THEATRE DU PUZZLE

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La Jungle des Afghans à Calais / 1er janvier 2010

Voici un petit film sur le lieu de (sur)vie des quelques Afghans sans-papiers à Calais, en bordure de mer,le 1er janvier 2010.

 Edifiant... avant l'article ci-dessous.

 

   
 
Chez les Afghans Hazaras à Calais / Lumières 1er Janv. 2010
envoyé par megaphone01. - L'info video en direct." undefined>Jungle des Afghans / Calais Janvier 2010

 

 

 

De tous les pays du monde touchés par la misère, la guerre, par les fléaux divers issus des déséquilibres des rapports entre états (nord contre sud, riches contre pauvres, etc...), des gens fuient à la recherche d'un Eldorado improbable.

Les causes des problèmes ne se règlent pas à la base, seulement par des formes d'exclusion casse-misère qui, paradoxalement, quand elles prennent des formes extrêmes font ressurgir encore plus fortement les images que le monde occidental cherche à cacher. Ressurgissent par là même les questions originelles : pourquoi des gens sont-ils prêts à risquer leur vie pour changer de pays ? Pourquoi, même renvoyés chez eux, ils reviennent encore ? Il y a de quoi s'interroger sur les conditions de vie ailleurs que chez nous, sur les dégâts des politiques économiques et financières des états les plus riches qui provoquent autant de misère partout dans le monde.

 

On peut aussi replonger dans les propos de Michel Serres, académicien et scientifique, lors d'un entretien avec Michel Polacco sur France-Info le 1er mai 2005 (Voir Conseils de Lecture "Petites Chroniques du Dimanche Soir):

"(...) Nous sommes fiers d'habiter et de vivre en démocratie ; or, devant les chiffres que vous venez de citer, nous devons dire, au contraire, que nous vivons dans l'une des aristocraties les plus féroces de l'histoire humaine. Pourquoi ? Par la quasi-universalité de la misère - elle touche dans le monde des milliards d'individus - et de l'extrême rareté de la richesse - on compte les milliardaires sur les doigts ! Que dire d'un monde, celui où nous vivons, où la majorité  des hommes vit hors économie, c'est-à-dire hors du monde ? Que dire d'un monde où la majorité vit hors du monde ? (...) On a échoué à mondialiser la richesse... Premièrement du point de vue de nombre, l'immense majorité des hommes est misérable (...) La misère est un malheur extrême, le plus extrême des malheurs, mais la pauvreté est une vertu (...) Quels que soient les bilans et les statistiques sur le monde d'aujourd'hui, tous concluent que le monde actuel serait invivable sur le modèle des riches. Si l'on essayait de généraliser les modèles des pays opulents, le monde s'écroulerait. Il ne pourrait pas continuer. Et par conséquent, si nous nous prétendons démocrates, il faut partager ; si nous voulons en finir avec cette aristocratie féroce dont je parlais au début, il faudra bien un jour accepter des conduites de pauvreté. Non seulement je tiens la pauvreté pour une vertu, alors que la misère est le plus grand malheur des hommes, mais nous y sommes promis (...) la misère détruit, à tous points de vue - moral, physique, politique, social... Mais si nous voulons vivre en démocratie, la propager, la partager, notre destin, même matériel est la pauvreté ; la pauvreté seule sauvera le monde ; l'esprit de pauvreté est peut-être aujourd'hui le fondement de la morale. Qui peut entendre cela ?"

 

Ces propos sont confirmés plusieurs années plus tard par l'aveuglement toujours évident des dirigeants de pays riches et leur politique basée uniquement sur la valeur économique, sur la croissance, oubliant les conséquences graves sur les pays dits en voie de développement, avec leurs flots d'exilés vers l'Occident.

 

 

La politique des charters ne résout rien. Tout le monde le sait. Elle ne sert que de paravent pour l'électoralisme et la manipulation de l'information. De plus, faire du chiffre, comme c'est écrit noir sur blanc sur les documents officiels des ministères, c'est oublier qui sont ces gens, dans leur corps et leur âme, dans leur humanité, pourquoi ils viennent et sont prêts à mourir pour cela. Le livre "Eldorado" de Laurent Gaudé (voir dans Conseils de Lecture) est éloquent à ce sujet.

 

En France, des lieux sont à l'image de cette perdition comme la Jungle de Calais où se réfugient des Afghans Hazaras ayant fui leur pays en guerre. Ils sont considérés comme des traitres par les Talibans, comme des sans-papiers illégaux par l'état français. En définitive, ils sont de fait des apatrides. Ils ne peuvent pas rentrer chez eux sous peine d'être gravement en danger, et l'Occident fait peu de cas de leur existence, sinon à les mépriser.

 

 

 



08/01/2010
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