Du bon usage de la lenteur / Pierre Sansot
Du bon usage de la lenteur
de Pierre Sansot
Editions Rivages Poche / Petite Bibliothèque Payot / 1988
Petit essai plein de saveur et de sagesse, ce livre de Pierre Sansot nous entraîne à pas lents sur une autre façon de concevoir la vie, hors de la vitesse et de la compétition.
Tout n'est pas à prendre argent comptant. Mais de nombreuses réflexions, un certain nombre de considérations de la vie nous amènent sur des terrains où le temps redevient un allié dans la construction de son existence. Le temps et le silence. Le temps et un certain cadre de vie. Le temps et la fantaisie, la rêverie...
C'est à une autre philosophie de l'existence que nous convie Pierre Sansot, basée sur le regard et l'écoute de ce qui nous environne. Avec une forme de sagesse pas forcément sage, avec de la truculence aussi, et un brin de provocation.
Pierre Sansot propose un refondement de nos modes de vie occidentaux qui tient compte de nos besoins d'exister par nous-mêmes et sans intermédiaire. C'est un regard profond sur l'être humain dans son lien aux autres et à son environnement.
Publié en 1988, cet essai n'a rien perdu de sa puissance réflexive. Bien au contraire, ses propos ont valeur accrue dans un monde qui tourne à cent à l'heure sans prendre le temps de regarder autour de lui, en lui.
Quelques extraits :
(Page 12) La lenteur (...) elle se reconnaît à la volonté de ne pas brusquer le temps, de ne pas se laisser bousculer par lui, mais aussi notre capacité d'accueillir le monde et de ne pas nous oublier en chemin.
(Page 33) Flâner, ce n'est pas suspendre le temps, c'est s'en accomoder sans qu'il nous bouscule.
(Page 80)... des êtres-paysages, des êtres par qui le paysage prend une forme humaine...
(Page 93) Ecrire ou peindre (...) pour chercher à s'approcher de soi et ne pas "se louper" durant toute une existence.
(Page 114) Nous pouvons nous dispenser d'exister par nous-mêmes quand nos biens parlent pour nous.
(Page 125) La vitesse ne sait pas ce qu'elle répète. La lenteur le sait, elle en éprouve de la confusion et elle se montre circonspecte à l'égard de ce qu'elle croit avoir trouvé.
(Page 137) L'hypothèse prête au doute.
(Page 142) La culture n'est pas un luxe, un divertissement comme on l'a souvent répété, mais une tâche pour être soi-même et que les autres deviennent eux-mêmes (...) Elle nous engage dans un processus de création, soit pour inventer par nous-mêmes, soit pour accueillir, achevant ce qui nous est proposé.
(Page 145) La culture, cet art des détours, de la vacance, des mots et des pas perdus...
(Page 171) La culture nécessite du temps.
(Page 175) La lenteur ne constitue pas une valeur en soi. Elle devrait nous permettre de vivre honorablement en notre compagnie sans nous éparpiller en projets aussi inutiles que vains.
(Page 182)... des forêts profondes comme des cathédrales.
(Page 204) Demain naîtra un autre jour (...) J'accompagnerai la lumière jusqu'à son déclin et la nuit jusqu'à son déchirement (...) Demain une nouvelle fois, je mesurerai ma chance d'être un vivant.
A découvrir aussi
- El Niño / Perrissin et Pavlovic / BD
- Le joueur d'échecs / Stefan Sweig
- La Désobéissance Civile / Henry David Thoreau
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 58 autres membres