subtile, profonde et remplie
d’humanité,

« Tout est sous contrôle », une comédie
policière de Hugh Laurie,

« Ce cher Dexter » une histoire de
Serial Killer écrite par Jeff Lindsay,

« Chroniques de la haine ordinaire »
célèbres chroniques radiophoniques du regretté Pierre Desproges,

« Le Poète » de Michael Connelly, un
thriller exaltant au sujet de meurtres qui ont pour point commun des poèmes
d’Allan Edgar Poe.

 

Revenons à l’ouvrage en question dans cet article « Des
vents contraires »
de Olivier Adam, paru dans cette même
collection.

Paul, un homme dont la femme Sarah est partie, c’est du
moins ce qu’il imagine, quitte Paris pour Saint-Malo avec ses deux enfants.
C’est toute une vie à reconstruire avec ces questions sans réponse, la
culpabilité et la souffrance, l’incertitude. Les enfants questionnent à leur
façon, dérangeante, pas forcément par les mots. Paul, homme et père à la fois,
cherche un équilibre fragile entre passé et futur, dans un présent difficile.
L’alcool est une fuite, et la mer vient bercer les jours. La littérature aussi.

Le roman de Olivier Adam est très émouvant. Tous les
personnages forment autour de Paul une sorte de communauté humaine qui, sans le
vouloir,  lui donne des éléments pour
faire avancer sa vie, pour  lui et ses
enfants. Oui, c’est un livre plein d’humanité sur le sens d’une existence, sur
l’idée du chemin que nous parcourons pour trouver notre place.

Olivier Adam ne donne pas de réponse. Il raconte simplement
l’itinéraire à ce moment particulier de Paul et sa famille à la disparition de
Sarah. L’écrivain n’est pas juge, juste l’observateur  ému de la vie d’un homme qui se cherche.

Pas d’optimisme ni de défaitisme. Plutôt un réalisme sans
pathos. C’est la vie de cet homme telle qu’elle est. C’est simple, douloureux
souvent. Le pessimiste qui lira ce roman ne donnera pas cher de la peau de cet
homme. L’optimiste trouvera dans la proximité de la mer, dans la présence des
enfants, Manon et Clément, l’espoir que tous les trois s’en sortiront.

En tous les cas, c’est une très belle écriture.

 

Extraits

 

Page 29

Le bruit de la mer était devenu le monde entier, nous
contenait, nous digérait et c’était doux d’être ainsi dévorés, ensevelis,
noyés, oubliés pour de bon. La nuit nous protégeait.

 

Pages 33-34

La maison était comme un lieu neuf et sans mémoire. Elle
ressemblait à ce que j’aurais voulu faire de mon cerveau : des murs
blancs, des sols et des plafonds clairs, des fenêtres où entrait une lumière de
verre.

 

Page 71

Les hivers sont trop longs, les gens trop vieux, les nuits
trop noires.

 

Page 99

Les lieux ne gardaient rien, se donnaient au premier venu et
effaçaient tout en quelques secondes à peine…

 

Page 132

Elle ne reviendrait pas parce qu’elle n’était pas partie

 

Page 171

La vie est belle, je me souviens de tout ça, mais c’était
tellement loin.

 

Page 203

L’enfance est bénie, surtout pour les parents.

 

Page 270

Au fond ce n’est pas les livres que j’aimais, seulement la
littérature.

 

Page 298

Notre petite famille vivait sa vie comme chacun, assis sur
son petit paquet de non-dits et sa boule de silence.

 

Page 345

En short de bain, tu ne sais plus qui a du pognon et qui
n’en a pas, qui fait chier ses employés et qui en bave du matin au soir.

 

Page 401

C’est dingue comme à travers une naissance, la vie peut parfois nous
reprendre dans son mouvement inéluctable, nous porter vers l’avant sans qu’on
puisse y résister vraiment.

 

 


Dialogues avec Olivier Adam, Version Longue par LibrairieDialogues

 

 

Le livre d'Olivier Adam a été adapté au cinéma par Jalil Lespert avec Benoît Magimel, Isabelle Carré, Audrey Tautou...

 

 



15/07/2011
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