French Floyd en concert - Festival des Trois Rivières - Collonges(lès-Premières

French Floyd en concert - Collonges les-Premières

Festival des Trois Rivières - Samedi 22 juillet 2017

Pour sa deuxième édition, le Festival des Trois Rivières 2017 à Collonges-Lès-Premières s’était donné une thématique comme une cohérence musicale. Ce soir-là, pour la deuxième édition, il était question de « Tribute to… ».

Renaud d’abord, avec le groupe Marche à l’ombre. Dans un décor de bar où la bière coule à flots, les musiciens jurassiens ont rendu un bel et chaleureux hommage au chanteur de « Laisse béton ». On a tous en nous une chanson de Renaud, tel est leur crédo. Et c’est vrai que pour tout un chacun, ce répertoire fait écho à des souvenirs, que l’on aime ou pas Renaud. Et là, aimer était facile. De belles interprétations très incarnées, une voix chaude et profonde comme la sienne. Et des tubes que tout le monde pouvait chanter ou fredonner. Des premiers morceaux aux plus récents, le groupe a remonté les années, tubes compris évidemment, mais aussi des morceaux moins connus mais tous aussi touchants et émouvants, à l’image du personnage, cet homme dont, pour la plupart d’entre nous, la vie ne laisse pas indifférent, sans doute parce que ses difficultés et ses espoirs sont un peu les nôtres, autrement.

Puis, alors que l’orage menaçait lourdement, French Floyd a pris possession de la scène. Dans l’humidité ambiante qui complique les réglages sons, lumière et vidéos, le groupe a imposé son atmosphère puissante dés le premier morceau, « Shine on your crazy diamond » comme pour faire entrer aisément le public dans l’univers fascinant de Pink Floyd. Un morceau culte et envoûtant alors que les éclairs strient le ciel au loin. A croire que c’était fait exprès pour donner plus de prestance encore au set du groupe.

Malgré les réglages difficiles et permanents de morceau en morceau (l’humidité a voulu jouer les contradicteurs), malgré les quelques gouttes qui osaient parfois s’imposer, la musique a été plus forte, captant le public dans cet univers si particulier où il n’y a pas à chercher à comprendre mais juste à se laisser porter.

Le très beau travail de lumière a ajouté sa part à la magie visuelle et sonore. Ce n’était pas Pink Floyd, mais c’était pourtant bien Pink Floyd. Des musiciens hors pair, en particulier Richard Bresson à la guitare solo dont les envolées telles des gouttes de son jouaient avec les couleurs du ciel.

Le chœur des trois femmes, même en fond de scène, s’imposait comme un élément essentiel. Des voix sublimes au dessus des instruments. Une mise sous hypnose du public les yeux grands ouverts.

Le répertoire s’est enrichi de plusieurs nouveaux morceaux depuis les concerts de Talant (salle Jean Gabin) et Dôle (Cours Saint-Mauris), de quoi satisfaire ceux qui les suivent régulièrement. Mais pourtant, le plaisir est toujours le même. Sans doute parce que le monde musical de Pink Floyd est indémodable, de toute évidence en avance sur son temps, aussi parce que ce Tribute to… by French Floyd est millimétré. De multiples petits détails, des effets sonores en stéréo, la capacité de laisser vivre les notes sur la longueur, de les laisser flotter dans l’air comme dans la musique d’origine, tout cela donne à ce set une intensité de tous les instants. Malgré les difficultés techniques, on peut cependant remercier l’orage de s’être invité à la fête, d’avoir rendu fabuleux le décor du concert, d’en avoir fait un défi aux éléments donnant ainsi à la musique une puissance plus prégnante.

Un grand merci surtout au French Floyd pour la qualité musicale de leur interprétation et l’émotion qu’ils savent faire ressentir au public.