Anne Franck, une vie / Maison d'Anne Franck

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ANNE FRANCK, UNE VIE

Maison d'Anne Franck

de Ruud van der Rol et Rian Verhoeven

Traduction Brigitte Hendrickx

Edition Belin

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Tout le monde connaît le journal d'Anne Franck, son histoire, la fuite et la clandestinité d'Allemagne aux Pays-Bas.

La grande qualité de cet ouvrage est de mêler le texte d'Anne Franck avec le contexte historique (de nombreux documents et photos sur la Seconde Guerre Mondiale), agrémenté des documents personnels de la famille Franck (beaucoup de photos de famille, de lettres).

Quand le texte de la jeune Anne (même quelques bribes) se mêle à l'histoire familiale et historique, il prend une dimension toute autre, faisant un lien évident et clair entre les évènements personnels et collectifs.

Il est aussi question de l'histoire particulière du manuscrit d'Anne Franck dont plusieurs pages sont reproduites dans cet ouvrage, de sa conception jusqu'à sa publication quand son père Otto Franck, survivant d'Auschwitz, le récupèrera pour finalement le faire publier via la Suisse.

Le "Journal d'Anne Franck" paraîtra pour la première fois en 1947 en neerlandais, avec un tirage de 1500 exemplaires. Il sera traduit en français en 1950, suivi ensuite par une version allemande, puis une version anglaise en 1951. Il sera traduit en trente-et-une langues et connaîtra le succès mondial que l'on connaît.

Otto Franck écrira en 1979 peu avant sa mort, au sujet du journal de sa fille :

"Nulle part dans son journal, Anne ne parle de haine. Elle écrit que malgré tout, elle croit à la bonté de l'homme (...)J'espère que le journal d'Anne aura une influence sur votre avenir, de sorte que vous travaillerez dans votre entourage au rapprochement et à la paix, pour autant qu'il en est possible."

De ce récit et d'Anne Franck, il reste l'immeuble où s'est cachée la famille Franck au 263 Prinsengracht à Amsterdam, bâtiment restauré qui devient un musée ouvert depuis le 3 mai 1960.

Depuis la mort d'Otto Franck en 1980, des historiens et des enseignants y poursuivent son oeuvre humaniste pour défendre la démocratie et les droits de l'homme, pour lutter contre l'antisémitisme et le racisme. Plusieurs centaines de milliers de visiteurs viennent chaque année dans ce musée de la mémoire.

Ce très beau livre de Ruud van der Rol et Rian Verhoeven nous entraîne sur les pas d'une jeune fille qui croyait en la vie. Il est difficile de ne pas faire le parallèle avec le livre de correspondance de Nadia Kaluski-Jacobson sur sa soeur Louise, "Les Lettres de Louise Jacobson et de ses proches, Fresnes-Drancy 1942-1943". Louise Jacobson est morte aussi en camp de concentration, à Auchswitz là où a survécu Otto Franck.

Lien vers l'article :

Les lettres de Louise Jacobson / Nadia Kaluski-Jacobson

Pour être plus complet sur cette thématique, ajoutons le livre "Une femme à Berlin 20 Avril - 22 Juin 1945", journal personnel longtemps resté anonyme d'une femme allemande lors de la débâcle de l'armée du Reich et l'arrivée des russes dans Berlin. Une autre histoire de femme, terrifiante d'une autre façon, en forme de constat de l'horreur qu'une guerre aura causé de toutes parts.

On peut se demander, comme dans le cas de nombreuses guerres, s'il n'y a pas que des vaincus tant la violence et la haine détruisent les vies, détruisent l'idée même de la vie en général au nom d'idéaux en forme d'usurpation des valeurs humaines. Dans le cas de Berlin, à la chute du Reich, les femmes allemandes ont payé cher la barbarie nazie. Ce récit en témoigne.